Personnages des séries dystopiques la Servante Ecarlate, The Leftovers, The 100

Trois séries dystopiques à regarder en attendant le « réarmement démographique »

Tandis qu’Emmanuel Macron lance son « réarmement démographique », voici trois bonnes séries dystopiques à binge watcher pour penser natalité sans s’ennuyer.

Lors de sa conférence de presse du 16 janvier, et pour lutter contre la chute des naissances en France, le président Emmanuel Macron a annoncé sa volonté de mise en place d’une politique nataliste aux allures belliqueuses. « Permettre un réarmement démographique » a-t-il dit. L’expression guerrière a fait réagir. Mais si la gestion de la natalité fait son grand retour dans le discours politique, le sujet inspire les œuvres cinématographiques depuis un moment. Du « male gaze » dans les 1980 à 1990, les plateformes s’intéressent à présent à la parentalité sous toutes ses nuances, en tenant compte de sujets plus contemporains comme le dérèglement climatique.

« Les séries autour du contrôle des naissances ont rencontré un vif succès chez des publics différents. C’est un genre protéiforme, on peut avoir des œuvres purement "science-fictionnelles", d’autres plus politiques. La dystopie permet de mobiliser des esthétiques, des ressorts narratifs et des thèmes très différents », avance Marine Malet, chercheuse en Sciences de l'information et études des médias à l'Université de Bergen.

Et Carine Farias, enseignante-chercheuse à l’IESEG, de préciser : « Ces œuvres sont de bons outils de questionnement, de prise de recul, mais elles ne sont évidemment pas des outils d’analyse. Elles ne permettent pas de prédire les conséquences des décisions politiques ou des pratiques culturelles actuelles. Elles peuvent mettre en évidence de potentielles dérives et des dilemmes éthiques sous-jacents dans le réel, et sensibiliser sur des questionnements moraux qui vont potentiellement influencer les spectateurs ».

Sélection de trois bonnes séries à binge watcher pour penser les enjeux de la natalité sans s’ennuyer.

La Servante écarlate, sur OCS

Adaptée du livre de la canadienne Margaret Atwood paru en 1985, la série en six saisons raconte l’histoire de la république de Gilead qui doit faire face au déclin des naissances lié à la baisse de fécondité des femmes. Déchues de tout lien avec leur vie d’avant, les servantes, en longues toges rouges, doivent porter et enfanter pour la classe dirigeante fortunée. « Les problématiques démographiques vont être le point de départ du « basculement dystopique, résume Marine Malet. On peut également observer une polarisation : d’un côté, les risques liés à la surpopulation, de l’autre, ceux liés à une infertilité massive. »

The Leftovers, sur HBO

Nous sommes en 2011 et 2 % des êtres humains ont disparu. Les réalisateurs Damon Lindelof (le père de Loft) et Tom Perrotta ne s'attardent pas sur le pourquoi. Trois ans après l’étrange événement, la petite ville américaine de Mapleton doit se reconstruire. Trois saisons haletantes qui nous permettront de savoir si cette société meurtrie peut réussir à faire son deuil, reprendre une vie normale, voire se repeupler ?

The 100, sur Netflix

Après une catastrophe nucléaire, seuls ont survécu les 2 400 terriens qui se trouvaient en orbite dans douze stations spatiales. Mais cet assemblage de communautés, baptisé l'Arche, commence à manquer de ressources et des règles drastiques sont imposées. Entre autres mesures, les couples doivent se limiter à un enfant par foyer. Cent prisonniers seront désignés pour redescendre sur Terre à travers sept saisons pleines de suspense.

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commentaires

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  1. Avatar Yuropp dit :

    Au fond, plus c'est stupide, et mieux ça se vend…
    Je note qu'une fois de plus, la baisse de fécondité, c'est un "truc de nana". Sympa…

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