
Musk et Hulot, même signal ? Les deux hommes ne sont pas franchement comparables. Mais, l’un comme l’autre nous ont offert pour cette rentrée une seule et très bonne matière à réflexion.
Musk d’abord.
Musk pète les plombs. Il n’en peut plus. Il est crevé. Dans une interview parue le 16 août dans le New York Time, il déclare :
« Je pensais que le pire était passé - je pensais que c'était le cas. Le pire est passé du point de vue opérationnel pour Tesla. Mais du point de vue de la douleur personnelle, le pire est à venir. »
Quoi ? L’entrepreneur star, couronné « roi de l’innovation », celui dont la fortune et l’audace nous sont vendues pour modèle, ne serait pas un super héros inoxydable ? Eh bien non. Il est de chair et d’os... et il craque.
Bien sûr, les vieux briscards de l’industrie automobile peuvent sourire de celui qui s’empêtre dans des problèmes de production que les moins doués d’entre eux ont appris à résoudre depuis les années 80. Bien sûr, les patrons qui n’ont pas pris l’habitude de livrer leur stratégie sur Twitter peuvent hausser les épaules... C’est clair. Elon s’épuise parce qu’il est épuisant d’être Elon. Mais sa dérive actuelle pose une question universelle : après quoi court-il ? Après quoi courrons-nous tous ?
Hulot ensuite.
Lui aussi déclare n’en plus pouvoir. Il condamne ce système qui ne sait pas reconnaître les urgences du temps long, empêtré qu’il est dans les priorités du temps court. Il quitte le gouvernement.
« Et j’espère que cette décision qui est lourde, qui me bouleverse, qui est mûrie depuis de longs mois, ne profitera pas à des joutes et des récupérations politiciennes, mais à ce que notre société se retrouve sur l’essentiel... Sur un enjeu aussi important, je me surprends tous les jours à me résigner, tous les jours à m’accommoder des petits pas alors que la situation universelle au moment où la planète devient une étuve mérite qu’on se retrouve et qu’on change d’échelle, et qu’on change de scope, et qu’on change de paradigme. »
Que retenir de ces deux événements ?
L’un et l’autre nous invitent à revoir nos priorités. Il va falloir qu’on envisage le défi écologique à sa juste mesure : « le plus grand qu’ait eu à résoudre l’humanité ».
À l’été 2018, notre siècle a atteint l'âge de la majorité ! Il est temps de se prendre en main, et de se retrouver sur l'essentiel.
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