Le Testeur de commerce, rue du Château d'eau à Paris

Avis aux entrepreneurs : il y a un testeur de commerce à Paris !

Le Testeur de commerce permet aux entrepreneurs de tester, sur une durée déterminée, leur concept en conditions réelles. Et ça marche !

Pas toujours facile de se lancer « pour de vrai », quand on n’a ni le business model, ni les moyens financiers qui vont avec l’achat ou la location d’une boutique physique. Pour permettre aux porteurs de projets et aux pures players de s’essayer au commerce physique, la SEMAEST a ouvert le Testeur de commerce.

Le local, de 65m2, est situé dans le 10ème arrondissement de Paris et a ouvert en 2016. A l’origine du projet, la SEMAEST, une société d’économie mixte de la ville de Paris. Sa spécialité ? Animer les quartiers qui manquent de diversité commerciale – ou qui sont carrément désertés par les commerces. Le fonctionnement est simple. La Ville de Paris prête de l’argent à la SEMAEST, pour acheter des locaux. Ils sont ensuite rénovés puis loués à des commerçants de proximité.

Tester son concept avant de se lancer à long terme

Dans ce cadre, les équipes ont lancé en 2016 deux programmes d’accompagnement : CoSto (pour Connected Stores), des formations pour maîtriser l’écosystème numérique (et plutôt destinées aux commerçants « traditionnels » ), et le Testeur de commerce. « L’objectif premier était d’aider celles et ceux qui se sont d’abord lancés sur le net, afin qu’ils puissent expérimenter les vraies conditions d’une boutique physique avant de se lancer sur le long terme », nous explique Sabrina Le Bourgeois, Directrice de la communication.

Les périodes varient (15 jours à 4 mois), les loyers aussi. « C’est dégressif : plus la durée est longue, plus c’est avantageux ».

Les prix sont néanmoins alignés sur ceux du quartier. Pour un mois, il faut compter environ 3 800 euros tout compris. Charges, eau, wi-fi. Et si c’est trop à assumer seul, il est toujours possible de s’associer.

« Nous avons accueilli un collectif de créateurs du site Etsy qui ont choisi de louer la boutique ensemble. Nous faisons aussi des efforts quand un porteur de projets n’a pas beaucoup de moyens mais que son projet est social, solidaire, éthique ou responsable ». Le Testeur de commerce cherche d'ailleurs ses occupants pour les fêtes de fin d'année...

Des tomates issues de l'agriculture urbaine en vente au Testeur de commerce

Des valeurs sociales plutôt que financières

Les conditions pour poser ses bagages au Testeur de commerce sont assez flexibles : pas besoin d’un business plan infaillible, ni d’un chiffre d’affaires mirobolant. « Nous nous basons sur des critères de valeurs sociales plutôt que financières : en général, les projets s’inscrivent dans une certaine mouvance ». Des fruits et légumes cultivés sur les toits de Paris, des fournitures scolaires venues du bout du monde, des vinyles rares et exclusifs, des vêtements pour enfants eco-friendly, des tapis réalisés par des artisans turcs, indiens ou maghrébins, des vêtements pour femmes enceintes en location… Mais aussi des ateliers bien-être ou coaching, des cours de yoga ou des galeries d’art.

Au total, ce sont une trentaine de projets qui ont été accueillis. La moitié d’entre eux a ouvert une vraie boutique suite à l’expérience – ou cherche actuellement un local.

Un cours de yoga avec Yumi

« C’est compliqué de se lancer de manière générale – mais encore plus à Paris, à cause du prix des loyers », conclut Sabrina Le Bourgeois. « Pour les jeunes entrepreneurs, ça demande du courage ». C’est aussi pour cela que les équipes ont ouvert l’Atelier-Testeur en 2018, un local dédié à l’artisanat et aux métiers d’art ; et prévoient l’ouverture d’un deuxième Testeur de commerce dans le 11ème arrondissement.

Mélanie Roosen

Mélanie Roosen est rédactrice en chef web pour L'ADN. Ses sujets de prédilection ? L'innovation et l'engagement des entreprises, qu'il s'agisse de problématiques RH, RSE, de leurs missions, leur organisation, leur stratégie ou leur modèle économique.
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