Donald Trump en train de serrer les poings

Impôts, patriotisme américain… Comment Trump a fait perdre 50 milliards à Amazon

Alors que le président américain pardonne tout à Facebook (à qui il doit son élection ? ), il est beaucoup moins tendre avec Amazon, qu’il condamne pour sa tendance à écraser les petits commerces américains et à bénéficier d’un régime fiscal avantageux. Mais derrière tant de véhémence pourrait bien se cacher une rancoeur personnelle.

À l’heure où les médias, l’opinion publique mais aussi les politiques pointent du doigt l’ingérence de Facebook dans la collecte et l’analyse des données personnelles de celles et ceux qui utilisent le réseau, Donald Trump a un autre cheval de bataille.

Le site d’actualités Axios rapporte les propos de sources proches du président américain, détaillant l’ « obsession » de ce-dernier à l’idée de faire tomber Amazon. 

Son plan d’attaque ?

Faire payer plus d’impôts à l’entreprise fondée par Jeff Bezos. Il estime que celle-ci bénéficie d’un traitement de faveur – sans toutefois apporter de preuves à ses dires. La Cour Suprême est actuellement en train de considérer la possibilité de taxer plus sévèrement les sites de e-commerce :  Bloomberg estime ainsi que les gouvernements locaux auraient pu collecter plus de 13 milliards de dollars supplémentaires s’ils étaient autorisés à prélever plus d’impôts. Cette loi impacterait Amazon dans une moindre mesure puisque la plateforme n'est pas toujours taxée lorsqu'elle vend des produits qui viennent de vendeurs tiers.

 

Patriotisme et levée de boucliers

Preuve que Trump connaît bien son électorat, il n’hésite pas à faire vibrer la corde sensible du patriotisme. Brandissant les lois antitrust si chères au pays de l’Oncle Sam, il fustige le géant du e-commerce, responsable selon lui de la fermeture de nombreuses enseignes américaines. Selon Axios, des promoteurs immobiliers se seraient directement plaints au président du fait qu’Amazon tue les magasins physiques et les centres commerciaux.

« Amazon fait beaucoup de mal aux distributeurs qui payent des impôts. Des villes et des États entiers sont touchés à travers les États-Unis – de nombreux emplois disparaissent ! »

  

Donald Trump est loin d’être le seul à voir d’un mauvais œil l’hégémonie d’Amazon. Pour autant, la colère de ce dernier semble suspecte quand on connaît sa clémence envers Facebook, par exemple.

Et si à l’origine de cette haine se trouvait... Le Washington Post ? Le média, propriété de Jeff Bezos, a à de nombreuses reprises publié des articles à charge contre le président américain – que celui-ci qualifie allègrement de « fake news ».

 

« L’#AmazonWashingtonPost, parfois identifié comme le guardien d’Amazon qui ne paye pas d’impôts (alors qu’il le devrait) n’est qu’un rammassis de FAKE NEWS ! »

Quoiqu’il en soit, les propos rapportés de Trump ont eu un réel impact sur Amazon : suite à ces déclarations, l’entreprise a vu son cours de bourse baisser de 7,4% en séance à la Bourse de New York mercredi 28 mars – ce qui équivaut à une perte de 50 milliards de dollars.

Alors que Bruxelles peine à imposer des sanctions aux GAFA côté Europe, le pouvoir de prescription de Trump a de quoi rendre jalouses les institutions. Faudra-t-il une figure de proue, aussi contestée soit-elle, pour faire bouger les lignes ?

Mélanie Roosen

Mélanie Roosen est rédactrice en chef web pour L'ADN. Ses sujets de prédilection ? L'innovation et l'engagement des entreprises, qu'il s'agisse de problématiques RH, RSE, de leurs missions, leur organisation, leur stratégie ou leur modèle économique.
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