
Lundi dernier Stylist fêtait ses 3 ans. L’occasion pour nous de rencontrer les personnes derrière le succès de ce média. Rencontre avec Sandie Dubois, Hugo Lindeberg, et Joachim Roncin respectivement rédactrice en chef de La List, rédacteur en chef adjoint de Stylist et directeur de création.
Quand Stylist s’est lancé il y a trois ans, c’était en petit frère de son parent anglais lancé en 2009. Le média raflait alors toutes les récompenses Outre-Manche. En France, le Groupe Marie-Claire a proposé une joint-venture au média anglais pour le développer sur l’hexagone... et qui passe d’un côté à l’autre de la Manche doit s’adapter aux usages locaux. Comme nous explique Joachim Roncin, « la lectrice française n’est pas la lectrice anglaise. Au Royaume-Uni, Stylist est très féminin lorsqu’en France nous sommes un féminin transgenre de société. A partir du moment où nous vivons dans la même société, les intérêts pour les femmes sont les mêmes que pour les hommes et inversement ». C’est dans ce regard neuf que l’hebdo féminin a très certainement réussi à trouver son audience.
Pour y arriver, rien de mieux que l’alchimie rédactionnelle qui trouve ses sources dans un lieu de travail où idées plus ou moins sérieuses fusent tout au long de la journée « nous sommes une petite équipe dans un petit espace. On sait assez vite ce qui va faire marrer les uns et les autres » confie Sandie Dubois, rédactrice en chef de La List. « Nous travaillons dans un open space où les gens parlent forts, rient, communiquent d’un bout à l’autre de l’espace, s’interpellent… C’est très vivant. On sait aussi s’isoler quand il le faut, notamment pour écrire » précise le directeur de création du média. De cette effervescence est née « le ton Stylist », pour Hugo Lindeberg, rédacteur en chef adjoint de Stylist « ce ton commun est l’assemblage de différentes gammes de styles et d’univers qui, mis ensembles, font la musique qui nous caractérise ». Un ton plaisant et amusant qui ne rime pas pour autant avec manque de fond, car le média revendique avant tout une écriture et un travail journalistique. Hugo Lindeberg cite alors un épisode récent « quand il y a quelques semaines, le web s’enflammait sur le fait que les licornes aient réellement existées (suite à l’annonce de la découverte de fossiles de Licorne), La List était l’un des rares et des premiers, à traiter ce sujet avec une approche journalistique sans le côté buzz ou lol. Il y a avait une vraie recherche, un vrai apport d’informations, etc. » Car si chez Stylist, l’esthétique règne avec brio dans la musicalité des mots et l’art du visuel interpellant, il reste un effet de style, pas de fond. Pour Joachim Roncin « le côté drôle ou léger est la patine de notre style mais en rien le fond. Prenez n’importe lequel de nos articles, il y aura toujours du fond. Ce n’est pas pour rien que nous réussissons des associations avec Slate, puriste du journalisme et de l’enquête ».
Avec rythme et style, le média arrive à nous évoquer de façon claire, succincte et rythmée des informations sur lesquelles votre œil ce serait peut-être arrêté ¼ de seconde comme le jour où La Banque Postale annonçait le lancement de son service de biométrie vocale : « traité dans un média comme La Tribune, ce sujet ne s’adresserait qu’aux décideurs alors qu’en regardant de plus près, on se rend compte que ce sujet concerne tout le monde, c’est avant tout un sujet de société. Avec Stylist et La List il y a une certaine forme de vulgarisation sans être bas de plafond. Sous cette couche de vernis et d’accessibilité, on sait de quoi on parle » nous explique Joachim. Sandie Dubois définie le style de Stylist comme la capacité de « traiter l’actu avec un pas de côté de façon très humaine. Chaque matin, on parle entre nous de ce qu’on a vu, de ce qui nous a interpelés. A partir de là on cherche un concept visuel tout en restant décalé. Même lorsque l’on parle de sujets graves. On ne traite jamais l’actualité à plat. Jamais. Il faut toujours que cela soit avec un pas de côté ».
Une cohérence rédactionnelle qui va de pair avec une équipe « maison ». « Nous ne faisons pas appel à beaucoup de collaborateurs extérieurs. Quand on le fait, on les garde dans notre réseau. Nous formons les gens à notre style d’écriture, ils s’y habituent, et avec le temps cela créé une cohérence globale. Nous travaillons beaucoup les articles en amont, la façon dont nous allons traiter les sujets, avant que les collaborateurs ne se lancent dans l’enquête. On les accompagne également pendant et après l’enquête. Ensuite nous retravaillons les versions jusqu’à ce que nous ayons quelque chose qui nous ressemble » explique le rédacteur en chef de Stylist.
Dans les prochains jours, le média devrait continuer à se rapprocher de ses audiences. Après le rendez-vous hebdo gratuit, le rendez-vous quotidien en newsletter, Stylist empruntera les voies de l’événementiel en 2016 avec le Stylist Club et Stackers.
Le Stylist Club entend devenir un rendez-vous musical live bimestriel pendant lequel les lecteurs seront invités à découvrir un artiste qui aura fait la Une de l’hebdo.
Stackers de son côté, ouvrira ses portes au mois de mai. Ce lieu événementiel en plein cœur de Paris, à l’angle de la rue de Charonne et de la rue de Lappe, regroupera au sein de 1500 m2 des créateurs, une librairie, des restaurants, des espaces sportifs… pour le plus grand plaisir des dénicheurs.
Quoi de plus logique qu’un média de la rue qui réaffirme l’emprise sur son territoire natal ?
Joyeux anniversaire Stylist !
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