Pancarte  - Le peuple dit non -

Désillusion, repli, individualisme… Voulons-nous d’un monde post-démocratique ?

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Les Français ne croient plus en la politique, ni en ses représentants. C’est le constat alarmant posé par le Baromètre de la confiance politique. Explications et perspectives par Luc Rouban, directeur de recherche au CNRS.

Et si les fondements de la démocratie française étaient ébranlés ? C’est la question que pose Le Baromètre de la confiance politique, enquête académique devenue référente qui permet un suivi exceptionnel des dimensions telles que la confiance en soi, dans les autres, dans les institutions et le personnel politique mais aussi le rapport à la démocratie, à ses principes et à son fonctionnement en France. Selon Luc Rouban, directeur de recherche au CNRS qui dirige ce baromètre, nous sommes arrivés à un point de bascule, et – peut-être – à une nouvelle philosophie politique. 

Qu'est-ce qui vous a le plus frappé dans les résultats du dernier Baromètre de la confiance politique ?

Luc Rouban : Depuis 2009 où nous menons ce baromètre, on atteint des niveaux particulièrement inquiétants de défiance à l'égard de l'ensemble des institutions politiques nationales. En France, on voit clairement une forme de mise à distance du politique des enquêtés. L’idée qui ressort fortement, c’est que la politique ne permet plus de changer grand-chose. Elle peut, au mieux, influer à la marge, moduler un peu l’action publique. Mais l’activité politique en tant que telle n’a plus beaucoup de portée. On assiste à une forme de rupture historique entre, d’un côté, une volonté d’action affichée par les gouvernements – notamment depuis le macronisme – et, de l’autre, une inefficacité perçue sur le terrain par une large majorité de Français. Et avec ce contexte, la production de normes par la verticalité et par le haut ne produit plus l'effet retour de légitimation du politique.

Les Français ne placent plus leurs espoirs dans la politique ?

L. R. : Dans un passé récent, il y avait l’idée que la politique pouvait changer la vie : c'était le slogan de François Mitterrand. Qu’en changeant de politique, il y avait des alternances, il y avait de grands espoirs. Or, notre enquête montre que les Français pensent que les mutations profondes se jouent ailleurs : dans la tech, dans le secteur privé, dans d’autres cultures ou pratiques. En somme, hors du champ politique. 

C’est toute une mythologie qui est en train de disparaître. C’est très grave, car cela touche au cœur même du principe républicain : celui de la décision. La République française repose en effet sur la capacité à prendre et à mettre en œuvre des décisions – une capacité aujourd’hui profondément remise en question. Les gens continuent de voter, certes, mais sans grande conviction. Pour 24 % des enquêtés, ce n’est pas avec les élections qu’on peut changer les choses en France. De plus en plus de citoyens décrivent ainsi le champ politique comme un petit jeu réservé aux professionnels, dont ils ne savent plus ce qu’ils peuvent en attendre. Et cette incertitude génère un malaise social profond.

Les législatives de 2024 ont-elles marqué un tournant ?

L. R. : Les événements conjoncturels, comme ces législatives, ne font qu’amplifier des tendances de fond. Il y a quelques années, j'avais introduit une question un peu iconoclaste dans le baromètre de la confiance politique : « Préférez-vous plus d’efficacité, quitte à moins de démocratie ? ». Près de 48 % répondent oui. 

Et on a vu cela avec les Gilets jaunes : ce n’était pas un conflit social classique. Il visait l’État, les taxes, le modèle social. C’était la traduction d’une colère face à une mobilité sociale en panne. Et en parallèle, on observait dans les enquêtes l’effondrement du vote de classe, auquel la gauche avait été historiquement très attachée. Cela mène à une espèce d'individualisation du vote et donc un démantèlement de tous les mécanismes d'intégration du vote et de l'élection. 

Vous parlez d’une politique reléguée à une « activité de service ». Que voulez-vous dire ?

