
Dans un marché du travail concurrentiel, les ETI doivent se démarquer face aux PME et grandes entreprises. Bien que ces piliers de l'économie nationale soient construits sur un terrain friable, une étude de la Fabrique de l'Industrie met en lumière les clés d'une évolution possible pour les entreprises pour consolider leurs fondations.
Qu'ont en commun Ugo, Pasquier et Arkopharma ? Ces grands noms de l’entreprenariat français appartiennent tous à une catégorie bien précise : les ETI. Peu connues du grand public, car peu médiatisées sous ce nom, les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont pourtant un pilier de l’économie française. Situées entre les PME et les grandes entreprises, les ETI génèrent chaque année près d’un tiers du chiffre d’affaires des entreprises françaises et représentent près de 25 % de l’effectif salarié. Une part non négligeable qui peine pourtant à être reconnue aux yeux du grand public.
Alors pour accompagner leur développement et leur reconnaissance, les pouvoirs publics ont lancé en janvier 2020 la stratégie Nation ETI. L’objectif est alors de mettre en lumière ces entreprises et leur contribution à l’économie française. Mais face à un marché de l’emploi toujours plus compétitif, comment se démarquer ? Et comment faire face à certains obstacles ? Pour comprendre ce secteur entrepreneurial, Louis Gaget et Manon Nguyen Van Mai ont réalisé une étude basée sur des données collectées et traitées par la chaire etilab et différents entretiens de dirigeants d’ETI, collectivités, services publics de l’emploi et d’acteurs de la formation.
Les défis du juste milieu
La concurrence avec les PME et les grandes entreprises constitue un défi de taille pour les ETI. Sur un marché toujours plus compétitif, elles doivent rivaliser avec des entreprises alors que certains caractères leur collent toujours à la peau. L'aspect familial ou encore la dimension industrielle de certaines filiales peuvent être un frein pour les candidats, c'est en tout cas ce que constatent certains dirigeants d'ETI.
De plus, l'ancrage territorial et les difficultés en termes de mobilité des travailleurs sont une autre dimension qui entache l'attrait des entreprises à taille intermédiaire. Lorsque les transports en commun ne sont pas une option, que le trafic est régulièrement perturbé ou que le lieu de travail se trouve trop éloigné des lieux scolaires, 20 % des candidats ayant réussi leur entretien préfèrent ne pas donner suite.
Les forces cachées des ETI
Malgré tout, si les ETI ont su s'imposer comme des établissements indispensables à l'économie française, c'est bien parce qu'elles rassemblent un certain nombre d'avantages pour les salariés. D'une part, les ETI misent sur l'ouverture en favorisant les profils moins normés en fonctionnant au mérite et à la formation. D'autre part, leur taille, comprise entre 250 et 4999 salariés, leur permet notamment d'innover plus facilement et d'expérimenter de nouvelles formes de travail. Une force que relève le président fondateur du groupe Acorus.
De même, l'ancrage territorial, qui peut être un frein, reste toutefois une force pour les ETI. Cette implantation favorise l'économie locale et permet aux entreprises d'établir un lien de confiance avec les habitants du territoire puisque l'étude constate que 38% des travailleurs sont originaires du département dans lequel ils travaillent.
Les ETI sont donc autant de réussites que de défis à relever. Grâce à différents témoignages de dirigeants, ETI et talents : les clés pour que ça matche propose ainsi une analyse plus approfondie de ces forces et faiblesses pour, in fine, apporter des pistes d'action pour que les entreprises puissent gagner en attractivité.
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