Et si le lieu de travail devenait un lieu de vie ? C’est la promesse de Spaces, qui ouvre en France pour la première fois. Prometteur.
Lancé il y a 10 ans aux Pays-Bas, Spaces avait pour ambition d’amener le coworking vers une nouvelle ère. Partie intégrante du groupe IWG, l’offre pousse le curseur des nouveaux modes de travail un peu plus loin… Avec 1 300 demandes entrantes d’entreprise chaque mois, IWG prouve que ce n’est pas parce qu’on est établi qu’on ne peut pas trouver le moyen de se réinventer.
« Nous voulions animer différemment notre communauté, et proposer de nouvelles solutions pour apporter du business aux entreprises », explique Christophe Burckart, Directeur Général de Regus en France. Le travail doit aujourd’hui s’accompagner d’une expérience agréable : considérer le bureau comme une corvée fait baisser la productivité et les résultats. Une fois ce constat pris en compte, il devient indispensable de repenser les espaces de travail traditionnels et de les enrichir.
Rentrer chez Spaces, c’est avoir à disposition des solutions pour travailler, évidemment, mais aussi pour échanger, trouver des partenaires, rencontrer des talents… et vivre. « Espaces de restauration avec Matthieu et Pauline, coiffeur, barbier, yoga, garage à vélo… Les membres auront sur place tout ce dont ils ont besoin au cours de la journée ». Et la liste des premiers inscrits montre bien que le sujet s’adresse à toutes les typologies d’entreprises et de profils : qu’il s’agisse de grands annonceurs ou de jeunes pousses en plein développement ; de salariés ou d'indépendants,… Tous se retrouvent dans cet écosystème communautaire. « Les startups ont des modes d’action très agiles, qui peuvent inspirer les grands groupes. En parallèle, elles peuvent profiter de la force de frappe et des méthodologies structurées de ces derniers ».
Les entreprises ne voient pas de problème à se mélanger avec des acteurs en devenir. « Au contraire : les synergies se créent beaucoup plus facilement lorsque l’on se côtoie au quotidien. Spaces leur permet de pénétrer un écosystème auquel les groupes n’ont pas forcément accès naturellement ».
Le dynamisme parisien et des startups qui s’y développent faisaient de la capitale une étape majeure du déploiement de Spaces. « Nous allons ouvrir 4 lieux en 2 mois ». Tout d’abord, un « triangle d’or » autour du Silicon Sentier : Opéra, Réaumur et Bonne Nouvelle. « Nous en ouvrons un autre à Boulogne avec Woodeum ».
Si le développement s’annonce rapide, il aura tout de même fallu 10 ans pour que les équipes de Spaces s’implantent en France. « Le marché n’était pas mûr. Nous avons commencé à nous développer dans les pays anglo-saxons, qui avaient déjà bien intégré les nouveaux usages de travail ». Autre contrainte à lever : celle de la localisation. « Nous voulions des lieux qui soient parfaits, autant en termes d’emplacement que d’immeuble. Nous créons pour tous les Spaces des identités très fortes, uniques, avec des architectes différents à chaque fois ». Le concept du lieu de vie est primordial : pas question de faire des sacrifices. « Les gens doivent être heureux de venir, se retrouver dans un bel endroit. Quant à la localisation, elle signifie beaucoup en termes de posture et d’ambition ».
Tous les codes sont étudiés au mieux pour proposer un service de qualité. « Nous laissons beaucoup d’autonomie sur la définition du produit, la construction des partenariats. Chaque pays a la liberté d’accorder aux services l’importance nécessaire : la restauration, par exemple, est plus valorisée en France qu’au Royaume-Uni ».
En revanche, dans chaque Spaces, on retrouvera le Business Club qui correspond à l’agora, l’espace de coworking. Les gens pourront s’y retrouver pour networker ou lors de grands événements. Un autre espace est consacré aux bureaux, qui sont flexibles. « L’intérêt du sur-mesure, c’est que les gens n’utilisent que ce dont ils ont besoin et qu’ils ne payent que ce qu’ils utilisent. Ici les clients sont chez eux : nous pouvons construire des espaces privatisés en mode réunion. Enfin, ils peuvent mutualiser compétences et services, et y trouvent un intérêt aussi bien financier qu’en termes de productivité ».
« Nous ne sommes pas qu’un écrin immobilier : la différence de notre offre réside en la qualité de nos services ». Le groupe a toujours utilisé la technologie comme un allié, notamment avec le lancement des marketplaces qui permettent de mettre en relation les membres du réseau, d’une application qui permet de trouver un espace et de le réserver en ligne…
La vision du Groupe IWG est de permettre à ses membres de consommer de l’espace de bureau de la façon la plus fluide possible. « Nos membres ont accès à l’ensemble des sites dans le monde. Le marché se développe, devient plus mature, se segmente : l’ensemble de nos marques permettent de répondre à ces nouveaux modes de travail ».
« Notre mission est de faciliter le business : nous réunissons des innovateurs et des entrepreneurs et nous permettons aux entreprises de trouver des solutions ». L’impact des espaces de travail que proposent les entreprises à leurs collaborateurs est un vrai sujet. « Si les choses sont faites dans le bon sens, les collaborateurs trouvent un équilibre dans leur quotidien. Ils sont aussi plus loyaux, plus créatifs. Il faut pouvoir leur offrir cette facilité-là, de travailler près de chez eux et en mode collaboratif ».
Christophe Burckart explique néanmoins que placer l’ensemble des collaborateurs dans un centre n’est pas forcément la bonne solution pour tous : « certains acteurs ont besoin d’avoir un lieu à eux, qui soit une vitrine sur le marché, un point de référence. Ceux-là choisissent en général d’avoir un siège social et créent des espaces sur-mesure chez nous pour les équipes qui ont besoin d’être au plus proche de ce qui se passe ».
Le réseau du groupe, fort de 3 millions de membres à travers le monde, constitue une source inépuisable d’insights. « Nous en profitons pour leur poser un certain nombre de questions chaque année : leurs réponses constituent des données précieuses » et permettent de prendre le pouls du marché.
De ces études, Christophe Burckart tire une certitude : « à terme tout le monde aura adopté soit totalement, soit partiellement, le modèle flexible ».
Il est certain que l'entreprise du futur sera constituée d'un siège social réduit à son strict minimum et d'espaces délocalisés utilisables "à la demande". Cette organisation lui permettra de réaliser des économies substantielles, de loyer en particulier. Ces espaces délocalisés seront hébergés par des télécentres type "Spaces" mais pourront aussi prendre d'autres formes. La plateforme spécialisée Space & You (www.spaceandyou.fr) permet par exemple aux entreprises de réserver des bureaux ou salles de réunion inutilisés au sein d'entreprises tierces, des emplacements vacants dans des cafés/restaurants mais aussi des logements résidentiels convertis en locaux professionnels.