
Si le compte Twitter d’une entreprise joue un rôle essentiel dans sa réputation, ce dernier influence aussi indirectement sa valeur en bourse ! Explications de Raphaël Labbé, CEO de Wiztopic.
Il y a quelques semaines, Donald Trump a publié un message hostile à Amazon qui a fait perdre 5,7 milliards de dollars, soit 1,2 %, de sa valeur boursière au géant du commerce électronique. Ce même scénario a déjà eu lieu à plusieurs reprises avec Toyota (-3,1%), General Motors (-1%) puis Lockheed Martin (-3,19%). D’ailleurs, le 45ème Président Américain n’est pas le seul responsable des déconvenues boursières provoquées par 140 caractères.
Mais sur Twitter, tout peut basculer en quelques secondes comme l’a noté Ryan Holmes dans The Four Billion Dollar Tweet. L’utilisation des médias sociaux réorganise à l’échelle internationale les sources et les flux d’information par leurs effets de viralité, de storytelling de masse et d’actualité temps réel. Sans parler des « fake news » prétendues ou avérées qui envahissent la sphère sociale et prolifèrent grâce aux algorithmes de recommandation.
Qu’on le veuille ou non, ces informations touchent toutes les cibles des entreprises : les investisseurs, les collaborateurs, les clients, les partenaires, le grand public. Le compte Twitter d’une entreprise ou de ses dirigeants joue donc un rôle dans la réputation des entreprises, donc son « goodwill » et indirectement sa valeur en bourse.
En 2012, Twitter a décidé de mettre en place un nouveau symbole, le cashtag "$". Celui-ci permet de renvoyer vers les tweets faisant référence aux données financières des entreprises. Par exemple " $GE " pour General Electric, $AAPL pour Apple ou $MSFT pour Microsoft. A l’aide d’un simple lien, les tweetos peuvent découvrir tous les tweets se rapportant à une entreprise cotée.
StockTwit était à l’origine de cette innovation qui a bien secoué le secteur de la finance. On retrouve sur ce $Twitter des amateurs et professionnels avertis de la bourse qui vantent les mérites d’une valeur ou la dénigrent sans retenue. Le réseau compte déjà plus d’1,5 million de visites par mois avec plus de 250 000 utilisateurs actifs postant 220 messages par minute. Un grand déversoir de commentaires et recommandations plus ou moins crédibles auquel toute entreprise devrait s’intéresser. C’est aussi un échantillon, certes peu représentatif, mais instantané, des perceptions de l’entreprise.
La réputation personnelle du dirigeant au service de la réputation du Groupe
Il semblerait justement que la parole directe et signée du Président compte plus que les annonces formelles en décalage avec les codes de Twitter. C’est ce que montre Synomia dans son étude sur la prise de parole des dirigeants de CAC 40 avec les exemples à suivre comme Stéphane Richard (Orange) et son tweet talk #AskRichard, Frédéric Oudéa (Société Générale) ou encore Jean Pascal Tricoire (Schneider Electric).
« Les marchés sont des conversations ». Ce n’est plus une nouveauté ; telle était la première des 95 thèses du Cluetrain Manifesto publié sur le web en 1999, bien avant l’émergence de Twitter. Les marchés s’organisent en réseau et ne pas faire partie de la conversation revient à laisser les autres, ses concurrents ou des usurpateurs d’identité, le faire à sa place. C’est d’autant plus essentiel que le manque d’émetteurs référents est critique, puisque tout un chacun, en premier lieu les plus incompétents ou volontairement néfastes diffuseurs de fake news, s’en donnent à cœur joie. Il n’existe pas d’assurance absolue contre la malveillance, mais on constate avec Wiztopic qu’on peut limiter significativement les risques. Une information diffusée en « multiposting » simultané, par exemple sur aux moins cinq canaux, dont Twitter, Linkedin, l’email et une bonne newsroom, est toujours plus visible que l’envoi traditionnel d’un communiqué.
Cette rubrique est réalisée en partenariat avec Wiztopic, pour en savoir plus, rendez-vous sur leur site.
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