L. R. : C'est-à-dire que l’on passe du registre du commandement au registre du service. C’est le prix à payer pour le macronisme, qui a toujours affirmé vouloir assurer la différenciation entre public et privé, en faisant du management, sans s'occuper des idéologies, pour aller à l'efficacité. Mais ces promesses n'ont pas été tenues. Et cela engendre une grande déception.

Malgré cette défiance, les Français continuent de souhaiter un pouvoir régalien fort. En quoi cela ouvre-t-il la voie à un « libéralisme autoritaire » ?

L. R. : On retrouve le modèle qui était celui du libéralisme premier du XVIIe siècle porté par John Locke, à une époque de pouvoir monarchique très autoritaire et très envahissant. Le souverain s’occupe des fonctions régaliennes : sécurité, défense, justice. Tandis que la sphère privée – croyances, affaires, morale – doit rester autonome. C'est ce qu'on retrouve chez Trump de manière très classique, avec cet arrière-fond libéral très puissant et très ancien.

Quand on interroge les Français sur leur perception des autorités publiques, entre 60 et 65 % estiment qu’elles leur dictent trop ce qu’il faut penser ou faire — que ce soit en matière de santé, d’environnement ou de liberté d’expression. Ces éléments composent le libéralisme autoritaire, parce que vous avez une demande d'autorité sur le plan régalien qui est circonscrite à un État efficace, recentré sur ses missions fondamentales. Mais ce n'est pas pour autant une attente de dictateur. 

Sommes-nous entrés dans une forme de post-démocratie, sans le savoir ?

L. R. : La façon de faire de la politique à l'ancienne est en train de mourir. Les partis politiques sont les institutions qui attirent le moins la confiance des enquêtés : seulement 16 % leur font confiance. Plus que la démocratie, c'est le mode de fonctionnement ordinaire de la démocratie partisane qui est remis en question. 

65% des enquêtés français disent vouloir « se mettre à l'écart », à l'abri de la vie politique, pour se consacrer à leur vie personnelle et familiale. Que signifie ce repli ?

L. R : Le problème, c'est que si vous investissez davantage sur le registre du privé, il n'y a plus d'agora. Certains en viennent à dire : puisque l’État ne peut plus nous protéger, allons chercher des entrepreneurs politiques privés, plus efficaces. C’est ce qu’on voit aussi avec l’émergence de pouvoirs mafieux sur un modèle sud-américain, où l’État est perçu comme un pouvoir privé parmi d’autres.

Le succès de Trump à l’élection présidentielle peut-il inspirer les candidats à appliquer la même méthode ? Quelle est son influence réelle en France ?

L. R. : Donald Trump a réactivé la mythologie de l'entrepreneur qui réussit, qui correspond à l'histoire des États-Unis. Même s’il est loin d'être un self-made-man, il est parvenu à réactiver cette mythologie américaine très classique du travail, de l'initiative individuelle, de la prise de risque et du pari technologique. Il a une influence indéniable en termes de philosophie politique, de rapport aux politiques, d'autonomie individuelle, de libéralisme autoritaire. Mais que cela se traduise par le même type de personnalité en France… Ça ne colle pas à la société française, ce serait en décalage avec notre culture politique.

Vous parlez pourtant d'un « trumpisme d'atmosphère » qui règne en France. Est-ce que vous pouvez expliquer cette expression ?

L. R. : Ce qu’on observe, en termes de sciences politiques, c'est une convergence entre la droite et l’extrême droite, désormais difficile à distinguer. On parle de « droites radicales » car, au-delà du RN, il y a des courants encore plus identitaires – comme Reconquête. On assiste à une espèce de compétition pour savoir qui va organiser cette convergence entre la droite et l'ancienne extrême droite, ou les « droites radicales », et bénéficier d'un phénomène de chalutage des électorats qui se retrouvent dans ce programme. C’est tout cela que j'ai appelé « trumpisme d'atmosphère », y compris l’alliance entre les catégories populaires et les catégories moyennes ou supérieures diplômées.

