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Pour (bien) gagner leur vie, les tiktokeurs se tournent… vers Facebook

Constamment sous-estimée par les créateurs de contenu, la plateforme de Meta est pourtant devenue une terre promise pour des vidéastes qui recyclent le contenu qu'ils avaient fait pour TikTok.

Alors que la course aux abonnements et à la viralité bat son plein sur TikTok, de petits malins ont découvert une combine pour rentabiliser leur contenu au maximum. Plutôt que de souscrire au programme créateur de la plateforme qui affiche un ratio de revenus par vues très faibles (de l’ordre de 0,03 centime pour mille vues), ils transfèrent tous leurs contenus sur Facebook. 

Facebook, la nouvelle machine à cash

Le média Insider s’est penché sur le phénomène et a demandé à des vidéastes de dévoiler leurs sources de revenus. Les résultats ne font que souligner un phénomène connu : sur TikTok, ce n'est pas le nombre de followers qui compte, tandis que sur Facebook, on peut mieux tirer parti de sa notoriété. Morgan Book, un influenceur lifestyle qui cumule 2,8 millions de followers sur TikTok a dégagé 93 000 dollars entre septembre 2022 et juillet 2023. Wasil Daoud, qui est spécialisé sur les vidéos de recettes n’a gagné que 300 dollars sur TikTok malgré ses 12 millions de followers. Sur Facebook, son contenu reposté, lui a fait gagner plus de 9 000 dollars depuis janvier 2023. Nuseir Yassin, un vlogueur qui s’est fait connaître en publiant une vidéo d’une minute par jour sur YouTube puis sur TikTok a gagné entre 60 et 70 000 dollars en 2022 en recyclant son contenu sur Facebook.

Comment expliquer que Facebook génère de tels revenus ? Le réseau social est généralement jugé « ringard » par les jeunes utilisateurs, mais il garde un fort attrait pour les utilisateurs de plus de 45 ans et affiche des scores d’audiences confortables avec plus de 2 milliards d’utilisateurs actifs journaliers en mars 2023. Autrement dit, il y a beaucoup d'internautes pour un nombre restreint de créateurs. S’ajoutent à cela plusieurs programmes d’incitation à la création qui sont bien plus avantageux que ceux de TikTok. En plus du partage des revenus publicitaires sur les vidéos ou les reels, les créateurs peuvent bénéficier du « performance Bonus », allant jusqu’à 30 000 dollars par mois en fonction de l’engagement des posts Facebook qui ne sont pas des reels ou des statuts. 

Le système des networks

Si Facebook a de quoi attirer un grand nombre de créateurs, les choses ne sont cependant pas aussi simples. D’après Insider, les vidéastes qui gagnent leur vie chez Meta passent tous par des intermédiaires qui font office d’agences de contenus et de talents. L’une des plus connues est JellySmack dont le fonds de commerce consiste à adapter et publier le contenu vidéo sur l’ensemble des plateformes médias. La startup possède notamment 120 tiktokeurs dont elle recycle le contenu pour le faire coller au format des reels, tout en prenant une commission au passage. 

David-Julien Rahmil

David-Julien Rahmil

Squatteur de la rubrique Médias Mutants et Monde Créatif, j'explore les tréfonds du web et vous explique comment Internet nous rend toujours plus zinzin. Promis, demain, j'arrête Twitter.

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