
Le réseau social met régulièrement en avant des vidéos de jeunes filles souffrant du syndrome de Gilles de La Tourette. Et apparemment, le nombre de cas explose aux États-Unis.
L’histoire semble sortir d’un scénario de film fantastique et pourtant… D’après plusieurs études scientifiques, TikTok pourrait bien être le terrain de propagation de tics sonores et de mouvements involontaires auprès de jeunes adolescentes.
D’après plusieurs scientifiques, des symptômes semblables au syndrome de Gilles de La Tourette, une maladie neurologique, seraient en train de se propager à travers les États-Unis. Dans un article du Wall Street Journal, le neurologue Donald Gilbert du Cincinnati Children’s Hospital Medical Center a indiqué traiter une dizaine de nouveaux cas par mois depuis mars 2020. Le Texas Children’s Hospital rapporte quant à lui une soixantaine de cas depuis la même date. Une étude du Centre de Tourette de l’Université Johns Hopkins rapporte que les cas de « comportements à tics » avaient augmenté de 2 à 3 % par rapport à 2019.
TikTok nous rendrait-il (totalement) toc-toc ?
Cette propagation est bien évidemment favorisée par le stress engendré au cours de la pandémie. Mais d’après les scientifiques, TikTok a pu aussi jouer un rôle significatif dans la transmission des tics d’une personne à l’autre. En effet, la plateforme met régulièrement en avant de jeunes utilisatrices atteintes du syndrome de Gilles de La Tourette. Le hashtag cumule 7,7 milliards de vues tandis que les comptes les plus populaires, comme celui de Thistrippyhippie, affichent plus de 30 millions de vues.
C'est (encore) la faute des médias ?
Cette maladie génétique n’est évidemment pas contagieuse. Mais les comportements qu’elle génère, à savoir les tics, peuvent toutefois se transmettre d’une personne à l’autre. Ce phénomène s’appelle une « névrose de conversion » et il a déjà frappé plusieurs fois les États-Unis. En 2011, le lycée Leroy Junior High School avait connu une épidémie de tics qui avait mystérieusement touché une quinzaine d’élèves. L’activiste Erin Brockovich avait même suspecté la présence de produits chimiques dans le sol pour expliquer cette maladie. Un an plus tard, les médecins se sont rendu compte que c’était l’exposition médiatique du premier cas de tics à la télévision locale qui avait favorisé cette propagation. En retirant les adolescents de l’attention médiatique, les symptômes avaient fini par disparaître. C’est donc le même phénomène qui pourrait avoir lieu sur TikTok, où l’attrait du clic peut vous mener droit dans l’enfer des tics. Merde... ce serait con, serait-on tenté d'en sourire.
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