Portrait de Sonia Fellmann, directrice associée de Plead

Sonia Fellmann
© Plead

L’ADN Le Shift est né d’une volonté de vous inviter à vivre ce que nous vivons en tant que média : vous connecter à ces pôles d’énergie de l’époque, initier les rencontres, faire naître d’authentiques conversations, et créer des relations durables. Aujourd’hui nous avons besoin plus que jamais de créer du lien, de nous rencontrer et de vous présenter celles et ceux qui pensent et font le monde de demain. Un portrait, une rencontre.

 

Quelle est votre vision de la crise sanitaire que nous traversons actuellement ?

Sonia Fellmann : Plus personne ne pourra reprendre sa vie « comme si tout ceci n’avait jamais existé ». Chaque crise est une opportunité de changement et celle-ci, par son ampleur – économique, sociale, politique, individuelle et collective, l’est d’autant plus. Tout est différent désormais. Le changement est radical car il s’impose à nous. Nous vivons une rupture, un arrêt sur image qui nous pousse à faire une pause. Le confinement nous amène à revoir jusqu’à notre façon d’appréhender la vie. Pourquoi pas ! Nous devrions assister à une transformation profonde et durable, professionnelle ou personnelle pour chaque individu. A son niveau et en fonction de son propre vécu.

 

Quel rôle peut jouer la communication dans cette transformation ?

S.F. :   Cette crise pourrait nous réapprendre à savourer la qualité du lien. Nous n’avons jamais autant cherché à créer du lien, j’en veux pour preuve tous ces échanges et partages sur les réseaux sociaux notamment. Le lien avec nos proches, le lien avec notre environnement, le lien avec nos clients. C’est aussi cela la communication, créer et cultiver la relation avec l’autre. C’est cela qui pourrait être approfondi. Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans un quotidien collectif, le confinement créant de l’isolement.  Et pourtant, nous avons rarement été aussi semblables et unis, pour faire front commun.

 

Dans le contexte actuel, quels conseils donnez-vous à vos clients ?

S.F. :  Il y a une donnée aujourd’hui qui n'existait pas il y a 10 ans. C'est le pouvoir du consommateur. Cette voix-là n'était pas audible avant comme elle l'est actuellement. Les réseaux sociaux sont en partie à l'origine de cette révolution. Grâce à eux, le pouvoir individuel peut rapidement devenir collectif. C'est un outil incroyable pour faire entendre la voix du consommateur et du citoyen. Quand un collectif s'attaque virtuellement à une entreprise, cela a des conséquences fortes voire dramatiques sur son image. Et cela peut laisser une trace durable sur sa réputation. Dans un contexte de crise, tous ces paramètres sont exacerbés et un autre vient s’ajouter : celui de l’empathie. Une communication peut s’avérer maladroite lorsqu’elle ne prend pas en compte la souffrance ou l’inquiétude des populations en période de crise, sanitaire par exemple. Mieux vaut rester silencieux parfois plutôt que de prendre ce risque qui, là encore, laissera des traces a posteriori. Nous accompagnons d’ailleurs de nombreuses entreprises clientes dans la création et la mise en œuvre d’initiatives d’intérêt général qui sont utiles à la population, tout en gardant notre « devoir d’impertinence ».

 

La façon dont on communique va-t-elle changer radicalement après la crise ?

S.F. : Je pense que la relation entre les entreprises et l’opinion publique va gagner en profondeur et devenir un peu plus grave dans sa tonalité. Nous avons tous clairement envie de sortir de ce confinement mais il aura laissé son empreinte. Y compris dans notre appréhension du monde. Cette nouvelle donne est à prendre en compte dans la réponse que les entreprises apporteront à leurs publics. Il n’y a jamais eu autant d’opportunités de communiquer sur les valeurs de l’entreprise. Et il n’y a jamais eu autant d’audience. Regardez ce que fait LVMH, c’est exactement le propos.

 

Quels sont vos objectifs pour 2020 ?

S.F. : Nous allons sortir différents et grandis de cette période de confinement. En quoi et sous quelle forme, il est encore tôt pour se projeter mais, pour ma part, ce sera une ouverture à la créativité. Je souhaite à chacun de trouver sa vraie place, en ligne avec lui-même tout en gardant une certaine cohérence avec les attentes de la société.

Sonia Fellmann est membre de L’ADN Le Shift.
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