Le fait que la désillusion politique soit partagée par toutes les classes sociales, du cadre à l’ouvrier, c’est un basculement important ?

L. R. : Oui, et c'est d’ailleurs ce qui rend l'analyse en termes populistes dépassée. Le vote RN, par exemple, ne se limite plus aux classes populaires. Il attire désormais des cadres, des professions intermédiaires… Des gens plutôt diplômés, y compris un certain nombre d'enseignants, qui étaient pourtant considérés comme le donjon de l'anti-extrême droite.

Dans votre étude sur l'illusion politique, vous citez le penseur de la technique et de l'aliénation Jacques Ellul, qui critiquait beaucoup le « système techniciste » dans les années 70. Comment la technologie participe à reconfigurer notre imaginaire politique ?

L. R. : Pour Ellul, la politique se transformait de plus en plus en un travail d'accompagnement des transformations liées à la technologie. Et je crois que c'est d’autant plus vrai aujourd’hui. La différence avec les années 70, c'est qu'il n'y a plus ce pouvoir national fort : où l’on battait encore monnaie au niveau national, avec une pleine souveraineté nationale qui s'exprimait. C’est beaucoup plus difficile aujourd’hui : l’État n'a plus cette capacité même d'accompagnement. Progressivement, l'accompagnement est donc mis en œuvre par les géants de la technologie eux-mêmes qui nous incitent à adapter nos vies à leurs systèmes, dans une interaction permanente entre nos désirs et les services qu’ils proposent. Il y a effectivement cette privatisation du politique qui se joue aussi à travers la technologie.

Peut-il émerger du bon de ce basculement politique ? Et pour la démocratie ?

L. R. : Il faut être lucide : on ne peut plus continuer comme avant, comme si on était pleinement souverain, et que tout se décidait à l'Élysée. Face à cette fausse verticalité politique, nous avons besoin d’une véritable horizontalité. On va devoir jouer davantage la carte du local et de la décentralisation pour approcher les citoyens des décisions réelles, concrètes. Il faut sans doute un pouvoir local puissant qui puisse avoir des pouvoirs réels, y compris fiscaux. Je pense par ailleurs qu'une forme de fédéralisme européen serait bienvenue, même si je sais que c'est un gros mot pour beaucoup. Parce que face à la Chine, les États-Unis ou l'Inde qui se reconstituent en grands empires, y compris sur le plan technologique, on ne peut plus se passer de grands ensembles. 

À LIRE

Baromètre de la confiance politique, 2025, en ligne sur le site Science Po - Cevipof

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commentaires

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  1. Avatar PAC dit :

    Chers amis et fidèles d'ADN. Merci pour cette interview et cette analyse confirme une nouvelle fois ce que nous observons et ce que nous déplorons. Un bémol sur le renforcement de la décentralisation. Connaissant bien les élus régionaux, departementaux et ruraux, je tremble par avance à l'idée de leur confier plus de pouvoirs tant leur égo n' d'égal que la faiblesse de leur talent.
    Place aux jeunes aux idées progressistes et en réseaux avec les jeunes du monde. Le monde est leur tribu.

  2. Avatar Anonyme dit :

    On aurait pu commencer par la definition de la democratie
    La France est elle un pays democratique ? Ce qu"on voit à l'assemblèe, dans la rue, lors des manifs sur les réseaux est il le symbole de la démocratie
    Pour moi le Démocratie impose des règles et IL FAUT les respecter. Le Régime met en place des garde-fous et des lois pour encadrer et réprimer tout abus.
    Alors,la Chine que e crois connaitre est un pays démocratique et la France est devant un début d'anarchie

  3. Avatar Anonyme dit :

    Poent eo cheñch penn d'ar vazh... / Il est temps de renverser le cours des choses...

