
Oui, Microsoft et Google n'hésitent pas à écraser les petits nouveaux
Entre Google qui déréférence ceux dont l’algorithme est meilleur que le sien, et Microsoft qui menace de prison un entrepreneur luttant contre l’obsolescence programmée, les géants de la tech sont bel et bien les nouveaux Goliath.
Google : « don't be evil »… sauf avec ceux qui sont meilleurs que vous
Cette technique s’appelle « recherche verticale », et est particulièrement compliquée à maîtriser. Même pour Google, dont les résultats de recherche sont construits selon une logique horizontale, c’est-à-dire qu’ils sauront répondre à une question du type « quelle est la population du Myanmar ? » mais auront beaucoup plus de mal à identifier le site qui vend des aspirateurs au plus bas prix. En partant de ce constat, les Raff ont choisi de créer leur propre comparateur de prix : Foundem.com.
Après une version confidentielle encourageante, le lancement public se déroule à merveille. Pendant deux jours. Deux jours où le référencement naturel leur permet de comptabiliser de nombreuses visites… Jusqu’à ce que Google en décide autrement : après une chute brutale, les Raff se rendent compte que le géant a tout bonnement choisi de les déréférencer. Et la bonne position de Foundem sur d’autres moteurs de recherche comme MSN ou Yahoo ne permet pas de compenser les pertes de trafic.
Après avoir essayé de contacter Google maintes et maintes fois, le couple se décide à porter plainte pour entrave à la libre concurrence.
Leur parcours du combattant les a placés sur la route de nombreuses entreprises qui ont souffert du monopole de Google : Yelp, Skyhook Wireless, TradeComet.com et même Getty Images ! Toutes coupables d’avoir développé, à un moment donné, une technologie capable d’ébranler la toute-puissance du géant du net.
Le procès qui oppose les Raff à Google est en cours depuis depuis 12 ans. « C’est très frustrant. Nous avons pour ambition de développer de nouvelles technologies, pas de devenir des croisés de l’antitrust », explique Adam Raff. La condamnation de Google par la Commission Européenne en septembre 2017 sonne comme une maigre consolation : l’entreprise doit désormais se plier aux mêmes conditions que les autres comparateurs de prix, à savoir un système d’enchères, pour que ses produits apparaissent dans les résultats de recherche.
Now, Comparison Shopping Services can bid to place ads on equal terms with Google Shopping (3/3) pic.twitter.com/wv4z0K6tyT
— Google Europe (@googleeurope) 27 septembre 2017
Ne luttez pas contre l'obsolescence programmée : Microsoft pourrait vous envoyer en prison
Il a également créé une boîte dont la visée est de donner une seconde vie aux ordinateurs, notamment en reproduisant les disques de restauration de Microsoft.
Pour corser un peu l’affaire, Eric Lundgren bénéficie d’une très bonne réputation de par ses autres activités : son entreprise a réparé et donné 14 000 téléphones portables à l’association Cellphones for Soldiers, a entrepris le projet de débarrasser la Chine et le Ghana de leurs déchets électroniques…
« Je me suis mis en travers des profits de Microsoft – l’entreprise me traîne donc devant une cour fédérale sur la base de fausses accusations », conclut Eric Lundgren.