Alors que le président américain pardonne tout à Facebook (à qui il doit son élection ? ), il est beaucoup moins tendre avec Amazon, qu’il condamne pour sa tendance à écraser les petits commerces américains et à bénéficier d’un régime fiscal avantageux. Mais derrière tant de véhémence pourrait bien se cacher une rancoeur personnelle.
Le site d’actualités Axios rapporte les propos de sources proches du président américain, détaillant l’ « obsession » de ce-dernier à l’idée de faire tomber Amazon.
Son plan d’attaque ?
Faire payer plus d’impôts à l’entreprise fondée par Jeff Bezos. Il estime que celle-ci bénéficie d’un traitement de faveur – sans toutefois apporter de preuves à ses dires. La Cour Suprême est actuellement en train de considérer la possibilité de taxer plus sévèrement les sites de e-commerce : Bloomberg estime ainsi que les gouvernements locaux auraient pu collecter plus de 13 milliards de dollars supplémentaires s’ils étaient autorisés à prélever plus d’impôts. Cette loi impacterait Amazon dans une moindre mesure puisque la plateforme n'est pas toujours taxée lorsqu'elle vend des produits qui viennent de vendeurs tiers.
Patriotisme et levée de boucliers
Amazon is doing great damage to tax paying retailers. Towns, cities and states throughout the U.S. are being hurt - many jobs being lost!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 16 août 2017
« Amazon fait beaucoup de mal aux distributeurs qui payent des impôts. Des villes et des États entiers sont touchés à travers les États-Unis – de nombreux emplois disparaissent ! »
Donald Trump est loin d’être le seul à voir d’un mauvais œil l’hégémonie d’Amazon. Pour autant, la colère de ce dernier semble suspecte quand on connaît sa clémence envers Facebook, par exemple.
Et si à l’origine de cette haine se trouvait... Le Washington Post ? Le média, propriété de Jeff Bezos, a à de nombreuses reprises publié des articles à charge contre le président américain – que celui-ci qualifie allègrement de « fake news ».
The #AmazonWashingtonPost, sometimes referred to as the guardian of Amazon not paying internet taxes (which they should) is FAKE NEWS!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 28 juin 2017
« L’#AmazonWashingtonPost, parfois identifié comme le guardien d’Amazon qui ne paye pas d’impôts (alors qu’il le devrait) n’est qu’un rammassis de FAKE NEWS ! »
Quoiqu’il en soit, les propos rapportés de Trump ont eu un réel impact sur Amazon : suite à ces déclarations, l’entreprise a vu son cours de bourse baisser de 7,4% en séance à la Bourse de New York mercredi 28 mars – ce qui équivaut à une perte de 50 milliards de dollars.
Alors que Bruxelles peine à imposer des sanctions aux GAFA côté Europe, le pouvoir de prescription de Trump a de quoi rendre jalouses les institutions. Faudra-t-il une figure de proue, aussi contestée soit-elle, pour faire bouger les lignes ?
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