    Les strates du pouvoir et, aujourd'hui la tentative avortée de domination mondiale se sont excentrés du Naturel avec un N majuscule; La nature est pourtant la matrice de l'être-humain. En éloignant l'être humain de ce qui fonde sa condition humaine dans son environnement physique et psychologique, on veut lui fait croire au paradis sur terre. C'est un échec patent parce que ce n'est justement pas nous, qui décidons. Le scientisme est devenu arriéré face à la science quantique. Mais sans aller jusqu'à cette nouvelle science qui rappelle à l'humilité, il faut redescendre les strates de ce pouvoir mondiale qui sert surtout l'intérêt de ceux qui le dirigent.
    Descendre du mondialisme nous amène aux états-nation ce qui est au final exactement le même phénomène de domination sur des territoires plus retreints ( des états nation construits sur la violence et le mensonge ainsi que sur le racisme scientifique du 19èmpe siècle dont personne ne parle jamais). Cet étage là n'en déplaise au républicains révolutionnaires et aux aveugles de la réalité humaine n'est pas non plus un étage souhaitable pour l'humanité. Il faut revenir à la nature, et celle des peuples premiers.
    Le peuple français n'existe pas d'une manière naturelle et donc d'une manière adaptée à son environnement. le "peuple français" est constitué de 8 peuples originels. Ces peuples ont des réalités historiques et naturelles qui donne un sens à la vie dite de communauté humaine ( notion combattue par la République sauf à s'exprimer dans le dogme de l'existence du peuple français... Cette notion d'appartenance que l' Etat français à combattu pour ses idées humanistes. Il faut considérer l'humanisme comme une entité de la novlangue et comme un levier puissant de la cassure entre l'homme et la nature. Se réclamer de l'humanisme amène au mondialisme et méprise la réalité humaine jusqu'au trans-humanisme.
    La solution pour moi et de conduire ce fédéralisme jusqu'aux peuples premiers et donc de redescendre d'un étage encore la pyramide construite par la technologie et le mondialisme. Ces peuples premiers ont été éliminés en France d'une manière politique et par une technologie dérisoire qui ne comble pas le besoin humain dans sa compréhension de son existence.
    En ce qui nous concerne, il faut revoir l'organisation socio-politique du territoire "français" de fond en comble et donner la pleine et entière capacité d'autodétermination aux peuples considérés originels. Ce n'est plus une décentralisation qui est en jeu mais bel et bien une décolonisation des territoires intérieurs à la France. De là, un fédéralisme de l'ancienne Gaulle pourrait s'envisager... Pourquoi pas ? Je pense que la France n'a plus d'avenir tout simplement parce qu'elle n'est pas naturelle c'est pourquoi les "dits Français" ne la défendent plus... l'histoire vraie se révèle et se répands aujourd'hui de plus en plus...
    Il y a un droit international qui reviendra et qui finira par s'exercer. La nature humaine dans son historicité naturelle apporte bien plus de sérénité non seulement à l'individu mais bel et bien aussi dans son appartenance à un peuple naturel. Ce que la République n'a jamais pu réaliser et pour cause d'idéologie de domination sur les "dits français".

  4. Avatar Anonyme dit :

    tout à fait d'accord, il faut que l'Europe se fédéralise totalement pour se mettre au niveau Chine, Inde , États-Unis.Un petit état n'est pas audible.

  5. Avatar Anonyme dit :

    Ou peut être que nos politiciens non plus aucun pouvoir. Le pouvoir est à Bruxelles. Donc nos politiciens ne peuvent faire que la danse du ventre... Quoiqu'ils disent ou promettent, de toute façon c'est l'UE qui décide.

