Le youtubeur et instagrameur Guillaume Ruchon s’est penché sur l’analyse de 10 comptes Instagram pour détecter les techniques des tricheurs qui gonflent audience et engagement. Résultat ? Nationalité des followers, engagement feint, technique de pods... C'est pas joli joli !
Est-ce la fin des « fake influenceurs » ? Alors qu’ils cartonnent sur Instagram - du moins en apparence - marques, influenceurs et agences sont de plus en plus nombreux à dénoncer les pratiques de « gonflette » des Instagrameurs. En janvier dernier, une enquête du New York Times a mis un coup de projecteur sur l’entreprise Devumi, accusée d’avoir vendu des followers en masse, grâce à une base de 3,5 millions de faux comptes. Depuis, Unilever, deuxième plus gros annonceurs mondial, a annoncé ne plus vouloir travailler avec des tricheurs. Problème : il n'est pas toujours facile de les détecter.
« Qui dit marque, dit argent » résume Guillaume Ruchon. L’instagrameur et youtubeur s’est penché sur la question du fake. Il a publié une vidéo où il analyse une dizaine de comptes avec l’outil en ligne HypeAuditor. Contacté par la rédaction, l'auteur nous a expliqué avoir demandé à sa communauté de nommer les comptes qu'ils souhaitaient voir analysés. « J'ai eu plus de 300 participations au formulaire. J'ai pris ceux qui avaient été les plus cités. Et je me suis dit qu'il fallait que je vise ceux qui avaient une place particulière auprès des agences, des marques et des followers, et là où il y avait quelque chose de louche. » Influenceur « est un métier qui fait rêver… Il y en a qui abusent et qui achètent des abonnées et des commentaires (...) Sauf que lorsque l’on creuse, on se rend compte qu’il y a des trucs vraiment “chelous” », explique-t-il. Et ces excès, si l’on ne les dénonce pas, vont tout bonnement amener le métier à disparaître.
Comment détecter les fake ?
Pour Guillaume Ruchon, le nerf de la guerre, c’est l’engagement. Il s’obtient en divisant le nombre de likes par le nombre d’abonnés pour donner un score entre 5 et 15%. Oui mais voilà, ce score n’est pas suffisant pour détecter les arnaques. « Il faut tout “checker” : l’historique, pour savoir si tu n’as pas prix 20 000 followers d’un coup ; le nombre de gens qui suivent et sont suivis par la personne. (...) Il faut aller fouiner du côté des comptes qui likent les publications… Enfin bref, j’te raconte pas le bordel ! », synthétise, poète, le youtubeur.
Premier pas : regarder le nombre de followers et de likes. Le youtubeur commence par son propre compte avec les chiffres disponibles sur l’application : 62,7 k followers pour environ 5 000 likes par post. Un chiffre cohérent et stable. Il faut ensuite se pencher sur les personnes qui likent ou commentent les contenus. Sont-ils des humains ou des robots ? Cette méthode, fastidieuse, présente des limites, comme la nécessité de remonter tout le fil pour voir la date de création du compte.
Nationalités des followers
« Real people »
Historique de followers / following
Les pods : likez vous les uns les autres
Engagement par rapport au même type d’influenceur
Influenceurs sous influence
Le youtubeur ne s’est pas fait que des amis en révélant les pratiques classiques de triche. Douze heures après la mise en ligne de sa vidéo, il a indiqué sur un post Instagram avoir été la cible d’une attaque surprise... de quelques 10 000 faux comptes, qui se sont mis à le suivre. « Cela veut dire que j’ai visé juste », affirme l’influenceur dans sa vidéo. Par ailleurs, l’auteur a également été victime d’un message de menace et cinq personnes ont signalé la vidéo sur YouTube. Preuve que le contenu n’a pas plu à tout le monde…
Vous devriez regarder le compte Instagram : rend les followers. Excellente initiative !
[…] Proposer des partenariats avec des influenceurs peut être un excellement moyen de gagner en visibilité rapidement. Il faudra bien sûr, sélectionner scrupuleusement les influenceurs : bien dans sa thématique et avec un engagement développé (attention aux fakes influenceurs). […]