
Solutions de mobilité partagée, impact écologique des transports, train autonome voire supersonique : vous vous demandez comment la SNCF envisage le futur ? Rencontre avec Guillaume Pepy, Président du Directoire et PDG de SNCF Mobilités.
Vous vous êtes récemment rendu au congrès ITS (Intelligent Transport Systems) à Montréal : quels sont les grands enjeux de la mobilité de demain ?
GUILLAUME PEPY : Les sujets principaux ce sont l’automation (taxis-robots, véhicules autonomes..), mais aussi les enjeux liés à l’impact écologique des déplacements et à la manière avec laquelle on dessert les territoires pour créer du lien entre les « zones blanches » et les zones densément peuplées.
La question de la mobilité partagée est également un enjeu important. La SNCF y réfléchit depuis l’origine, puisqu’il n’y a pas de mobilité plus partagée que celle du train ! Aujourd’hui il y a cependant de nouvelles possibilités, dans lesquelles on a investi massivement : l’auto-partage, le covoiturage, le bus longue distance, le vélo partagé…Nous avons donc constitué une vaste plateforme de mobilités partagées : la plateforme voyages-sncf.com qui va devenir OUI.sncf. C’est le cas aussi sur l’app voyages-sncf qui est déjà une app multimodale.
La question de la mobilité partagée est également un enjeu important. La SNCF y réfléchit depuis l’origine, puisqu’il n’y a pas de mobilité plus partagée que celle du train ! Aujourd’hui il y a cependant de nouvelles possibilités, dans lesquelles on a investi massivement : l’auto-partage, le covoiturage, le bus longue distance, le vélo partagé…Nous avons donc constitué une vaste plateforme de mobilités partagées : la plateforme voyages-sncf.com qui va devenir OUI.sncf. C’est le cas aussi sur l’app voyages-sncf qui est déjà une app multimodale.
Quels sont les solutions concrètes auxquelles vous réfléchissez ?
G.P : Notre projet principal c’est ce qu’on appelle le « smartphone de la mobilité » . Nous souhaitons mettre à la disposition du public une seule application qui soit capable de présenter toutes les offres dans une perspective qu’on appelle « plan/book/pay/ticket » . Cela permettrait de programmer, réserver et obtenir les billets de ses déplacements via une interface unique. C’est une sorte de sésame de toutes les mobilités qui permet de changer de mode de transport de manière simple et fluide, pour se réorganiser, choisir celui qui est le plus rapide ou le plus écologique. Ce dispositif permettrait de simplifier de manière radicale la mobilité en limitant les points de friction (cartes d’abonnements multiples, plateformes multiples…).
Aujourd’hui la technologie rend tout ça possible, la difficulté c’est la masse : on parle d’une application qui peut être consultée plusieurs fois par jours par plusieurs dizaines de millions de personnes. Mais nous avons pu constater avec l’application voyages-sncf qui a été téléchargée plus de 13 millions de fois, et le site voyages-sncf.com qui a 27 millions de voyageurs uniques chaque mois, que nous pouvons gérer de très gros volumes.
Aujourd’hui la technologie rend tout ça possible, la difficulté c’est la masse : on parle d’une application qui peut être consultée plusieurs fois par jours par plusieurs dizaines de millions de personnes. Mais nous avons pu constater avec l’application voyages-sncf qui a été téléchargée plus de 13 millions de fois, et le site voyages-sncf.com qui a 27 millions de voyageurs uniques chaque mois, que nous pouvons gérer de très gros volumes.
Elon Musk a lancé le projet Hyperloop, le train magnétique propulsé sous vide à près de 1200km/h : que pensez-vous de la perspective offerte par ce type de projets ?
G.P : Le projet Hyperloop c'est la création d’une nouvelle mobilité : une mobilité terrestre qui irait aussi vite que l’avion et qui peut servir à la fois aux containers de marchandises, et éventuellement aux passagers. Ce qui est particulièrement intéressant avec ces innovations c’est leur « time to market » : le TGV a mis une quinzaine d’années a être développé, là on voit qu’entre les premières recherches sur Hyperloop et les premiers prototypes ont est plutôt sur un timing de 4 à 5 ans. Cette façon d’innover, très collaborative, très open et avec des délais raccourcis nous intéresse évidemment. C’est la raison pour laquelle nous sommes actionnaires du projet Hyperloop depuis maintenant 2 ans.
Ce qu’apporte le train autonome ce n’est pas l’absence de conducteur, c’est l’optimisation de la conduite qui permet de faire passer plus de trains.
- Guillaume Pepy
On parle beaucoup des voitures autonomes, qu’en est-il du train autonome ?
G.P : Notre premier chantier en terme d’innovation c’est le train autonome. Il y a plusieurs niveaux d’autonomie dans le train : nous avons annoncé qu’en 2019 nous serons capables de faire des expériences avec du train fret, en 2020 nous serons capables de ramener des trains automatiquement à leur garage et nous travaillons sur des projets d’automatisation - mais qui conserveraient une supervision par un conducteur - sur des lignes à grande vitesse comme par exemple Paris-Lyon. Ce qu’apporte le train autonome ce n’est pas l’absence de conducteur, c’est l’optimisation de la conduite qui permet de faire passer plus de trains : le train autonome c’est plus de capacité.
Quelle place pour les cheminots et les autres métiers historiques face à cette autonomisation croissante ?
G.P : Personne n’imagine de transport sans assistance : c’est un mode de déplacement dans lequel on a toujours besoin d’être rassuré, d’avoir de la présence. Le voyage déstabilise donc on ne peut pas envisager l’un sans l’autre. On peut donner grâce au digital d’énormes repères aux gens (de l’information en temps réel sur l’itinéraire, la façon de le construire…), mais à la fin il faut toujours un sourire, une présence pour rassurer et aiguiller. On n’envisage pas des trains ou des gares sans personnel. Les métiers se transforment : ils évoluent de plus en plus vers l’assistance et l’accompagnement client et sont de moins en moins des métiers de contrôle. Nos métiers évoluent en s’enrichissant !
Attention, il ne faut pas confondre 15 ans pour avoir un TGV commercialisé, avec 5 ans pour avoir un proto qui est loin des performances opérationnelles à 1200km/h.
Pour comparer l'évolution du time to market, attendons l'hyperloop commercialisé.
Attention, il ne faut pas confondre 15 ans pour avoir un TGV commercialisé, avec 5 ans pour avoir un proto qui est loin des performances opérationnelles à 1200km/h.
Pour comparer l'évolution du time to market, attendons l'hyperloop commercialisé.