Apprendre tout au long de sa vie, un enjeu fort pour lutter contre la pénurie de compétences numériques

Entreprises cherchent compétences numériques désespérément

Avec Microsoft
© Crédit photo : Ben White / Unsplash

Les nouvelles technologies vont de plus en plus vite, or les professionnels du numérique manquent cruellement. Un casse-tête qui pourrait se résoudre en partie grâce à la formation.

Embauchez quatre experts en cybersécurité, avec un peu de chance, l'un d'eux va rester ! Cela pourrait être une blague de DRH, c'est pourtant la réalité. Signe que certains métiers du numérique sont particulièrement recherchés, le turnover n’épargne personne. Même l’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’informations (Anssi) doit recruter le triple d’experts pour augmenter son effectif d’une quarantaine de postes par an. « Turnover oblige ! », confie sa cheffe de division des ressources humaines.

Pénurie de compétences numériques…

La cybersécurité est particulièrement touchée par la pénurie de compétences. Au niveau mondial, il pourrait y avoir 3,5 millions de postes non pourvus dans le domaine d’ici 2021. En France, seulement 25% des offres étaient pourvues, selon les chiffres de Pôle emploi, « pour cause de manque de candidats ou de professionnels qualifiés ».

Le constat est le même pour le secteur du numérique au sens large. Avec à la clé un véritable enjeu de compétitivité sur le long terme pour les entreprises. « Le développement économique et l’innovation sont freinés par le manque de compétences numériques », explique ainsi Béatrice Matlega, experte en compétences numériques et éducation au sein de Microsoft France. Selon Pôle emploi, au moins 80 000 emplois du domaine du numérique seraient non pourvus (chiffres de 2017 publiés en 2019).

Même son de cloche côté recruteurs. Selon Inops, réseau des experts du numérique : 99% des entreprises interrogées cherchaient à embaucher en 2020. Mais 66% se déclaraient victimes d’une pénurie d’experts numériques. Un frein à la croissance, à l’innovation et à l’inclusion.

… et de représentativité

Des métiers pourtant « accessibles à tous les publics, de l’infra-bac au bac +4/5 », souligne-t-on du côté de Pôle emploi. Une donnée importante puisque la question de l’employabilité est un facteur d’inclusion, rappelle l’experte Microsoft : « Ces compétences et emplois ne sont pas réservés à une élite ou aux hommes. Le risque aujourd’hui est d’aggraver la fracture numérique. Il est nécessaire de lutter contre ce phénomène en formant au numérique à tous les âges de la vie. ». Une piqure de rappel loin d’être anodine : dans le secteur de l’informatique, seul 28% des employés sont des femmes, en baisse depuis les années 2000 (30%), selon une étude publiée en 2019 par l’INSEE.

Un problème qui, au-delà du développement de l’industrie, impacte le développement des technologies. Alors que l’IA prend de plus en plus de place dans le processus de décision de notre vie quotidienne (justice, santé, entretiens d’embauche, examens, etc.), il est essentiel que la diversité de la société soit représentée dès l’étape de conception des algorithmes, pour éviter de perpétrer les biais racistes et sexistes.

Alors, c’est grave docteur ? Non, car le traitement est connu et facile à mettre en place : il faut former aux compétences numériques.

Former aux moments-clés de la vie

« Pour tous ces métiers, le socle commun est la capacité à apprendre de nouveaux savoirs tout au long de sa carrière », souligne Germain Ageorges, chargé de mission numérique pour Pôle emploi Paris.

« Les évolutions technologiques, les langages informatiques évoluent sans cesse. Dans ce contexte, les compétences comportementales, les fameuses « soft skills », sont indispensables. Et plus, les métiers vont devenir techniques et technologiques, plus les compétences humaines seront prisées pour mettre ces technologies au service de l’humain. »

Former à trois moments-clés de la vie

C’est tout l’enjeu de la formation continue. Proposer des formations certifiantes à tous les âges de la vie, pour compléter des savoirs, doper l’employabilité et offrir une deuxième chance. « Nous nous concentrons sur trois temps en particulier, explique Béatrice Matlega. L’enfance pour acculturer les écoliers au numérique, les études supérieures pour permettre aux étudiants d’acquérir les compétences qui sont recherchées sur le marché de l’emploi, et tout au long de la vie professionnelle. Avec des formations variées pour embarquer les personnes en reconversion ou sans diplômes. »

Avec un enjeu essentiel : permettre à tous d’étoffer des compétences numériques qui seront encore plus recherchées demain. « Nous vivons dans une société de plus en plus digitalisée, note l’experte. Notre mission est de lutter contre la fracture numérique. Former aux compétences numériques permet une plus grande inclusion des citoyens et une meilleure compétitivité des entreprises. Et, au final, une meilleure résilience de toute la société. »

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commentaires

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  1. Avatar S dit :

    Malgré la formation et des compétences numériques, il y a quand même certaines entreprises qui refusent certains profils (les considérés : trop atypiques, trop séniors ou au contraire trop juniors...). Ainsi, elles devraient également revoir leurs critères de recrutement également pour élargir leurs possibilités :-)). Souvent, il y a aussi beaucoup d'écarts entre leurs discours (on ne fait pas de différences) et la réalité.

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