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Urbanleaf : portrait de startup

Instaurer l’aquaponie en France, c’est le désir de Marie Fiers, fondatrice d’Urbanleaf : elle propose des écosystèmes conçus en circuits fermés reposant sur la culture de poissons et de plantes pour un mieux-être et mieux vivre ensemble.

Marie Fiers est ingénieure agronome et docteure en biologie, elle a été chercheuse pendant six ans en France et en Belgique. Passionnée par les questions d’agriculture urbaine, elle s’est principalement orientée vers l’aquaponie : « cette technique, connue depuis des millénaires, est utilisée par les Mayas et dans la Chine ancestrale où l’on élève des carpes en rivières. L’aquaponie permet de coupler élevage de poissons et culture de plantes dans un écosystème à bénéfice mutuel. », précise-t-elle.

Ainsi, les poissons grâce à leurs rejets enrichissent l’eau en nutriments, ce qui va permettre d’arroser et de fertiliser des plantes ; en retour les plantes absorbent les nutriments présents dans l’eau et la filtrent pour qu’elle puisse ensuite être utilisée pour l’élevage de poissons. « L’idée est d’adapter cet écosystème à un milieu urbain pour pouvoir faire de la production alimentaire et fournir des produits frais, sains et locaux aux citadins. Avec la densité démographique, la qualité de vie tend à se dégrader, aussi végétaliser les villes permettrait également de favoriser le bien-être des citadins, de créer du lien social, de promouvoir la biodiversité et de faire diminuer la pollution. Les enjeux de l’aquaponie sont de l’ordre économique, écologique et social. »

 

Avec ce projet d’Urbanleaf, Marie Fiers souhaite dans un premier temps familiariser les particuliers, les associations et les collectivités avec cette technique encore trop peu connue. La startup leur propose un petit potager, plutôt orienté décoration et loisir, qui permet d’avoir des plantes et des poissons dans un système quasi autonome et de faire éventuellement une petite production d’herbes aromatiques. « On n’a pas l’ambition de nourrir une famille avec les systèmes que l’on développe pour le moment. L’objectif est d’aller petit à petit vers des systèmes beaucoup plus importants qui permettraient de produire des fruits et des légumes comestibles, plusieurs espèces potagères et d’élever des poissons comestibles aussi. Dans un futur proche, nous voudrions installer ce système sur des toits d’immeuble, de bâtiments industriels, de centres commerciaux : faire de la production à haut rendement qui puisse véritablement produire et fournir assez de nourriture pour alimenter les citadins de manière locale. » Le jardin aquaponique se compose d'une colonne comprenant un aquarium cylindrique et de deux ou trois bacs de plantes. Un système clef en main sans arrosage et nécessitant très peu de nettoyage.

Urbanleaf est basé en Bourgogne. Marie Fiers travaille sur ce projet depuis deux ans et demi. Elle est entrée en incubation chez Premice en avril 2014, elle y restera jusqu’en janvier 2016. En mai 2014, elle a été lauréate du concours organisé par bpifrance dans la catégorie Emergence. La startup sera véritablement créée en septembre 2015 : aujourd’hui, elle monte un projet avec la Ville de Dijon qui devrait voir le jour au premier semestre 2106 et travaille également avec deux collectivités en région parisienne. Néanmoins, le prochain objectif à court terme de Marie Fiers est de passer à l’étape industrielle pour la fabrication de ses jardins d’aquaponie domestiques et les commercialiser en jardinerie dès le printemps 2016. L’installation coûterait environ 500 euros pour une gamme moyenne.

Marie Fiers est pour l’instant seule membre d’Urbanleaf. Elle s’entoure parfois de prestataires, de stagiaires, d’étudiants en fonction de ses besoins et développement. Elle souhaite néanmoins recruter prochainement des personnes spécialisées en R&D, business et marketing pour développer son projet. Aujourd’hui, Urbanleaf bénéficie d’un accompagnement par Bpifrance et compte rapidement solliciter les business angels.

 

« Notre rêve est de pouvoir nourrir une grande partie de la population urbaine en France et dans le monde, devenir leader de l’aquaponie connectée au niveau mondial : nous sommes en train de développer pour les jardins d’intérieur, une application qui permettrait de réduire les contraintes liées à l’entretien de l’aquarium et au bien-être des poissons ; donner aux utilisateurs la possibilité de s’absenter quinze jours, un mois, de nourrir les poissons à distance et d’assurer la maintenance de l’aquarium ».

 

        

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