Il n’est jamais trop tard pour retourner à l’école… À celle de la marque, l’agence W vous apprend les essentiels, décrypte les tendances, analyse les formats… Première leçon.
Pour mascotte les équipes ont d’ailleurs choisi l’ornithorynque, « animal hybride » par excellence. Le projet remonte aux racines mêmes de W : les équipes souhaitaient en effet, dès la création de l’agence, ouvrir une école « sérieuse, mais qui ne se prendrait pas au sérieux » .
Denis Gancel, Président et fondateur, et Gilles Deléris, Co-fondateur et directeur de la Création de l’agence, ont animé la première session sous le signe de la confiance et de la légitimité des marques.
Mais d’abord, c’est quoi une marque ?
Depuis, c’est la folie.
Tout est marque, le sujet est traité dans les livres, dans les médias, hors de leur spectre attendu. Elles s’emparent des sujets de société – d’ailleurs, les patrons de grandes marques sont parfois reçus comme des chefs d’État.
Aujourd’hui, elles permettent de forger des identités, mais vivent de plein fouet une longue crise de confiance. « Internet a apporté son lot d’innovations et a donné au client la capacité de s’exprimer, de prescrire, de nuire », rappelle Denis Gancel. « On attend de la responsabilité de la part des marques ».
Un défi qui ne semble pas faire peur aux créateurs de marques, puisque depuis 1995 les demandes d’enregistrement ont plus que doublé : aujourd’hui, ce sont 3 millions de marques qui sont enregistrées par an… Soit plus de 8 000 par jour !
Beaucoup de marques, peu d’impact
À noter que le rapport à la marque n’est pas homogène selon les continents ou les pays. En Chine, 40% des répondants indiquent que la marque influence la décision d’achat. En Afrique du Sud ou en Europe de l’Ouest, ce score n’atteint pas les 25%...
Côté pub, il faut revoir la façon dont on communique : 46% des personnes interrogées trouvent la communication des marques envahissante, et 10% la trouvent peu inspirée. Considérée comme « un mal nécessaire » par 52% des répondants, certains vont jusqu’à considérer qu’elle devrait être interdite (60%) !
Réenchanter le « vouloir d’achat »
La conséquence directe, ce sont des tensions, des frustrations, des contradictions. « Dès lors que la pression sur la qualité et le prix est centrale, il va falloir créer des conditions particulières pour que le désir d’achat reste intact », explique Gilles Deléris.
La solution ? « Plus d’expérience ». Oui, c’est un mantra que l’on convoque à toutes les sauces. « Mais la réalité, c’est qu’une bonne expérience invite le consommateur, le client, le citoyen à entrer en proximité avec une marque sur des champs qui peuvent être très larges ». Difficile d’ignorer la façon dont RedBull sponsorise des centaines d’athlètes. Dans un autre style, la Roca Barcelona Gallery invite celles et ceux qui la visitent à découvrir à la fois la gamme de la marque, sa philosophie, et un espace interactif et intelligent.
De l’auteur… à l’autorité
La solution ? Plus de vérité. Ne pas raconter une histoire à l’eau de rose dans un supermarché s’il est impossible qu’elle se produise dans la réalité. À ce titre, McDonalds avait ingénieusement fait la promo de ses McCafé en surfant sur un phénomène réel (l’agacement face aux concepts trop hipsters) pour appuyer la pertinence de son offre.
De la cible au public
Et pour trouver se public, il faut que la marque puisse émerger. À ce titre, Denis Gancel partage un schéma qui montre les différents enjeux auxquels répondre pour y parvenir :
La solution : des contenus plus agiles ! Qui se retrouvent d’un support à l’autre, qui se répondent, qui se font écho.
Du sol au plafond
La solution pour parvenir à une expérience optimisée : plus de dispositifs « responsive » . On passe du silo au continuum, on adopte de nouvelles pratiques pour que l’architecture, l’ensemble des équipes et les produits se répondent avec cohérence et pertinence. Ici encore, McDonald’s se démarque avec son nouveau concept de restaurant 100% services.
La créativité est à l’intérieur
La solution pour y parvenir : plus d’écoute client pour lever les points irritants. Avec son concept Jo&Joe, AccorHotels réinvente l’auberge de jeunesse et secoue l’expérience. « Ça montre que le dynamisme peut venir de partout, même des industries que l’on juge assoupies. C’est très emblématique de la capacité à se réinventer que peut embrasser un corps social ».
Savoir vendre / savoir rendre
La solution : c’est de créer des marques d’utilité publique. Les équipes rappellent l’exemple de Lacoste, qui a su mettre son logo au profit des espèces en voie de disparition.
Le saut créatif devient une course d’obstacles et le métier est en pleine réflexion. Pendant longtemps, les marques ont été soumises à une rhétorique de l’excès – qui accompagnait la libération des mœurs – mais doivent aujourd’hui trouver un nouveau langage. Entre le retour des extrêmes à l’ordre moral (Facebook censure L’Origine du monde), la disruption qui met à mal les conventions et le besoin de positivité, la publicité suit un mouvement perpétuel. Après tout, c’est de la contrainte que naît la créativité…
École de la Marque #1 - 10 avril 2018 from W & CIE on Vimeo.
La prochaine masterclass de l’Ecole de la marque aura lieu le 22 mai 2018 et s’intitule « Point de vue / point de vente ». Elle sera animée par Sonja König, DC retail, et Estelle Mège, DGA retail, et reviendra sur les enjeux du point de vente à l’heure où le e-commerce est conquérant.
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