
Le réseau social a annoncé la mise en place d’un label apposé sur des photos ou des vidéos considérées comme « falsifiées ou trompeuses ».
Serait-ce la fin des fake news sur Twitter ? Le réseau social vient en effet d’annoncer qu’il allait lancer un label en mars 2020 afin d’identifier des médias « falsifiés ou trompeurs ». Derrière cette appellation un brin généraliste, la plateforme entend s’attaquer aux vidéos deepfakes qui permettent de remplacer la tête d’une personne par une autre, mais aussi aux montages vidéo malhonnêtes ou bien encore aux photos retouchées numériquement.
Il est parfois difficile de dire si les vidéos ou les photos dans votre timeline sont réelles. Dans de rares cas, les gens partagent des médias manipulés pour nuire.
Aujourd'hui, nous présentons une nouvelle règle et un nouveau label pour donner aux gens plus de contexte. pic.twitter.com/Y4HHI48vtN
— Twitter France (@TwitterFrance) February 5, 2020
Quel type de contenu est concerné ?
Parmi les trois critères qui sont retenus pour ce label, on retrouve :
Des médias qui représentent des personnes réelles dont les déclarations ou les actes sont « fabriqués ou simulés » de manière technique.
Cette catégorie peut aussi bien concerner les deepfakes que les photomontages comme les mèmes. Toute forme de parodie ou de satire politique peut rentrer dans cette catégorie.
Des médias partagés de manière trompeuse.
Pour cela Twitter veut prendre en compte le contexte du compte qui tweete et déterminer si le média partagé l’a été dans une volonté manifeste de tromper les gens. Twitter dit s’appuyer sur les têtes qui accompagnent les médias, les métadonnées des images ou bien encore les informations issues du profil de la personne qui partage le média.
Des médias partagés dans la volonté de nuire ou de causer des dommages.
Pour cela Twitter veut identifier les médias pouvant menacer la sécurité physique, la vie privée ou les capacités d’expression d’un groupe ou d’une personne.
Surveiller et (parfois) punir
Pas question pour autant de supprimer toutes ces images ou ces vidéos modifiées. Twitter annonce que ces dernières seront identifiées comme « média manipulé » et préviendra les utilisateurs à chaque fois qu’ils voudront le partager. De plus, ces médias n’apparaitront plus dans les recommandations et suggestions de tweets mis en place par le réseau, ce qui devrait leur donner beaucoup moins de visibilité. Si ces médias répondent aux trois critères, ils auront plus de chance d’être effacés par la plateforme.
Facebook à la ramasse ?
Twitter n’est pas la seule plateforme à partir à la chasse aux deepfakes. YouTube a aussi annoncé lundi dernier 3 février 2020 que les vidéos « manipulées ou falsifiées, dans le but de tromper les utilisateurs et qui posent un risque flagrant de dommages » seraient prochainement labélisées.
À l’inverse, Mark Zuckerberg a annoncé qu’il préférait « énerver beaucoup de monde » en donnant sur Facebook plus de place à « la liberté d’expression ». Ce dernier a d’ailleurs refusé de censurer les publicités politiques, même si elles s'avèrent mensongères. C’est ainsi que le réseau social a diffusé en pleine élection des midterms (2018) contre 21 000 dollars, une campagne de Donald Trump mettant en scène un faux convoi de dangereux migrants se dirigeant vers la frontière américaine... Ambiance.
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