Travail hybride : la bonne (r)évolution pour les entreprises et salariés ?

Le travail hybride représente-t-il l'équilibre parfait entre distanciel et présentiel ? Réponse en vidéo aux côtés de Nicolas d’André, directeur de Slack France, et Anca Boboc, sociologue au département des sciences sociales d’Orange.

Télétravail, travail à la maison… ou les deux ? La pandémie a bouleversé l’organisation du monde du travail et a fait du « remote » un nouveau cadre normal pour de nombreuses entreprises. Trois ans plus tard, le travail hybride s’impose comme la formule permettant de trouver le bon équilibre entre présence et distance. Perspectives, limites et conseils : comment passer sereinement à un mode d'organisation hybride ? 

Nicolas d’André, directeur de Slack France, et Anca Boboc, sociologue au département des sciences sociales d’Orange Innovation, sont venus dans les studios de L’ADN pour apporter un éclairage sur cette révolution en cours qui touche le monde du travail.

À la recherche du bon équilibre 

Qu’est-ce que le travail hybride ? « C’est un peu combiner le meilleur des deux mondes, entre le monde physique et le travail à distance », résume Nicolas d’André, qui dirige Slack France. Il s’agit de favoriser le temps passé au travail pour rapprocher les équipes, favoriser la cohésion et les relations humaines, tout en laissant à chacun la possibilité d’avoir du temps de travail à la maison. 

Deux manières de travailler qui apportent chacune leurs avantages aux entreprises et collaborateurs, souligne Anca Boboc : « La distance apporte un temps de latence. Elle permet aussi de réfléchir, de se décentrer et revoir ses schémas d’action. (...) La présence suppose des échanges spontanés enrichis par la présence des corps, or on sait que les corps sont des vecteurs puissants d’affectivité dans la communication. La présence est très importante. » 

Pour la sociologue spécialiste du travail, le travail hybride change trois aspects principaux dans nos vies professionnelles :

• Les équilibres entre présence et distances, qui sont essentiels quand la qualité des liens que nous créons dans le monde professionnel ; 
• Un usage plus marqué aux outils collaboratifs qui se sont beaucoup diffusés ;
• La réorganisation des espaces de travail, avec le développement des flex offices ;

Une organisation hybride présente plusieurs avantages, souligne Nicolas d’André : l’asynchronisation des tâches, un meilleur équilibre de vie et potentiellement une meilleure productivité pour les collaborateurs. Mais aussi une meilleure marque employeur. « De plus en plus de candidats dans les entretiens expriment leur attachement à cette flexibilité. Pour recruter, les marques ne doivent plus être seulement attentives à leur image, mais aussi à ce qu’elles proposent sur la flexibilité », souligne-t-il. 

Pour sa part, Anca Boboc souligne l’importance d’équilibrer les temps de travail au bureau et à la maison. « Il n’y a pas de formule parfaite, cela dépend du contexte de l’activité, des profils, de l’évolution des missions. Il faut, en particulier pour les managers, une sensibilisation permanente pour comprendre l’importance des équilibres entre présence et distance », note-t-elle. 

Concilier le meilleur des deux mondes, oui, mais en définissant une stratégie d’hybridation qui permettent de trouver le bon équilibre – pour l’entreprise comme pour les collaborateurs.