
Amazon multipliera par dix le nombre de robots dans ses entrepôts d’ici la fin de l’année. Une cohorte qui devrait donc passer à 10 000 vaillants petits soldats, selon les dires de Jeff bezos.
C’est Jeff Bezos qui l’a annoncé lui-même lors de la réunion des actionnaires qui a eu lieu mercredi dernier. Suite à cette annonce et aux interrogations qu’elle suscite, un porte-parole d’Amazon a déclaré que cette décision ne changerait en rien le nombre de personnes employées.
Une annonce qui fait grincer les dents des syndicats. Il faut dire qu’en termes de management le site de vente en ligne n’a pas bonne presse. Les employés dénoncent sans cesse la course à la productivité qu’on leur impose et les conditions de travail quasi-militaires. Chez Amazon, la production est une obsession : augmenter le nombre de robots permettrait donc d’augmenter les cadences et de réduire les coûts de traitement des commandes.
Reste à savoir si, à long terme, Amazon ne cherche pas à remplacer la majorité de ses employés par des robots. Selon les représentants de syndicats, il semblerait que ceux-ci soient déjà traités comme tel. « Les travailleurs sont plus traités comme des robots que des êtres humains » a notamment déclaré Markus Hoffmann- Achenbach, rattaché au syndicat Verdi qui avait pris part aux manifestions des employés allemands fin décembre 2013, contre leur employeur Amazon. Ceux-ci réclamaient une revalorisation de leur salaire et de leur condition de travail. Un mouvement de grève qui avait d’ailleurs été soutenu à Seattle par d’autres employés Amazon. Une première pour le groupe.
Le journaliste de la BBC Adam Littler qui s’était infiltré dans le cadre d’une enquête journalistique en tant qu’agent de commande dans l'entrepôt d'Amazon à Swansea, au Royaume-Uni, avait d’ailleurs déclaré suite à son expérience : «Nous sommes des machines, nous sommes des robots, nous branchons notre scanner, nous le tenons, mais nous pourrions tout aussi bien le brancher sur nous-mêmes».
Toujours est-il que les employés mécontents pourront se laisser tenter très prochainement par un chèque de 2 000 à 5 000 dollars pour quitter leur entreprise. Un moyen, selon Jeff Bezos, « de ne conserver que les plus motivés ». Un nouveau programme baptisé «Pay to leave».
Les robots sont fabriqués par Kiva Systems, une société qu’Amazon a achetée il y a deux ans pour 775 000 000 de dollars.
(Photo de Une via Le Nouvel Obs)
Participer à la conversation