
Un Pakistanais a été condamné à la peine de mort pour avoir tenu des propos jugés blasphématoires sur Facebook.
En mai, nous vous parlions de cet internaute suisse qui avait reçu une amende de 3 700 euros pour avoir liké six commentaires jugés diffamants. Le Pakistan vient de franchir un nouveau palier. Le pays a condamné Taimoor Raza, l’un de ses ressortissants, à la peine capitale pour avoir tenu, sur Facebook, des propos jugés blasphématoires à l’encontre du prophète Mahomet. L’information a été révélée, samedi, par les avocats de la défense. L’affaire serait partie d’une dispute entre M. Raza et un internaute au sujet de l’islam. L’internaute, rapporte RTL, s’est avéré « être un membre du ministère pakistanais anti-terroriste. »
Cette condamnation s’inscrit dans un contexte de tensions autour de l’usage des réseaux sociaux dans le pays. En 2010, le gouvernement avait bloqué Facebook pendant deux semaines après la publication d’un post dit blasphématoire. YouTube a pour sa part été banni pendant trois ans pour avoir refusé de retirer de sa plate-forme « L’innocence des musulmans ». Le film amateur, décrit comme anti-islam, avait fait polémique lors de sa sortie.
En janvier, cinq défenseurs des droits de l’homme « connus pour leurs critiques contre l’islam radical » (Libération) ont été enlevés pendant plus de trois semaines. Des accusations de blasphème avaient été proférées à leur encontre par la droite religieuse.
Le 14 mars, le Premier ministre Nawaz Sharif a ordonné à son ministre de l’Intérieur : « Tous les contenus blasphématoires envers l’islam disponibles sur les réseaux sociaux doivent être bloqués immédiatement, et les responsables poursuivis. »
De son côté, Facebook s’était engagé à lutter contre les contenus jugés blasphématoires, en réponse à ces plaintes de la part du gouvernement d’Islamabad. Le réseau social aurait assuré au ministre pakistanais de l’Intérieur, Chaudhry Nisar Ali Khan, avoir bloqué une soixantaine de pages à caractère blasphématoire.
La loi pakistanaise sur le blasphème est, d’après Libération, « l’une des plus dures au monde » . Le quotidien rappelle à cet égard que de « simples allégations d’offense aux sentiments religieux" peuvent être comprises comme des appels aux meurtres. »
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