
Le Wall Street Journal dresse la liste des amis, connaissances et autres relations étranges que l’on côtoie en ligne. Voici une reprise de ces codes relationnels, ajustés à notre manière.
Les conversations de groupe sur WhatsApp, iOS ou autres sont des expériences sociales à part entière qui donnent naissance à de nouveaux types d'interactions. On ne reviendra pas sur la charge mentale que constituent les groupes familiaux, celui des parents de l'école de votre enfant, ou celui lié à l’organisation d’un enterrement de vie de jeune fille dans lequel vous vous sentez très peu impliqué. Mais peut-on cartographier les comportements que ces conversations en ligne engendrent ? Tentative en 8 phénotypes.
Celui avec qui vous interagissez uniquement via les groupes
Dans les groupes privés, il y a nos très proches, nos proches, nos proches pas si proches et puis tous ces membres qu'on ne connaît carrément pas du tout. Nous parlons de ces amis d’amis, cousins de troisième zone sur lesquels vous glanez quelques informations via ces conversations. Peut-être que vous réagirez de temps à autre par un pouce en l’air à ce qu’ils racontent. En revanche, jamais oh, grand jamais, vous ne leur écrirez un message rien qu’à eux.
Les posteurs de murs (oui, ils existent encore)
Ce ne sont franchement pas vos amis les plus proches. Mais bizarrement ils continuent au fil des années à lâcher un « joyeux anniversaire » ou « HB » pour les plus pressés sur votre mur Facebook. Les posts s’amoindrissent d’année en année, mais eux, restent fidèles au poste.
Les likeurs sûrs
Ils réagissent à l’ensemble de vos stories Instagram par une petite flamme ou autre émoji cœur. Ce sont les premiers à aimer vos tweets, y compris les moins pertinents. Ils sont autrement dit un pouce à pattes. Peut-être que votre mère et votre BFF (best friends forever) font partie du lot, mais dans cette catégorie on trouve aussi des connaissances vues une fois par an voire jamais IRL, mais qui semblent apprécier l’ensemble de votre œuvre en ligne. Vous répondez parfois vous-même à leur propre réaction, ou réagissez de temps en temps à leurs publications, afin de rendre un peu la pareille. Sans ces likes intempestifs, vous auriez sans doute oublié ces personnes.
Les « amimèmes »
Tout le monde ne peut pas encaisser une énième blague de « Cricri la bonasse » sur TikTok. Mais lui, oui. C’est à cet ami que vous transférez l’ensemble des vidéos “work besties” que vous chinez sur le web. Ou celles se moquant allègrement des millennials ringards que vous êtes devenus. Les mèmes sont une forme de langage, et quelques-uns de vos proches seulement parlent ce langage, note le Wall Street Journal.
Les tagueurs de concours
Qui pourrait supporter de voir son nom taguer deux fois par semaine sur une publication Instagram dans l’espoir de vous faire gagner (ce qui n’arrivera jamais) une trousse de toilette à paillettes ou la famille au complet des lapins Sylvanian ? Peut-être quelqu’un qui partage ces centres d’intérêt. Mais surtout une personne qui vous aime beaucoup et qui a gardé une foi intacte en vos bonnes étoiles.
Les « FaceTimeurs » longue durée
« Si tu n'es pas mon meilleur ami ou quelqu'un à qui je parle tous les jours, merci de planifier un appel FaceTime... tu ne peux pas juste m'appeler à l'improviste », twittait une certaine Skai en 2021. « Je refuse les appels FaceTime sauf si je suis prévenue en avance, sinon comment suis-je censée me préparer ? », lui répondait une autre utilisatrice. Cet échange relevé par Mashable montre bien qu’on ne « FaceTime » pas n’importe qui et n’importe quand. Cet échange vidéo serait plus intime qu’un simple coup de fil et peut parfois durer des heures, note le Wall Street Journal. Le quotidien prend l’exemple de Melissa Cabrera et Erika Gonzalez, deux amies d’enfance dans leur vingtaine vivant à plusieurs milliers de kilomètres de distance. Elles ont pris pour habitude de communiquer via appels vidéos à tout moment de la journée et très longtemps, y compris, en se brossant les dents. L’une d’elles a fini par s’endormir pendant un appel.
Les scrolleurs silencieux
C’est cette personne avec qui vous pouvez être en silence (un silence parfois brisé par une courte conversation), tranquillement en train de scroller chacun à un bout du canapé. Et cela n’est jamais gênant.
Les créateurs de mini-podcasts
C’est le type d’ami à qui il arrive toutes sortes de mésaventures, et ils sont prêts à les raconter en longueur via de longues notes vocales. Laure, la trentaine, explique écouter son amie Clara* à la manière d’un mini-podcast, lorsqu’elle marche dans la rue par exemple ou peine à travailler. « Comme je travaille principalement seule, chez moi ou dans des cafés, si je ne sors pas le soir, il peut se passer des journées entières sans que je parle à d'autres personnes que mon mec ou mes parents. Du coup je suis assez ravie quand mon amie me laisse de très longs messages vocaux, qu'elle appelle "ses messages signatures", qui font parfois plusieurs minutes et qui arrivent parfois par groupes de 3 ou 4. »
*Le prénom a été changé
Allez donc travailler votre âme plutôt que de perdre votre vie à raconter ce genre de conneries qui sont en réalité de la propagande commerciale la plus vicieuse détruisant société et esprits
oh yeah ! (début et entrée en matière de sign'o the times de Prince en 1987)