Comment rendre le monde meilleur grâce à son art ? Adobe France et l’ADN se sont associés pour poser cette question cruciale à quatre artistes et professionnels de l’image dans une série d’interviews. Aujourd’hui, rencontre avec Anna Wanda Gogusey, illustratrice et graphic designer.
Il n’y a pas de pupilles dans les yeux dessinés par Anna Wanda Gogusey, mais l’émotion est bien présente. Des flammes, des personnages anthropomorphes, de l’humour et beaucoup de femmes, dans des positions fortes et toute la diversité des corps humains : voilà quelques-unes des caractéristiques du travail de l’artiste parisienne, qui réalise aussi bien des illustrations de livres pour enfants que des tatouages et des Unes pour la presse. Un planning chargé, qui ne l’a pas empêché de venir nous partager les secrets de son travail et de son utilisation d’Adobe Illustrator.
Un côté bizarre et la rage au ventre
Si l’on demande à Anna Wanda quel est son style, elle répondra d’abord qu’il y a « un côté bizarre » à ses dessins, puis affirmera avec une grosse dose d’humilité qu’elle essaie de mettre « une touche d’humour » dans son travail. Nous, c’est surtout la vie foisonnante, mise en avant grâce à des couleurs vives et contrastées, ainsi qu’une esthétique parfois légèrement rétro qui nous a frappé quand on a découvert son travail. Inspirée par la pop culture, comme les bande dessinées ou les comics de Jamie Hewlett, mais aussi les films de séries B à la sauce John Waters, Anna Wanda Gogusey veut créer de la diversité dans son art.
« J’ai grandi dans les années 1990, où la diversité était vraiment un problème. Quand j’ai grandi, dans la mode ou les médias, il n’y avait que Kate Moss ou les Spice Girls de visibles (...)», explique-t-elle. « Maintenant, j’essaie et c’est même inconscient, de représenter le monde dans lequel on vit avec des corps et des gens différents. » Dans ses ouvrages, comme HERSTORY, écrit par Marie Kirschen, ou Ma Maman est bizarre, écrit par Camille Victorine, l’illustratrice s’attache donc à montrer la diversité des corps, en particulier des corps féminins. « C’est difficile d’évoluer dans un monde où l’on ne voit pas des représentations de soi », continue-t-elle. « Je me dis que si je dessine le plus de diversité dans les livres pour enfants, ceux qui les liront se diront peut-être que le monde est comme ça et qu’on a le droit d’être qui on veut et comme on veut », conclut-elle.
Fresco et Illustrator, ses outils pour dessiner le monde
Qu’il s’agisse de L’imagier, un imagier pour enfants qu’elle a réalisé avec Emilie Chazerand à l’écriture, ou ses illustrations pour des titres de presse comme Le Monde ou Libération, Anna Wanda utilise Fresco et Illustrator pour mener à bien son travail.
Application de dessin et de peinture pour tablettes, Fresco est l’endroit où prennent véritablement vie les ébauches de l’illustratrice, après avoir été gribouillés au crayon sur son carnet personnel. « Je fais des croquis de composition sur mon carnet, c’est mon carnet de médecin version dessin », explique-t-elle en riant. « (...) Ensuite, je dessine sur iPad dans Fresco, en vectoriel. C’est très important pour moi, parce que je suis allergique aux pixels.»
Ses lignes sont ensuite envoyées sur Illustrator, où elle réalise les couleurs et la finalisation de ses illustrations. « Sur Illustrator, je rectifie la composition, choisi le format, met en place les éléments du coloriage. Mon thème de couleur est très important, donc j’apprécie beaucoup l’outil de roue chromatique », continue Anna Wanda. La possibilité d’avoir de nombreux plans de travail sur Illustrator lui permet aussi, pour la réalisation de livres par exemple, de visualiser et modifier de concerts différentes illustrations destinées à un même ouvrage.
Le secret de la réussite sur Illustrator, pour Anna Wanda Gogusey ? Ne pas avoir peur du logiciel, dont les outils peuvent s’adapter à tous types de travaux et se révèlent plus simples d’utilisation qu’on ne le croit au premier abord.
Participer à la conversation