  6. Avatar Anonyme dit :

    Commet croire des politicards qui ne font que mentir, et se gaver sur le dos des contribuables. Comment croire des politiques qui s'augmentent alors que 1/3 de la population crève de faim, ne peut plus payer son loyer, et qui est obligé d'aller au restaurant du cœur pour nourrir leur enfants. Comment croire ces politiques qui font la belle vire sur notre dos, et qui sont incapables de donner l'exemple!
    Comment croire des politiques qui ne font que parler pour rien dire, comme certains au plus haut niveau qui disent rien sur tout, et tout sur rien ! De vrais bonimenteurs! Comment croire ces politiques qui disent que tout va bien, alors que nous sommes au font du trou, surement parlent ils d'eux mêmes.Comment croire ces menteurs qui sont incapables de restaurer la securité dans nos rue! La lacheté est leur raison de vivre! La France n'en peu plus de tout cela !La vérité, c'est que ces politiques se foutent pas mal de la France, pourvu qu'ils restent en place le temps de se gaver! Après eux le deluge. A quand un De Gaulle pour retablir notre pays dans ce qu'il a de plus beau ! Avec lui , au moins , c'était malheur à celui qui disait du mal de la France . De Gaulle n'avais que deux amour, La France et sa fille! Pas comme ces minables qui disent nous gouverner ! Et vers quoi nous gournent ils ??????? La décade prodigieuse !

  7. Avatar Anonyme dit :

    Le retour des mafias ? Mais ont elles vraiment disparues ? On est en plein dedans. certes elles sont moins violentes d'un point de vue justice, elles sont moins familliales mais elles sont bien toujours là, et nous gouvernent depuis des décénies. Ils ont meme racheté tous les medias pour augmenter leurs pouvoirs. De nos jours les mafias sont sans pitié économique, sans pitié sociale mais évidement elles ne prennent pas le risque de tuer ou faire tuer des gens dans la rue car en general ils savent bien que ça amène à une escalade.
    Non les mafias sont bien plus subtiles, elles sont très riches. Les petites mafias en revanche, du monde d'en bas, il y en as toujours eu aussi mais tans que leur petits bisness ne dérange pas les gros...

  8. Avatar Anonyme dit :

    Comment peut on avoir confiance dans ces politiques qui ne pensent qu'as s'enrichir ,ces mêmes politiques qui mangent des repas de luxe au frais des contribuables pendant que le Français lambda n'arrive pas a remplir son assiette tout ces avantages attribués au politiques au détriment du petit peuple qui lui s'appauvrit.
    trop de chômeurs pour trop peu d'embauches, une France qui ne produit plus rien dans le pays, les mensonges politiciens pour nous enfumer, les taxes toujours en augmentation, les prix qui flambent pendant que les patrons des grosses entreprises s'enrichissent. bref c'est pas brillant.
    et c'est pas près de s’arrêter avec les députés qui augmentent leur salaires, les ministres multi-millionnaires qui vivent luxueusement au frais des contribuables. tout ce "beau-monde" qui s'enrichit en appauvrissant le peuple et en baissant les droits de ce même petit peuple a vivre décemment.
    et malheureusement, je pense que le pire est a venir.

  9. Avatar Pascal Thoison dit :

    cette crise est une réelle crise de démocratie, nos institutions ne sont pas au service des citoyens mais des politiques élus.Deux points pour illustrer mes propos:
    1) le peuple est censé être souverain en démocratie, que penser de la loi sur les retraites ( bonne ou mauvaise, là n'est pas la question). Dans tout les sondages , pas de référendum car trop dangereux, les citoyens n'en veulent pas ,ils ne sont donc pas souverains.
    2) les présidents ne sont jamais élus avec plus de 50% des voix des inscrits ok, mais que penser de présidents élus avec moins 20% de voix des inscrits ? Jusqu’où descendra t'on ?

  10. Avatar Saudemont Michel dit :

    Nicolas Sarkosy a ébranlé ce qui restait de confiance non pas dans la démocratie mais dans les élus.
    Le cordon sanitaire barrant le RN a continué le travail. La remise en cause systématique des lois par le Conseil constitutionnel a fait le reste.

