Dernière série noire de Netflix traitant de tech et d’immortalité, Altered Carbon fait sa promo... et cherche à nous traumatiser. Certains crient au génie, d’autres en sont encore tout retournés. Zoom sur une opé flirtant dangereusement avec nos peurs du futur.
Après nous avoir fait frissonner avec Black Mirror, Netflix a mis les bouchées doubles pour teaser l’arrivée de son nouveau techno-thriller « Altered Carbon » . Dernier dispositif en date : à Los Angeles, Netflix a fait le pari de donner vie à ce scénario angoissant, quitte à en choquer certains… Enveloppé dans du plastique en position fœtale et flottant dans un magma blanc rebutant, un mannequin encastré dans un abribus de West Hollywood semble plus vrai que nature. Au point de respirer ! De quoi nous faire reconsidérer nos désirs d’immortalité.
Le dispositif fait écho au synopsis de la série : se déroulant en 2384, la série brosse une réalité dystopique dans laquelle les humains les plus fortunés peuvent vivre pour toujours en transférant leur conscience dans de nouveaux corps. Utilisés à des fins purement fonctionnelles, ces derniers massèrent par centaines dans des couveuses prêtes à l’emploi. Réjouissant non ?
Altered Carbon | Official Trailer [HD] | Netflix
À Paris et avant la sortie de la série, la plateforme de sVOD nous avait déjà invités à nous prêter au jeu dans un lieu éphémère, où l'on pouvait se prendre en photo entre deux couveuses (ou à l’intérieur pour les plus téméraires) mais aussi s’essayer à la reconnaissance faciale 3D afin de sélectionner le corps fringant dans lequel transférer notre conscience après la mort.
you know it's getting really fucking scary that this black mirror shit is becoming real https://t.co/VokiAKp5xz
À Los Angeles, la campagne fait débat. À en croire les réactions sur Twitter, certains internautes ont même pensé que le mannequin était réellement humain.
La campagne s’inscrit dans un dispositif viral plus global. En janvier 2018, Netflix était allé jusqu’à investir le CES de Las Vegas avec stand habillé aux couleurs d’une fausse société baptisée « Psychasec ». Sur place, des acteurs vêtus d’une blouse blanche incitaient les participants à s’inscrire comme cobayes pour qu’ils puissent, le moment venu, tenter l’expérience et transférer leurs pensées et leurs souvenirs dans un autre corps.
Poussant le scénario un peu plus loin, l’agence Kamp Grizzly à l’origine de la campagne a même créé un site, des réseaux sociaux et un lookbook d’une vingtaine de pages expliquant comment la « technologie Psychasec » fonctionne. À l’extérieur de l’évènement, une fausse manifestation avait même éclaté et mettait en scène une quarantaine d’acteurs prétendant se révolter contre l'entreprise pour des préoccupations éthiques.
Construite en millefeuille, l’activation joue sur notre peur de l’inconnu et sur cette anxiété diffuse souvent ressentie face à des innovations dont les finalités sont encore lointaines et obscures... Ce que l’on sait en revanche, c’est qu’elles sont souvent l’ébauche de ce qui pourrait advenir demain… À séries dystopiques, campagnes de pub alarmistes !
Diplômée en marketing et publicité à l’ISCOM après une Hypokhâgne, Margaux Dussert a rejoint L’ADN en 2017. Elle est en charge des sujets liés à la culture et la créativité.
[…] » Cela se traduit par des campagnes d’affichage, mais aussi par des dispositifs « de rue » : arrêts de bus customisés pour altered carbonboutons connectésours en peluche connecté qui permet de regarder des séries en même temps que […]
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