
QuotaClimat vient de publier un rapport sur la banalisation de la désinformation climatique dans les médias généralistes. L'association alerte sur les risques pour la démocratie et appelle à une amélioration de la régulation.
Le 24 octobre 2024, Marion Maréchal Le Pen émet des doutes concernant « la part de la responsabilité humaine » dans le dérèglement climatique sur le plateau de BFMTV. Le journaliste lui répond qu'elle est « en désaccord avec le GIEC », mettant sur le même niveau l'opinion d'une politicienne et un consensus scientifique international. Le 2 décembre 2024, Fabien Bouglé, essayiste critique des énergies renouvelables, affirme sur Sud Radio qu'il existe « une infiltration des institutions françaises par les antinucléaires » devant un animateur complaisant.
Des séquences comme celles-ci, QuotaClimat en recense régulièrement. Depuis 2022, l'association analyse le traitement médiatique de l'écologie. Et selon elle, la désinformation climatique s'immisce comme un "poison" sur les chaînes de télé, les radios et les journaux d'information. Ce lundi 16 décembre, QuotaClimat publie un rapport international (en anglais) pour alerter sur cette « dérive préoccupante », explique Eva Morel, la secrétaire générale. « Nous voulons faire passer deux messages. D'une part, la désinformation climatique se banalise dans les médias. D'autre part, ils ont un rôle à jouer : ils sont des acteurs, actifs ou passifs de cette désinformation, mais ils pourraient aussi être la solution », explique la chargée de plaidoyer Louna Wemaere.
« Blanchiment » de désinformation
Il existe peu de données sur la désinformation climatique, encore moins dans les médias généralistes. Ce rapport, qui s'appuie sur la veille médiatique de QuotaClimat et sur des études menées par d'autres organismes, analyse la propagation de cette « remise en cause du consensus scientifique sur l'existence du réchauffement climatique, la responsabilité humaine, sa gravité et les solutions pour y remédier. Cela ne signifie pas que les médias désinforment, mais la désinformation est de plus en plus tolérée », précise l'autrice.
Contrairement aux idées reçues, les médias d'opinion, catalogués à droite, ne sont pas les seuls qui contribuent à cette mécanique. « Les médias généralistes sont les cibles des stratégies de désinformation, car à travers eux, une idée devient légitime. » Les acteurs de la désinformation les utilisent comme un Cheval de Troie pour faire du "blanchiment".
Des approximations tolérées
La banalisation de la désinformation s'explique aussi par « une confusion entre les faits et les opinions », et par un manque de contextualisation ou de contradiction. Comme les médias d'information sont considérés comme des sources fiables, les « représentations tronquées, chiffres instrumentalisés, inexactitudes scientifiques » s'imposent. À force d'entendre des approximations voire de fausses informations répétées, le public finit par y croire : c'est le principe de la "vérité illusoire".
Pour QuotaClimat, il est urgent d'agir. La désinformation « alimente la confusion », polarise la société et « s'attaque à nos capacités d'agir ». « Si on a une perception erronée, notamment des solutions, on fonce droit dans le mur », soutient Louna Wemaere. Afin de lutter contre la désinformation, l'association insiste sur la nécessité d'améliorer la régulation des médias. En deux ans, QuotaClimat a déjà fait 22 saisines pour dénoncer des propos problématiques, 5 ont été jugées recevables par l'Arcom et le Conseil de déontologie journalistique et de médiation.
Retour de l'inquisition ?
Il est à noter aussi que Fabien Bouglé est un militant d'extrême droite qui fut proche un temps du Rn et maintenant de Reconquête donc rien de très étonnant comme Marion Marechal qu'il soit climatosceptique. Cela dit l'Arcom va avoir un sacré boulot mais au delà de ça, je ne comprends pas pourquoi Nfm et Sud Radio offre encore un plateau d'argent à des personnalités d'extrême droite sans la moindre contradiction d'un.e scientifique de renom comme Jean Jouzel par exemple.
Cet article, qui semble souhaiter ou encourager la censure par les journalistes, d'opinions sur le climat si elles ne sont pas dans la "ligne", est incroyablement dangereux et contre productif y compris pour la cause qu'il prétend défendre. Des opinions, si on les estiment fausses se discutent et se réfutent, et le sujet du réchauffement climatique ne doit pas être religieux mais scientifique.
D'accord, donc d'après l'ADN et QuotaClimat, il vaut mieux interdire toute pensée dissidente même si elle est fondée. Adopter une pensée unique en somme. Trop peu pour moi