
Au pays de l’Oncle Sam, les marques ne pratiquent pas la langue de bois quand il s’agit d’exprimer ses opinions politiques. Dernière en date : Doritos, qui fait comprendre aux jeunes que l’abstention, c’est mal.
Si vous ne votez pas, quelqu’un le fera à votre place. Vous avez du mal à vous rendre compte des implications, concrètes, d’un vote blanc ? Imaginez que vous ne puissiez pas choisir votre paquet de chips, et qu’au lieu de vos Doritos favoris on vous serve un drôle de gâteau apéro, sans goût et même pas croustillant.
« Je n’aime pas la politique », « les vieux s’en chargent à notre place » … Autant de discours qui confortent des chiffres affolants : en 2012, 62% des jeunes Américains n’ont pas voté. Pour tenter d’y remédier, la marque a mis en place un dispositif assez complet : un distributeur piégé, un site dédié, et des récompenses à la clé… Tout en n’oubliant pas de permettre aux jeunes de s’inscrire en direct pour aller voter.
Alors certes, on ne perd pas de vue l’enjeu principal de Doritos, qui reste de vendre des chips. Mais force est de constater que les marques n’hésitent pas à se mobiliser et à apporter leur pierre à l’édifice pour mobiliser la jeunesse.
Virgin America s’est ainsi associée à Rocks the Vote pour inciter la jeune génération à voter. Pour faciliter leur démarche, la compagnie aérienne leur propose ainsi de s’inscrire sur les listes électorales directement depuis un avion.
YouTube s’y met aussi, et n’hésite pas à mettre à profit sa communauté : puisque la génération des millennials est la plus importante en termes de taille et qu’elle est habituée à se prononcer sur tout ce qui sort sur le web, la plateforme souhaite la mobiliser… IRL.
D’autres plateformes se soucient de la conscience politique des jeunes. Et quel meilleur support que Snapchat, réseau social des jeunes par excellence, pour faire passer le message ?
Dans un autre registre, MTV en collaboration avec ElectThis a présenté un spot qui présente des réalités qui pourraient bien façonner la face de l’Amérique, selon le candidat élu.
Dérèglement climatique, LGBT, migrants… La chaîne de divertissement n’hésite pas à aborder des sujets qui sont chers aux jeunes générations.
D’autres marques n’hésitent pas à tirer profit de l’événement d’une manière bien plus opportuniste, à l’instar de la marque de préservatifs Trojan, qui joue très finement sur la proximité phonétique de l’élection et de l’érection…
De son côté jetBlue a défié les voyageurs de voter à l’unanimité pour une destination de rêve.
La compagnie d’assurance Esurance imagine comment aider ses clients qui ne seraient pas d’accord avec les résultats, en facilitant leur déménagement par exemple…
Certains annonceurs vont jusqu’à présenter leurs mascottes comme candidats. Le Captain Obvious de Hotels.com semble assez fatigué de sa course à l’investiture…
Netflix, pour la promo de sa série House of Cards, a concoté une campagne électoriale digne de ce nom pour Frank Underwood…
Budweiser a trouvé le moyen de promouvoir sa gamme « light » en grand : avec Seth Rogen et Amy Schumer en porte-paroles, le Bud Light Party a encore de beaux jours devant lui.
Si on imagine mal les marques investir le terrain des élections présidentielles en France, force est de constater que nos voisins d’Outre-Manche multiplient aussi les initiatives pour mobiliser les foules.
Ainsi, Ben & Jerry’s incitait en début d’année les Londoniens à voter, tandis qu’un clip déjanté faisait la promo des élections en mode badass.
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