Orelsan, Lomepal, Phoenix ont répondu présents mais comme chaque année la vraie star du festival WE LOVE GREEN est l'environnement. Une ambition écologique qui s'affiche jusqu'au fronton des scènes : canopée, prairie, clairière...
Les pluies diluviennes de l'édition 2022 ont laissé place à trois journées ensoleillées pour le plus grand plaisir des 100 000 festivaliers réunis le temps d'un week-end au cœur du Bois de Vincennes. Au programme : musique, sensibilisation, pédagogie... Telle est la recette de WE LOVE GREEN depuis sa naissance en 2011.
De la programmation artistique à la scénographie eco-responsable, WE LOVE GREEN propose un « évènement cohérent avec son engagement qui expérimente de nouvelles pistes dans une démarche de progrès continu.» Préserver et mettre en commun les ressources, faire des déchets de nouvelles richesses, réparer, transformer, bref, changer les habitudes ! « Quelles sont nos ressources et que pouvons-nous produire ? » Telle est le mantra de WE LOVE GREEN.
Le végétarien à l'honneur
La mesure la plus symbolique de l'édition 2023 a été le passage à une restauration 100 % végétarienne, bio et local (publics, artistes, staff), servie dans une vaisselle réutilisable consignée. Rien de surprenant à cette évolution puisque la restauration est le deuxième poste d'émission de gaz à effet de serre (après les transports) d'un festival. Une décision qui a permis de diminuer par quatre les émissions liées à la restauration.
Protection de la biodiversité
Pour protéger l'écrin de verdure (faune et flore) qui accueille l'évènement les organisateurs ont pensé à tout : pas de véhicules motorisés sur les pelouses, installation d’un platelage léger autour du site pour toutes les circulations techniques, pas d’utilisation de produits chimiques, pas de détonations et effets pyrotechniques... Et face aux critiques (des associations locales ont lancé une pétition « Sauvons le bois de Vincennes » et contestent les dates de l'évènement qui se déroule en pleine période de nidification) le festival se veut rassurant et indique avoir collaboré avec la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) pour effectuer une étude d’impact.
Réduire, réutiliser, revaloriser
Depuis la création du festival, la production de WE LOVE GREEN travaille dans une logique de circularité (scénographie, gestion des déchets...) Le mot d'ordre ? Réduire, réutiliser, revaloriser. WE LOVE GREEN a d’ailleurs signé en 2019 le Green Deal Circular Festivals, (initiative du gouvernement néerlandais) qui réunit aujourd’hui 43 festivals européens autour d’un engagement : devenir 100 % circulaires d’ici à 2025. Le festival est également signataire de la charte Drastic On Plastic, et applique une politique zéro plastique à usage unique sur l’ensemble des zones du festival.
Mix énergétique décarboné
Et comme on ne peut aborder la question l'environnement, sans se soucier des ressources, en tant que laboratoire d’innovations, le festival met en œuvre un mix énergétique diversifié pour alimenter les scènes et les différents espaces (ferme solaire sur site, groupes électrogènes alimentés par différents biocarburants tracés, pile à combustible à hydrogène vert, test d’un nouveau générateur à hydrogène vert...). Et pour limiter et maîtriser les consommations d’eau des robinets avec détection de mouvement et boutons-poussoirs étaient à disposition des festivaliers.
Des efforts à poursuivre
Si le festival connaît un franc succès, sa croissance démultiplie les impacts. Transports, biodiversité, déchets… WE LOVE GREEN a encore une marge de progressions pour trouver un équilibre entre l'envie des festivaliers et des artistes de partager des shows qui font rêver et les contraintes écologiques et environnementales. Des axes d'amélioration dont à conscience Marianne Hocquard, directrice du développement durable de We love green, interrogé par le média Vert : « Le vrai chantier est d’avoir des shows moins énergivores. Cela veut dire moins de grosses scénographies pour limiter le nombre de camions, moins de son et de lumières. (...) Souvent, on s’accorde avec d’autres événements en France ou dans les pays limitrophes pour optimiser les tournées. »
Pour l'accompagner dans sa réflexion sur les enjeux écologiques le festival propose une scène du THINK TANK. Un lieu d’écoute, de discussions et d’émulation au cœur du Festival. Cette année, We Love Green s’est entouré de penseurs, scientifiques, explorateurs, journalistes, essayistes où encore d'activiste. À l'image de Camille Etienne activiste pour la justice sociale et climatique, qui voit en l'art un moyen de sensibiliser sur l'urgence climatique : « Si on veut vraiment que l'urgence climatique soit portée par le plus de monde possible, il faut qu'on trouve d'autres moyens, et l'art permet de nous bouleverser. »
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