
Distributeurs, industriels et associations s’attaquent aux dates de consommation pour réduire le gaspillage alimentaire.
Le projet de loi de lutte contre le gaspillage alimentaire, examiné par le Sénat le 30 janvier 2020, prévoit une réduction de 50% par rapport au niveau de 2015 d’ici cinq ans. Pour tenir de tels engagements, il va falloir prendre des mesures. Pour 38 acteurs de la filière alimentaire, c’est chose faite.
Mené par Too Good To Go, le Comité de Pilotage du Pacte sur les Dates de Consommation, composé de distributeurs, d’industriels, de fédérations et d’associations, a proposé dix mesures à prendre pour tenir les objectifs. Le 28 janvier 2020, 38 acteurs de la filière se sont engagés à appliquer ces mesures.
La plus grosse source de gaspillage dans la grande distribution
Présentes sur la plupart des produits que nous trouvons au supermarché, les dates de consommation ont été instaurées pour garantir la sécurité sanitaire des aliments. Mais ces petites inscriptions sont aussi responsables de 20% du gaspillage alimentaire dans les foyers européens. Elles conduisent par ailleurs au gâchis de 5% de la production du côté des industriels. Chez les distributeurs, les dates de consommation constituent la première source de gaspillage. Pour éviter le gâchis, il est donc nécessaire de s’attacher aux dates de consommation.
Avec l’objectif de proposer des actions concrètes, mesurables et réplicables, le Comité de Pilotage a organisé sa réflexion autour de quatre grands axes. Les mesures proposées ont donc pour but d’éduquer les différents publics et de clarifier la différence entre DLC (Date Limite de Consommation) et DDM (Date de Durabilité Minimale). Une mesure nécessaire puisque 53% des Français ne savent pas faire la différence entre les deux, et donc entre les produits qu’ils peuvent encore consommer et ceux qui doivent prendre la direction de la poubelle.
Rendre l’information transparente pour éviter le gaspillage dans les foyers, c’est bien. Mais les professionnels du secteur ont aussi leur rôle à jouer. Le Pacte inclut donc des mesures pour optimiser les invendus et favoriser la collaboration entre les différents acteurs de l’alimentaire.
Les 10 engagements du Pacte
- Déployer une communication nationale sur les DLC et DDM
- Faire de la lutte contre le gaspillage alimentaire la mission de toutes les équipes
- Tester la mise en place de rayons anti-gaspi
- Mettre en place une différence visuelle entre les DLC et DDM
- Fournir des explications dématérialisées sur les dates de consommation
- Cartographier les acteurs anti-gaspi et rendre les résultats accessibles en open data
- Réfléchir à l’intégration même des dates de consommation
- Réduire le gaspillage alimentaire lié à la logistique grâce à un groupe de travail entre distributeurs et industriels
- Harmoniser les dates de consommation d’une même référence
- Transformer les DLC en DDM quand c’est possible
Parmi les 38 signataires du Pacte, on retrouve les groupes Carrefour, E.Leclerc, Monoprix, Franprix, Système U, Casino, Auchan, Intermarché ainsi que Bel, Danone et Nestlé. Les entreprises signataires s’engagent à mettre en place les mesures, à en mesurer l’impact et à avoir un rôle pédagogique auprès des consommateurs. Too Good To Go est chargé de l’animation et du suivi du Pacte.
Pour retrouver la liste des 38 signataires, c’est par ici.
Pourquoi ne pas mettre des DLC et DDM à 8 chiffres (ex: 08/11/2020) ?
Actuellement, beaucoup de personnes confondent le mois avec le jour ou avec l'année et jettent de la nourriture encore bonne.