
L'innovation disruptive est un enjeu bien identifié pour les repreneurs d'entreprises familiales. Ils restent toutefois trop peu nombreux à « actionner ce levier ».
Le 22 mai 2017, le cabinet Deloitte a publié la seconde édition de son étude sur « Les entreprises familiales à l’heure de la Next Gen ». L’enquête a été réalisée auprès de 268 repreneurs d’entreprises familiales en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. Elle montre une compréhension des enjeux de l’innovation disruptive de la part de ces entrepreneurs. 47% d’entre eux estiment en effet que « le marché changera en profondeur au cours des 2-3 prochaines années » et 27% anticipent la perte de parts de marché au profit de nouveaux concurrents.
Malgré cette prise de conscience, ils sont encore trop peu nombreux à « actionner le levier » de l’innovation disruptive. « Les futurs repreneurs sont animés d’une réelle bonne volonté mais les difficultés se concentrent sur l’humain et la gouvernance », note Christophe Saubiez, associé responsable des entreprises familiales chez Deloitte, dans un communiqué. Il ajoute : « Les équipes n’ont pas toujours toute la liberté pour innover et peuvent manquer de formation pour jouer leur rôle d’acteur du changement. »
Favoriser la collégialité
Sur cette notion d’acteur du changement, plus de la moitié des répondants (61%) estime que le « processus de disruption » revient à la direction de l’entreprise. Or, « les dirigeants ne sont pas les mieux placés pour mener une politique disruptive » , explique Christophe Saubiez. Ils sont en effet « déjà très sollicités par les sujets du quotidien qui constituent leur priorité et ne laissent pas une place suffisante à la disruption. »
Le cabinet Deloitte appelle alors à plus de collégialité au sein de l’entreprise afin de mieux répartir les prises de décisions et ainsi favoriser l’innovation. Problème, le manque de compétences en interne : « pour 35% des répondants, il existe un manque de compétences et les collaborateurs doivent se former et évoluer pour réussir à être plus contributifs. »
« La famille comprend ce qu’est un changement disruptif »
Les repreneurs restent malgré tout confiants. Ils sont 84% à affirmer que « la famille comprend ce qu’est un changement disruptif » et 69% estiment que « la famille est source d’innovation ». « Nous observons une nette différence entre la perception de ces futurs repreneurs et la réalité du terrain », tempère Christophe Saubiez. « Ils ont une compréhension solide du phénomène de disruption, de ses enjeux et de son impact sur le marché mais ils sont moins nombreux à actionner ces nouveaux leviers pour améliorer leur performance. »
L’enquête montre toutefois que l’arrivée d’un repreneur peut « constituer une opportunité forte pour adresser ce sujet. » C’est en effet un moment propice pour aborder le sujet de la disruption.
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