Captures de Molly Moon dans son jeu Excuse me sir sur TikTok

« Excuse me sir » : Molly Moon, la tiktokeuse qui ravive les vieux jeux d’horreur

© Molly Moon

Après s’être inspirée des jeux vidéo d’horreur rétro dans une série de vidéo creepy sur TikTok, la créatrice Molly Moon lance son propre titre. 

Une maison angoissante, une jeune femme aux yeux écarquillés qui semble être un peu trop pressée de vous faire entrer chez elle et un sous-sol où se trouvent d’étranges personnages : Bienvenue dans Excuse Me Sir, un jeu vidéo d’horreur à l’ancienne qui ravive les souvenirs des vieux gamers. 

Dans la toile de la veuve noire

Téléchargeable sur le site de jeu indépendant Itch.io, Excuse Me Sir est un hommage aux jeux FMV (pour Full Motion Vidéo). Ce genre qui a eu son moment de gloire au milieu des années 90 permettait aux développeurs d’intégrer des acteurs au sein d’aventure point and clic pour donner un résultat plus réaliste. Plusieurs titres horrifiques comme la série des Fantasmagoria ou Harvester on fait frissonner des milliers d’adolescents avec leurs images pixélisées. 

C’est justement cette esthétique rétro qui a permis à Molly Moon d’exploser sur TikTok en 2021. Cette créatrice qui s’est d’abord fait connaître sur OnlyFan s’est lancée dans une série de vidéos étranges et dérangeantes commençant toujours de la même façon. À la manière d’une séductrice prédatrice, Molly Moon adresse au spectateur un « excuse me sir » lascif en lançant un regard de camgirl avant d’emmener ce dernier dans un piège angoissant et mortel. En l’espace d’une minute, la créatrice résume symboliquement les pièges des réseaux sociaux pornos.

La fin des jump scare

Avec des vidéos pouvant dépasser les 20 millions de vues, Molly Moon est aussi devenue l’égérie de l' « analog horror » , une esthétique qui met à l’honneur des vidéos de found footage avec une qualité VHS ou des jeux vidéo aux graphismes rappelant l’époque de la première PlayStation. En plus de taper directement dans la nostalgie, ce sous-genre exerce un contraste particulièrement fort en termes de représentation visuelle. Dans une ère où la moindre vidéo est en qualité 4k, retrouver des images surexposées, granuleuses et imparfaites permettent aux spectateurs et aux joueurs d’expérimenter le sentiment d' « uncanny » qu’on pourrait traduire par « inquiétante étrangeté ». C’est exactement le même sentiment que l’on retrouve dans les incroyables vidéos des Backrooms de Kane Pixel et qui domine actuellement la culture Web. 

David-Julien Rahmil

David-Julien Rahmil

Squatteur de la rubrique Médias Mutants et Monde Créatif, j'explore les tréfonds du web et vous explique comment Internet nous rend toujours plus zinzin. Promis, demain, j'arrête Twitter.

Discutez en temps réel, anonymement et en privé, avec une autre personne inspirée par cet article.

Viens on en parle !
commentaires

Participer à la conversation

Laisser un commentaire