Google s’amuse à faire peur aux éditeurs tandis que Facebook enfonce un clou supplémentaire dans le cercueil de la presse en ligne.
Si vous avez fait une recherche sur Google le 22 février dernier, vous avez pu constater la disparition de l’onglet « Actualités » au moment de l’affichage du résultat. Il s'agissait d'un test de mise en avant contextuel des filtres Images, Vidéos, Cartes, Vols, Shopping. Pour trouver ledit onglet Actualités, qui permet d’afficher les résultats en fonction des publications plus ou moins récentes dans les médias, il fallait dérouler un menu plus petit et scroller un peu. Certains internautes se sont émus de la situation. Puis tout est redevenu normal le lendemain.
Si Google a assuré par l’intermédiaire de son porte-parole qu’il n’envisageait pas la disparition de cet onglet, ce texte a soulevé des inquiétudes dans le secteur de la presse web qui a vu ses audiences diminuer sous l’effet d’une invisibilisation des liens menant vers les articles et une concurrence accrue de médias générés par IA pouvant noyer les fils d’actualités de contenu.
Pendant ce temps, chez Facebook
Ce qui s’apparente à une petite panique sur Google est pourtant devenu une réalité sur Facebook. Le 1er mars, Meta a annoncé que son onglet « News » allait disparaître d’ici le mois d’avril sur la partie américaine et australienne du réseau social. Cette décision fait suite à la suppression du même onglet en décembre dernier pour le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne. D’après Meta, cette suppression permettrait au réseau de s’aligner avec les usages des utilisateurs. Le nombre de personnes ayant visité l’onglet en 2023 aurait chuté de 80 % d’après le billet de blog officiel de Facebook. Pour l’Europe, la firme a indiqué savoir que « les gens ne viennent pas sur Facebook pour obtenir des informations », et rappelait que « les actualités représentaient moins de 3 % de ce que les gens regardaient dans leur fil. »
Une question de gros sous ?
Meta promet toutefois de conserver jusqu’à leur expiration les contrats qui lient le réseau social aux différents médias australiens. Conclus en 2021 pour un coût d’environ 160 millions de dollars annuel, ces accords avaient été négociés dans le cadre d'une loi qui obligeait les compagnies Meta et Google à mettre en place une forme de redevance censée rectifier la perte des revenus publicitaires. Après un bras de fer de 5 jours durant lesquels Facebook avait coupé l’accès au contenu d’actualité sur sa plateforme, un accord avait finalement été trouvé. Le Canada qui avait tenté le même coup face à Meta n’a pas eu la même chance. Après avoir passé une loi obligeant la négociation de compensations en juin 2023, Meta a annoncé le blocage de l’ensemble des médias du pays, une décision qui ne suscita aucune réaction de la part des internautes. Fort de cette victoire, il est clair que Facebook veut mettre fin à la collaboration avec des médias qu'il juge à présent inutiles. Du côté de Google, il reste toutefois de l’espoir. D’après les sources du Financial Times, des négociations sont toujours en cours pour prolonger les accords avec les médias australiens. Reste à savoir si l'onglet Actualités sera toujours présent d'ici là.
Il fut un temps où google et FB voulait s'accaparer le monde de la presse. L'idée était même de centraliser tout sur le réseau social et que FB devienne la plaque tournante de tout.
Toutefois, on constate ici que c'est bien l'utilisateur qui a le pouvoir. Un jour, peut-être, nous utiliserons ce pouvoir à bon escient 😉