Femme en jeans et casquette dans un champ de pousses

Agriculture régénératrice : sauver les sols pour nourrir l'avenir

Avec So good
© Zoe Schaeffer

Les rendements agricoles sont en baisse alors que la population ne cesse d’augmenter. Une situation qui menace l’humanité. Heureusement, des solutions existent ! Plongée en podcast au cœur de l’une d’entre elles : l’agriculture régénératrice.

L’ADN et So good, soutenus par Pernod Ricard France dans le cadre de son programme Ensemble et engagés, se sont réunis pour vous proposer un pacte. Un-pacte pour demain (il y a un jeu de mot dans le titre), c’est un podcast dédié aux entreprises qui cherchent des solutions. Une conversation sincère entre des représentants d’entreprises et des activistes sur des sujets très précis pour aider les entreprises à opérer leur transition. Dans ce quatrième épisode, on parle d’agriculture régénératrice. 

On en parle avec :
Anne Trombini, directrice générale du mouvement Pour une agriculture du vivant
Gaël Dupont, viticulteur et céréalier
Pierre Marie Brizou, directeur agriculture régénératrice Danone Europe
Charles Dezitter, responsable agriculture régénératrice chez McCain

Le tout animé par Alexandre Kouchner

Alerte rouge ! Il se pourrait que l’on ne puisse pas déguster de tomates-mozzarella cet été. Les chiffres d’estimation des rendements sont tombés et affichent une baisse drastique i : 100 % de rendement en moins pour les courgettes et 80 % pour les tomates. La raison de cette baisse ? Le réchauffement climatique, couplé à la surexploitation des sols. Un duo qui ne présage rien de bon pour l’avenir d’un secteur essentiel la vie humaine : sans frites, comment vivre ?

Si ces chiffres de rendement sont spécifiques à la France, le problème n’en est pas moins global. D’après un rapport des Nations Unies, la dégradation des sols s’accélère et endommagerait près de 16 millions de kilomètres carrés de terres en plus d’ici à 2050. Des nouvelles pessimistes qui vont avec la part de responsabilité de l’agriculture dans le réchauffement climatique : ce secteur est responsable de 24 % des émissions mondiales de CO2. Pour que tout le monde puisse manger, il faut révolutionner l’industrie agroalimentaire. Et l’agriculture régénératrice est peut-être la clé.

Revenir à la nature

« En agriculture, soit on détruit la biodiversité, soit on la produit », explique Anne Trombini, directrice générale du mouvement Pour une agriculture du vivant. En effet, d’après une étude du CNRS, en quatre ans, le nombre d’oiseaux a décliné en Europe. Et c’est dans le milieu agricole qu’on le ressent le plus, avec une diminution de 60 %. Il reste toutefois encore possible de ralentir les pertes et de recréer de la biodiversité. Mais avant cela, il faut reprendre la base de l’agroécologie : « le principe, c’est d’utiliser le plus possible la nature » pose Gaël Dupont, viticulteur et céréalier pionnier de cette méthode d’exploitation. Il faut donc redonner sa place à la nature en limitant, voire en n'utilisant pas de pesticides, en replantant des haies, et en repensant sa façon de travailler. « Le but est de renforcer au maximum [la vigne] pour qu’elle puisse se défendre toute seule en évitant de la traiter », affirme le viticulteur.

Ainsi, plusieurs entreprises comme Danone et McCain se sont lancées dans l’agriculture régénératrice pour proposer des produits plus respectueux de l’environnement. Pierre-Marie Brizou, directeur agriculture régénératrice Danone Europe, explique que cette méthode « n’est pas un cahier des charges, [mais] une démarche de progrès ».

On s’y met !

Un changement global de paradigme de l’agriculture intensive à l’agriculture régénératrice n’est pour autant pas pour tout de suite : des freins à la généralisation de l’agriculture régénératrice persistent. Même si l’indice de régénération mit en place par le mouvement Pour une agriculture du vivant permet de mesurer objectivement les résultats de la transition des agriculteurs, ces derniers restent majoritairement dubitatifs.

En effet, ce changement radical de méthode peut mettre les rendements à mal, au moins dans un premier temps. C'est pourquoi le groupe McCain assure un contrat long avec ses agriculteurs pour les aider dans leur transition et leur assurer un avenir confortable en cas de baisse de rendement. Une initiative louable qui pourrait être généralisée. Mais pour Anne Trombini, le plus gros changement à effectuer reste culturel. Les imaginaires doivent évoluer pour tendre vers une agriculture plus respectueuse des sols : « la clé, c’est d’être le partenaire de l’agriculteur et de poser les choses sur la table en se demandant comment répartir les risques. » Un prérequis pour adapter nos pratiques agricoles au réchauffement en cours.

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