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Voyeurisme sur les réseaux : ces campagnes qui veulent nous rendre moins « cons »

Accidents, suicides, rixes en tous genres… Sur les réseaux, booster sa popularité à coups de contenus chocs devient monnaie courante et se fait bien souvent au détriment de la sécurité et du respect d'autrui. Un enjeu dont les organismes de sensibilisation s’emparent.

La dernière campagne de Leo Burnett Dubaï pour la saga #PostWisely nous le rappelle amèrement : face à un accident certains pensent encore à dégainer leur smartphone pour filmer avant d’assister les victimes et d’appeler les secours. Entre irresponsabilité et course aux likes, l'empathie, le bon sens et l'humanité se retrouvent bien souvent sur le carreau. À tel point que les campagnes de sensibilisation se multiplient et appellent à une utilisation plus éthique et responsable des médias sociaux.
Post Wisely - Crash (2018)

« S’il s’agissait de votre propre souffrance, la partageriez-vous ? »

#PostWisely 

Leitmotiv de la saga, la signature accompagne un deuxième volet de quatre spots dans lequel elle prête au spectateur la perspective d’une victime. Le premier film « Crash » vient d'être publié et précède trois autres productions qui devraient être diffusées jusqu'à la fin du mois de mars.

L’année dernière, la campagne s’était attachée à mettre en évidence les conséquences de « l'oversharing », cette fâcheuse tendance, quoi qu’étonnante de facilité, qu’ont certains internautes à partager leur vie intime en ligne. En quelques spots, la saga attirait notre attention sur différents évènements « tirés d’histoires vraies », de l’usurpation d’identité en ligne, une technique fréquemment utilisée par les prédateurs sexuels, au cambriolage survenant après qu’un internaute a étalé l’étendue de ses richesses sur son compte Instagram.
Post Wisely (2016)
Post Wisely (2016)

La tendance se décline dans plusieurs pays, et la palme du film choc devrait sûrement être attribuée à l'Allemagne. Réalisé en collaboration avec la brigade de pompiers volontaires « Osnabrück » et mis en ligne fin 2017, le court-métrage « Schaulustige » (littéralement, « les excursionnistes » ) met en scène trois jeunes adultes « en mission réseaux sociaux » aux abords d’un accident de la route. Un reportage voyeuriste qui tourne mal...
Schaulustige
Face à un manque de discernement grandissant entre écrans et monde réel, les organismes de sensibilisation ont une nouvelle bataille à mener : nous rendre un tantinet moins benêts, certes, mais surtout nous faire comprendre que ce genre d'aléa nous concerne tous. À la différence d'initiatives alertant au sujet des méfaits du tabagisme ou de l'abus d'alcool, ces campagnes mettent le doigt sur un nouveau niveau de sensibilisation, lequel s'attache à nous rappeler des choses que nous sommes censés avoir intégrées il y a longtemps : du sens commun, de l'empathie et peut-être aussi, un certain instinct de survie perdu en chemin ?

 

 

Margaux Dussert

Diplômée en marketing et publicité à l’ISCOM après une Hypokhâgne, Margaux Dussert a rejoint L’ADN en 2017. Elle est en charge des sujets liés à la culture et la créativité.
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