Notre dame en flamme vue de dos

Quand Notre-Dame brûle... qu'est-ce qui part dans les flammes ?

© Daniel Arrhakis CC BY-NC 2.0

15 avril 2019. La date sera à marquer d'une pierre - noire - dans la longue histoire de Paris. La cathédrale nous a offert un bien triste bûcher... mais une brûlante occasion d'envisager ce qu'elle questionne en nous.

Pourquoi Notre-Dame de Paris ne serait pas un monument comme les autres ?

Elle reste évidemment un fascinant témoignage de ce que la main et l'intelligence humaine peuvent faire de plus beau. Elle est ce mélange merveilleux du meilleur de la technique et des arts. Mais, en cela, elle n'est pas si différente de Versailles ou de Chambord.

Disons qu'au-delà de toutes catéchèses, la cathédrale de Paris nous offre un fabuleux voyage dans le temps. Lieu depuis toujours ouvert à tous, elle nous relie à ces compagnons anonymes qui l'ont bâtie et à tous ceux - gueux ou puissants - qui sont venus à elle. Ils sont venus là pour des raisons qui doivent ressembler peu ou prou aux nôtres. Passer le porche de Notre-Dame, c'est sentir vibrer toute la palette de nos sentiments. Comme avant nous, comme d'autres après nous, nous passions depuis la crypte où elle nous fait visiter les entrailles invisibles de la Terre, jusqu'aux tours qui pointent vers le ciel. 

Les cathédrales ont été bâties pour être lues. À lire, la statuaire, les vitraux, mais aussi ses formes, son orientation et jusqu'à son emplacement. Les amateurs de crypto devraient être ravis : ici, tout est message. Placée au centre de Paris, là où se relient ses deux rives, Notre-Dame de Paris est un lieu de ressourcement et de passage aussi. Ici, tout le monde converge, s'unit, puis repart aux quatre coins de la cité.

Que faisons-nous ici et maintenant ? Que plaçons-nous au coeur de nos interactions ? Que voulons nous transmettre ? Que restera-t-il de nous quand nous passerons d'une rive à l'autre ?

Et ces questions - éternelles et universelles - qu'on a tant de mal à placer au coeur de nos actes... on a bien de la peine à les voir partir en fumée dans le ciel de Paris.

Béatrice Sutter

J'ai une passion - prendre le pouls de l'époque - et deux amours - le numérique et la transition écologique. Je dirige la rédaction de L'ADN depuis sa création : une course de fond, un sprint - un job palpitant.
commentaires

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  1. Avatar Georges dit :

    J'apprécie votre texte simple et juste. Votre questionnement que vous proposé est aussi le mien. C'est en se questionnant que l'on trouve les bonnes réponses et de nouvelles questions. Nous devons aussi nous interrogés sur qui sommes nous. Pourquoi nous donnons volontiers pour la reconstruction et pourtant nous trouvons nos impôts trop cher. Sans doute nous trouvons l'état (gouvernements) trop loin de nous et préoccupé uniquement par le politiquement correct ou convenu que par l’efficacité due aux électeurs et au pays.

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