elon musk

Dans la tête d’Elon Musk

Elon Musk est sans conteste le plus visionnaire des entrepreneurs contemporains. Mais quel est le secret du succès de Paypal, Tesla et SpaceX ?

D'après les travaux de Tim Urban, présent le 20 juin à la 10ème édition de la conférence USI.

Pour faire un bon Musk, il vous faut donc :

1. De bons ingrédients de base

Dans une recette, l’important ce sont d’abord les ingrédients. Pour Musk, ce sont ce qu’il appelle les first principles, les questions fondamentales : qu’est-ce que je veux faire de ma vie ? Quelles sont les ressources dont je dispose ? Qu’est-ce qui est devenu possible dans le monde d’aujourd’hui qui ne l’était pas hier ? Pour répondre à ces questions, il faut oublier les idées préconçues que l’on nous a inculquées, et apprendre à tout décomposer, pour reconstruire autrement. En mieux. Exemple d’idée préconçue : « Les fusées, ça coûte cher et ça ne peut s’utiliser qu’une fois. » Ce qui donne en Musk-speak : « Si l’on décompose les éléments d’une fusée, on voit que les matériaux ne font que 2 % du coût d’un lancement. Il faut donc repenser l’assemblage pour le rendre moins cher et réutilisable. » Résultat : SpaceX (et humanité mieux embarquée).

2. Un objectif clair, mais pas de plan préconçu

Pour faire un bon Musk, il faut oublier l’idée même de recette. Il n’y a pas de recette, il n’y a que des objectifs. La recette pour parvenir aux objectifs que vous vous êtes fixés, c’est vous qui l’écrivez au fur et à mesure. La vraie innovation pour Musk, c’est de créer à partir de la fin : définir le service que l’on veut rendre, et inventer alors les moyens d’y parvenir. Même si l’objectif semble d’abord impossible. Il suffit d’avoir de la suite dans les idées. Exemple : Tesla. En 1989, Elon a 18 ans. Il déclare déjà à ses amis être obsédé par les voitures électriques. En 2003 : création de Tesla, une fois les conditions réunies pour fonder une compagnie 100 % électrique viable. De la suite dans les idées, on vous dit.

3. Beaucoup (mais beaucoup) de travail

Les idées c’est bien. Mais pour les concrétiser, il faut du travail. Énormément de travail. Elon Musk aime bien rappeler la période où il vivait dans son bureau sans douche, pour économiser, travaillant jour et nuit pour faire tourner sa première startup (Zip2, vendue 307 millions en 1999 à Compaq). Comme il dit souvent aussi : « Si vous travaillez 100 heures par semaine, alors que vos concurrents ne font que 50 heures, vous avancez deux fois plus vite. » Logique. Imparable. Mais ça demande de ne pas avoir peur de dormir peu.

4. Essayer. Rater. Essayer encore

Savoir où l’on va, travailler dur, c’est bien. Mais il faut aussi savoir changer et s’adapter aux circonstances. La seule recette valable, c’est celle que l’on peut modifier à tout moment. En Musk-speak, ça part d’une idée simple : « Vous devez partir du principe que vous vous trompez toujours. Votre objectif, c’est de vous tromper moins. » La seule vraie condition pour réussir, c’est d’accepter l’incertitude, et d’être toujours en mode « test/réaction ». Si vous savez écouter les retours que l’on vous fait et les utiliser pour changer, vous vous améliorerez sans cesse. Exemple : PayPal. Au départ, Musk voulait créer une banque en ligne (X.com). Au final, c’est un petit service de transfert sécurisé de cette première startup qui est devenu PayPal. Osez changer !

5. Une pincée de chance

Pour faire un bon Musk, il faut enfin un peu de chance. Du genre de celle qui vous fait installer X.com dans le même immeuble de bureaux que Peter Thiel et Confinity, et débouche sur l’association à la base de PayPal. Du genre de celle qui fait réussir le 4 e  lancement de SpaceX en 2008, alors que les trois premiers avaient échoué, et attire l’attention de la Nasa (et un contrat de 1,5 milliard de dollars). Mais cette chance, on peut apprendre à la saisir quand elle se présente. Ou même la provoquer un peu, comme lorsque Musk décide d’abandonner son doctorat en physique et science des matériaux à Stanford en 1995 (toujours les batteries électriques…) pour cofonder une startup à Palo Alto avec son frère, séduit par le boom d’Internet.

Bref, la recette pour être Elon Musk, comme dit Tim Urban en conclusion de son enquête, « ce n’est pas d’être comme Elon Musk. C’est d’être vous-même ». Et d’oser faire ce qui vous paraît conforme à vos premiers principes. Au travail !

À LIRE

Inside the mind of a master procrastinator | Tim Urban

Cet article est paru dans la revue 11 de L’ADN : Connexion – Déconnexion - Reconnexion. A commander ici.


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