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Hack : des athlètes américaines accusées de dopage

Serena Williams, sa sœur Venus et la gymnaste Simone Biles ont vu leurs données de santé apparaître au grand jour. Accusées de dopage, les autorités ont quant à elles omis de les sanctionner.

La fuite vient de l'Agence mondiale antidopage (AMA) qui confirme avoir été victime d’une cyber attaque par spear phishing. La pratique est parfois moins technique que psychologique puisqu’elle consiste à cibler quelques interlocuteurs pour obtenir d’eux des voix d’accès aux données.

 

L'AMA regrette profondément cette situation et est très conscient de la menace qu'elle représente pour les athlètes dont les informations confidentielles ont été divulguées par cet acte criminel

 

Olivier Niggli, directeur général, AMA

Les pirates ont ainsi eu accès aux bases de données médicales confidentielles liées aux Jeux de Rio. Les dossiers des sœurs Williams sont datés entre 2010 et 2015. Quant à Simone Biles, elle a été testée positive pour les Jeux olympiques de Rio, sans être disqualifiée. On l’a aussi autorisée à consommer une substance interdite en 2013 et en 2014. L’athlète a reconnu sur son fil twitter être sous traitement pour des problèmes de troubles de l’attention.

 

Le groupe de hackers Fancy Bears est à l’origine de ces révélations. Sur leur site, une déclaration liminaire éclaire leurs intentions.

"Nous sommes pour le fair-play et le sport propre.

Nous annonçons le début de #OpOlympics. Nous allons vous dire comment les médailles olympiques sont gagnées. Nous avons piraté les bases de données de l'Agence mondiale antidopage et nous avons été choqués par ce que nous y avons vu.

Nous allons commencer par l'équipe américaine qui a déshonoré son nom par des victoires viciées. Nous divulguerons également des informations exclusives sur les autres équipes nationales olympiques plus tard."

 

Le groupe s’est déjà illustré dans plusieurs affaires – toutes assez éloignées du domaine du sport – mais toujours avec dans le viseur les intérêts américains et occidentaux. Récemment, ils étaient à l’origine des fuites d’emails de la convention nationale démocrate concernant la campagne d’Hillary Clinton. Actifs depuis au moins 2010, ils ont été également accusés d'avoir attaqués le Bundestag allemand en 2014, la Maison Blanche début 2015 et le département d’État américain en octobre de la même année, ainsi que la chaîne française TV5 Monde en avril 2015.

La nature des victimes, leurs méthodes, l’agenda politico médiatique auquel ils se conforment font peser sur Fancy Bears le soupçon d’être lié au pouvoir russe. Plusieurs enquêtes sont déjà en cours. En attendant, les pirates ont déjà annoncé qu’ils feraient des révélations sur d’autres athlètes.

Ceci est juste la pointe de l'iceberg. Le sport d'aujourd'hui est vraiment contaminé.

Nous appelons les experts, les fonctionnaires et les journalistes à examiner attentivement les dossiers que nous avons obtenu.

Pour l'heure, les sponsors des athlètes concernés n'ont pas fait de commentaires. Affaire à suivre donc...

Béatrice Sutter

J'ai une passion - prendre le pouls de l'époque - et deux amours - le numérique et la transition écologique. Je dirige la rédaction de L'ADN depuis sa création : une course de fond, un sprint - un job palpitant.
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