Capture du film d'animation Slime

Essor des « bedroom movie makers » : on a trouvé cinq exemples pour vous faire découvrir le genre

L’évolution des outils de création numérique permet de produire des fictions toujours plus qualitatives, même depuis une chambre d’ado. À suivre.

« Miyazaki t'étranglerait à mains nues », écrivait récemment un utilisateur de X, en parlant d’une IA qui transforme des vidéos en scène de film d’animation à la studio Ghibli. Grâce aux tutos YouTube et à l’impressionnant arsenal de création numérique aujourd’hui disponible, une ère de la fiction fait maison semble s’ouvrir. Les formats sont plus courts, le nombre de spectateurs plus grand, comme la liberté de ton. En attendant les Daft Punk de la fiction DIY, voici cinq « bedroom movie makers » à suivre.

Slime (2025 ? ), le « bedroom art maker » qui monte

Jeron Braxton est un autodidacte de l’animation. Il a « téléchargé Blender et regardé des tutos sur YouTube », s’est fait connaître dans les milieux artistiques pour ses courts-métrages à l’esthétique singulière, qui lui a valu en 2018 de voir son film Glucose récompensé au Festival Sundance. Il a depuis fait des clips pour The Weeknd, travaillé avec Virgil Abloh, ou encore créé une série courte pour Adult Swim (Baby Demon). Il bosse en ce moment avec le rappeur Kid Cudi sur un film d’animation avec des monstres « trippants », nommé Slime. Des tutos Blender au cinéma, il n’y a qu’un pas ?

Skibidi Toilet (2023), le mastodonte de la rétro animation

Pour créer sa websérie devenue un objet de pop culture en un an, Alexey Gerasimov (a.k.a. DaFuq!?Boom!) a utilisé un vieux logiciel 3D gratuit, Source Filmmaker. Outre l’esthétique rétro, cela lui permet de créer très rapidement, notamment grâce à des modèles 3D en libre accès – parfois issus de jeux vidéo comme Half Life 2 ou Counter-Strike. Si la série semble absurde, l’histoire peut toutefois être vue comme l’illustration du combat entre le monde des vieux médias et celui de nos « bedroom moviemakers ». Car les ennemis du personnage principal ont des télés cathodiques en guise de tête – tout un symbole. Gerasimov a dit que la fin de la série était proche. Mais que nous réserve-t-il pour la suite ?

Enora Hope (depuis 2021), la sci-fi à la débrouille

« Des leds, du scotch, les souris de mon appart, et c’est parti. » Voilà le modus operandi de l’actrice française Enora Frigout pour tourner ses (très) courts-métrages à la Black Mirror, où elle joue le personnage principal. Outre quelques effets 3D ajoutés sur le logiciel Cap Cut, la production est faite en solo, à l’ingéniosité, avec pour plateau de tournage, le petit appartement d’Enora. Ce qui ne l'empêche pas de compter 1,4 million d’abonnés sur TikTok, et d’avoir remporté un Tiktok Award en 2023. Sa bio dit, « Ma caméra, mon rêve de ciné et vous ».

Beyond the Reset (2023), la dystopie covidienne

Les conspis aussi ont aussi leur « bedroom movie makers ». Ce film d’animation home made de 24 minutes, qui a mis trois ans à être créé, nous plonge dans un monde dystopique post-Covid où des humains assujettis au quotient social sont parqués dans des camps de quarantaine. Le film compte plus 3,3 millions de vues sur YouTube, et a récemment été reposté sur X par Francis Lalanne – un gage de qualité. Quoi qu’on pense du sujet, le film symbolise bien la liberté totale des « bedroom movie makers ». Oleg Kuznetsov, son créateur, planche actuellement sur la très demandée suite de Beyond the Reset.

Last Stand (2023), la réalité fictionnalisée à l’IA

À l’origine, Hashem Al-Ghaili utilise la 3D pour de la communication scientifique, avec des vidéos matérialisant le futur afin d’ouvrir le débat. Ses vidéos d’un paquebot volant ou d’une usine à bébé ont été très reprises. Mais il fait aussi de la narration, comme avec Last Stand, un film d’invasion extraterrestre de 10 minutes qui cumule plus d’un million de vues sur YouTube, mélange d’IA et d’images réelles de Donald Trump ou Joe Biden qui commentent l’invasion. Avec quelques images de JT et un peu d’IA, tout est possible.

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