L’employee advocacy, beaucoup en parlent, mais comment, et pourquoi ça marche ? Récit d’une stratégie payante avec le groupe Faurecia qui confie chaque semaine son compte Instagram à ses collaborateurs.
Rencontre avec Éric Fohlen-Weill, responsable de la communication corporate et Olivier Dumont, chargé de communication corporate & digitale.
Comment définiriez-vous votre stratégie social media ?
Nous avons mis en place notre stratégie social media en 2013 et voulions adopter une ligne directrice en miroir de ce qui se fait en interne, une stratégie qui soit révélatrice de nos valeurs, d’une culture d’entreprise axée client. Parallèlement, c’était aussi une façon d’accompagner notre transformation digitale. Avec l’avènement de l’industrie 4.0, de la digitalisation des RH, de la finance, de la communication… il nous fallait accompagner ce mouvement interne avec une stratégie en externe.
Selon nous, chaque réseau devait avoir une raison de vivre propre. Sur LinkedIn, nous adoptons une stratégie de curation plutôt corporate et parlons majoritairement de finance et de stratégies (acquisitions, résultats financiers, RH, innovation…) tandis que nous conservons une dimension beaucoup plus techno sur Twitter. Sur Facebook, plateforme beaucoup plus grand public, nous parlons de notre culture, de notre engagement RSE.
Notre objectif ? Que l’on comprenne, au travers de nos réseaux, la diversité des métiers, des profils, des parcours et des environnements de travail de Faurecia. Nous voulions dans le même temps qu’ils soient le reflet de notre internationalisation.
Pourquoi avoir choisi Instagram pour mettre en avant vos collaborateurs ?
Cela fait un moment que nous travaillons sur un programme d’employee advocacy pour redonner la parole aux employés. L’avantage avec Instagram, c’est que nos collaborateurs étaient, pour la plupart, usagers. Il n’y a pas eu de pédagogie à faire, comme lorsqu’on installe un nouvel outil. Parallèlement, Instagram est une plateforme qui nous permet de capitaliser sur des photos et des vidéos, formats beaucoup plus porteurs qu’un simple texte. Comme nos ambassadeurs ne sont pas des communicants professionnels, il y a une dimension beaucoup plus spontanée dans leur approche. La prise de parole est personnalisée, authentique et chacun est libre d’y exprimer sa patte en jouant avec les filtres, en utilisant Boomerang ou d’autres applications annexes proposées par Instagram… L’intérêt, c’est que tout le monde possède un smartphone, tout le monde a un appareil photo en poche et est capable de faire de l’instantané, partout dans le monde.
Comment « les manettes » du compte s’échangent-elles entre ces différents acteurs, chaque semaine ? Sont-ils volontaires ? Y’a-t-il une feuille de route à respecter ?
Pour mettre en place le programme « A week in a life of… », nous nous sommes notamment appuyés sur notre réseau de RH présent dans 35 pays. Nous leur avons demandé d’établir une liste de profils intéressants ; de jeunes diplômés. C’est sur cette base que nous contactons chacun des participants et leur présentons le projet. Une fois qu’ils sont d’accords, il ne reste plus qu’à les briefer !
S’ils sont autonomes, nous devons malgré tout cadrer le programme. Nous leur donnons des idées sur le type de publications qu’ils peuvent réaliser (métiers, couverture d’un évènement…), nous leur rappelons les « do et les don’t » qu’ils doivent garder à l’esprit comme par exemple les informations à ne jamais divulguer (données confidentielles et financières, processus industriels etc).
En parallèle, nous recoupons l’opération avec des évènements qui font la vie du groupe. Prochainement, nous aurons le Rallye Monte Carlo des énergies renouvelables auquel un collaborateur participe de sa propre initiative.
Quels résultats visibles attendiez-vous, en interne comme à l’externe ?
Pour nous, c’est un moyen de décupler notre présence, pour nos ambassadeurs,
une façon de renforcer leur expertise.
Quels autres moyens sont mis en place pour mettre en avant vos collaborateurs ?
Si un salarié décide d’écrire une tribune sur les véhicules autonomes, il peut nous la soumettre pour qu’elle soit publiée et partagée avec l’ensemble du groupe sur Sociabble. Pour nous, c’est un moyen de décupler notre présence, et pour nos ambassadeurs, une façon de renforcer leur expertise.
De plus en plus de marques tendent à laisser le contrôle de leurs réseaux à leurs collaborateurs, pourquoi à votre avis ? Ne craignent-elles pas de « perdre un peu le contrôle » de leur image ?
C’est aussi ça la démarche B2B2C, sortir du carcan B2B en faisant participer nos communautés et en rapprochant le grand public des entreprises !
Cette stratégie nous permet aujourd’hui d’inscrire cet effort dans une démarche globale d’entreprise. Nous vivons une vraie transformation, digitale mais aussi culturelle, et on ne peut pas transformer l’interne sans transformer l’externe. Il y a 10 ans, vous deviez attendre 24 heures pour avoir accès à une dépêche AFP. Aujourd’hui, vous avez Twitter et l’information est instantanée. Il faut l’accepter, jouer là-dessus et je pense que les programmes d’employee advocacy s’inscrivent dans cette dynamique.
Éric Fohlen-Weill : Les réseaux sociaux nous servent aussi à travailler notre image de marque employeur et nous permettent d’attirer les bonnes personnes et les vrais talents. C’est aussi ça la démarche B2B2C : sortir du carcan B2B en faisant participer nos communautés et en rapprochant le grand public des entreprises !
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