  11. Avatar Alain dit :

    Je fais partie de ceux qui s'éloigne de la politique au jour le jour mais je reste attentif à l'évolution générale du contexte politique car je ne peux accepter certaines orientations que pourraient prendre la France à moyen terme.
    Je voterai pour les municipales en 2026, mais peut-être pas pour la Présidentielle de 2027 compte tenu de la pagaille actuelle.
    Une chose est certaine, la France, seule, serait condamnée très vite si elle s'éloignait de l'UE. De plus, la mondialisation pèse tellement fort sur tous les gouvernements qu'il faudrait une UE bien plus puissante pour modifier un tant soit peu son orientation capitalo-libérale. Surtout avec Trump, Poutine ou XiJinPing sans même évoquer Netanyahu, tous des dictateurs assumés.
    Si les français croient que la tech, la gestion par le privé pourra les sauver, ils se trompent profondément. L'avènement d'un "libéralisme autoritaire" (ne le vis t-on pas déjà trop avec Macron ?) ne ferait qu'enfoncer encore plus les plus vulnérables et enrichir toujours plus les plus nantis !
    Cette constatation, « Préférez-vous plus d’efficacité, quitte à moins de démocratie ? ». Près de 48 % répondent oui., me laisse pantois. Ces personnes n'ont vraiment aucune conscience de ce qu'ils abandonneraient pour une pseudo-efficacité qui ne profiterait qu'à quelques uns.
    "Plus que la démocratie, c'est le mode de fonctionnement ordinaire de la démocratie partisane qui est remis en question." Sur ce point, je suis plutôt d'accord : le sénat devraient être élu au suffrage universel et pas seulement par les élus, les pouvoirs du PR devraient être réduits et pourquoi ne pas imaginer l'élection d'un tandem PR/PM ? Le tout pour arriver à une gestion transversale du pays et, non verticale, et publique (et non privée) des institutions.
    Et, bien sûr, en conservant nos valeurs humanistes issues de la Révolution : Liberté, Egalité, Fraternité, notre Constitution, la Laïcité selon la loi de 1905, la séparation des pouvoirs (exécutif/justice) et l'instauration incontournable d'un Droit de l'Environnement et de la Biodiversité, inscrit dans la Constitution.

  12. Avatar Anonyme dit :

    .De toute façon, la république a vécu. Ce que les Français pensaient rejeter en 1789, est devenu pire qu'avant. Nous avons plusieurs rois, celui présent et ceux à qui nous payons une majestueuse retraite avec leurs privilèges. Nous avons énormément de seigneurs, les ministres, les députés, les sénateurs présents et retraités. Les Français ne sont pas représentés: La demande de la sécurité en France, l'arrêt de l'immigration, nous ne sommes plus entendus. Par contre les minorités LGBT et autres, elles sont entendues. Il y a vraiment un malaise et la république qui est normalement le gouvernement du peuple par le peuple, est devenue une dictature. Suivant les Prophéties, un bon et Saint Roi doit venir, qu'il vienne remettre de l'ordre dans ce pays décadent.

  13. Avatar Anonyme dit :

    La référence à Jacques Ellul est tout à fait pertiente et bienvenue. Je me demande comment son analyse aurait évolué face à la numérisation de nos sociétés et à l'IA.
    La recherche d'une décentralisation des pouvoirs ne me semble pas être une solution suffisante ni, à terme, viable. Quelle capacité de résistance aura un pouvoir local, même doté de pouvoirs réglementaires élargis, face à l'emprise de multinationales "technologiques" hyper- centralisées et hyper-réactives? Ne faudrait-il pas plutôt réfléchir aux moyens de casser cette captation/centralisation privée du pouvoir de décision sur nos vies? Ces moyens pourraient plus sûrement passer par des lois anti-trust et une remise en question des principes et modalités de la propriété industrielle (les brevets) ou bien encore par un renforcement de la compétence des autorités publiques face à l'activité du lobbying.

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