
Les nouveautés foisonnent sur Netflix, mais nous ne jurons que par nos sitcoms préférées. Entre nostalgie des années 90 - 2000, dépendance et besoin de décompresser, un article du Guardian décrypte le phénomène de la « télé réconfort » à l’ère du streaming.
Pourquoi sommes-nous si nombreux à nous replonger dans Friends ou That '70s Show sur Netflix ? Surtout, comment expliquer que nos vieilles sitcoms préférées réussissent à voler la vedette aux « dernières nouveautés » et contenus multi-primés (Breaking Bad, Mad Men…) de la plateforme ?
D’après un récent article du Guardian, les audiences sont unanimes. Parmi les shows les plus regardés sur Netflix en 2018, The Office (2005) figure en première place, suivi de Friends (1994), série pour laquelle Netflix avait tout de même déboursé 100 millions de dollars pour en obtenir la licence. On retrouve dans ce même Top 20 des séries comme Grey’s Anatomy (2005), Gilmore Girls (2 000), Arrested Development (2003) et That ‘70s Show (1998)… Ça en fait, des sitcoms feelgood !
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Selon l'auteur de l'article, Richard Godwin, nous serions parvenus à « l’ère de la télévision du non-événement » , une ère à laquelle le fait de regarder en boucle des émissions vues et revues - de préférence avec un happy ending connu à la clé - est devenu monnaie courante.
Une thérapie contre le stress et l’anxiété
Se shooter à la nostalgie, trouver un peu réconfort après une journée particulièrement stressante, combler la solitude avec des personnages que l’on ne connaît que trop bien (et qui ne nous décevront pas)… les raisons qui expliquent le phénomène convergent souvent.
« Je crois que j’ai commencé à revoir cette série à un moment où je traversais une passe particulièrement difficile au travail. Je suis devenue accro à la chaleur qui s’en dégage, puis je suis simplement devenue accro au fait de me sentir bien dans ma peau », raconte une fan de la série Modern Family. « Je me prends à la regarder encore quand je suis stressée, raconte une autre adepte au sujet de la série Gilmore Girls. C’est une petite distraction, une façon de me plonger dans des mondes rassurants où les risques sont faibles et les conséquences connues. » Parfois, regarder la même série en boucle permet aussi d’échapper à la pression du « spoil » et des réseaux sociaux. « Je peux me créer une petite bulle et déconnecter », poursuit cette dernière.
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Netflix, c’est comme « la télé de papa »
L’effet apaisant est tel que certains utilisateurs laissent leur sitcom favorite tourner dans le vide, en guise de fond sonore ou pour trouver le sommeil. D’une certaine façon, on fuit comme la peste le fait de « trop penser ».
« Je fais partie de ces gens étranges qui ont besoin de bruit pour travailler, poursuit une autre. J’ai toujours au moins la radio et la télé allumées en même temps. (…) Lorsque je vais me coucher, je dois regarder The Big Bang Theory en boucle, sinon je reste éveillée à penser à des trucs. »
Netflix fait peut-être peur à la télévision, mais la plateforme n'a pourtant rien inventé, et doit son succès aux comportements existants plutôt qu'aux nouveautés. « Nous pensons souvent aux personnes âgées qui dépendent de leur télévision pour trouver de la compagnie, or, les plus jeunes le font aussi », rapporte à son tour Helen Sneha Jambunathan, analyste comportementale. Comme à la télé, c’est parfois (souvent ? ) le divertissement et la recherche de l’exutoire qui priment sur la qualité du contenu.
Et comme on zappe d’une chaîne à l’autre, on surfe de contenu en contenu à la recherche de ce qui nous fera le plus de bien.
Pour retrouver l'article original, c'est par ici.
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