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Un film Snapchat contre la gynophobie

Un court-métrage réalisé entièrement sur Snapchat dénonce les commentaires de ces femmes qui n'aiment pas les femmes. Le film a été récompensé en marge du Festival de Cannes par l’association No Gynophobie.

Les pires commentaires misogynes n’émanent pas toujours des hommes. Ce court-métrage réalisé sur Snapchat par Laura Felpin et Anna Apter, baptisé Gynophobie, témoigne d’une réalité violente sur les réseaux sociaux.

Réalisé dans le cadre de la semaine contre les violences faites aux femmes, le documentaire reflète ce que pense une partie de la population : la violence envers les femmes ne serait qu’un problème de pauvres, une question de vêtements, de maquillage, ou de religion.

Dans une interview accordée à Cheek Magazine, Anna et Laura expliquent qu’elles avaient envie de faire un projet sur les discriminations envers les femmes depuis longtemps. Elles ont donc choisi de s’emparer du concours lancé par l’association Ensemble contre la Gynophobie, pour montrer que le féminisme doit aussi pouvoir faire rire. « Je trouve qu’on n’exploite pas assez l’humour dans les spots de prévention, ils sont toujours ultra-violents et moralisateurs », explique Laura Felpin. « C’est un challenge d’essayer de faire rire sur un sujet pareil, mais c’est aussi un super moyen de faire bouger les consciences ». Car le message passe. « On s’est aperçues que la haine des femmes était très souvent véhiculée par les femmes elles-mêmes. Et ce, sans qu’elles ne s’en rendent forcément compte. Toutes ces remarques qu’on dit sans réfléchir, tous ces clichés… On a voulu montrer qu’elles se tiraient elles-mêmes une balle dans le pied ».

Le choix du support, Snapchat, est judicieux. « Avec ces nouvelles technologies, on donne la parole à tout le monde, mais du coup on lit et on entend énormément de conneries en retour. Et en matière de sexisme, c’est assez déprimant ». Vice a d’ailleurs récemment dénoncé les commentaires « haineux et machistes » envers les femmes qui utilisent certains filtres sur l’application. Le réseau a aussi le mérite d’interpeller les jeunes, tout en répondant aux contraintes de temps de l’exercice. Elles n’avaient, en effet que trois jours pour réaliser ce court-métrage. « Sur Snapchat, les vidéos font dix secondes, donc ça nous évitait de dire trop de bêtises. Il fallait faire vite et incisif ».

Laura et Anna souhaitent par ailleurs monter un collectif pour les femmes du milieu du spectacle, avec l’objectif de continuer à s’exprimer par l’humour sur ces sujets. 

Gynophobie from Anna Apter on Vimeo.

Mélanie Roosen

Mélanie Roosen est rédactrice en chef web pour L'ADN. Ses sujets de prédilection ? L'innovation et l'engagement des entreprises, qu'il s'agisse de problématiques RH, RSE, de leurs missions, leur organisation, leur stratégie ou leur modèle économique.

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