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Faut-il écouter Twitter en politique ?

Les médias d'informations parlent-ils vraiment des sujets politiques qui intéressent les gens ? C'est la question que s'est posé le MIT qui a développé un outil d'analyse des conversations Twitter pour réorienter le débat.

Les chercheurs du MIT Media Lab ont développé « Electome » un outil qui permet de comparer le contenu des conversations sur Twitter et le contenu proposé par les chaînes d’informations américaines autour des élections présidentielles de 2016.

Aux Etats-Unis, chaque jour, des millions de personnes discutent des élections américaines sur Twitter. Le « Laboratory of Social Machines » du MIT Media Lab s’est allié à la commission des débats présidentiels (Commission on Presidential Debates) pour fournir aux journalistes un tableau de bord qui synthétisera le ressenti de Twitter pendant les débats.

Dans une interview, Deb Roy directeur du département « Social Machines » raconte que l’objectif de cet outil est de prendre le pouls des conversations sur Twitter en écho à un contenu publié par les chaînes d’informations.

La représentation visuelle est simple et permet rapidement de savoir si la conversation sur le réseau social est cohérente avec le débat télévisuel ou si, au contraire, elle diverge… l’objectif étant de recentrer le débat autour de ce qui intéresse « vraiment » les citoyens.

Russell Stevens, responsable du développement pour le projet Electome explique l’usage qu’il souhaiterait que les journalistes aient de cet outil : « nous aimerions qu’ils l’utilisent pour alimenter leurs réflexions en comparant ce dont parlent les candidats, et comment les internautes s’approprient le sujet sur Twitter ».

Les chercheurs ont déjà constaté de nombreuses dissonances. A titre d’exemple, la question de la vice-présidence a occupé 1/3 de l’espace médiatique sur les chaînes d’informations leader quand seulement 3% des tweets évoquaient cette thématique. D’un tiers à 3% l’écart est vertigineux.

L’outil a également révélé que l’écart se creuse sur des thématiques comme la sécurité, la politique étrangère, l’immigration, le port d’armes ou encore de racisme qui suscitent l’intérêt des internautes et moins celui des grandes chaînes d’informations. L’écart se creuse également sur les problèmes économiques, l’emploi, le budget, les inégalités… qui attirent les médias plus que les twittos.

Mais voilà, malgré la popularité de Twitter aux Etats-Unis, on peut douter, premièrement, de sa capacité à être représentatif de la population et, dans un second temps, à faire une distinction entre volume des tweets et qualité de ces derniers pour orienter un débat… Nous avons bien vu que le réseau social excelle à susciter les plus grandes haines dans des débats comme celui de l’immigration ou du racisme cités comme sujet de prédilection des twittos par ce même outil… Oui Twitter est ouvert, en temps réel et démocratique mais il ne peut pas, à lui seul, orienter les débats sous couvert d'un volume d'un tweets jugés "conséquent" ou "dissonant".

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