
Ils sont de plus en plus nombreux à affirmer vouloir investir dans les entreprises vertueuses, pourtant les géants de la finance continuent à soutenir des industries crados.
On y a pourtant cru ! Quand BlackRock a promis, juré, craché que désormais les entreprises devraient s’engager sur les sujets environnementaux pour bénéficier du soutien du plus gros gestionnaire d’actifs mondial, on s’est dit que la finance prenait le bon tournant. Vraiment.
Pourtant, un rapport édifiant souligne le décalage entre les promesses des équipes et leurs actions.
6 000 milliards de dollars, et 5 actions en faveur du climat
En tête des mauvais élèves : BlackRock, donc, qui gère plus de 6 000 milliards de dollars.
Au cours de l’année 2019, BlackRock n’a soutenu que 5 résolutions actionnariales en faveur du climat au cours d’assemblées générales. Sur 41 au total. La société s’est donc opposée à 36 résolutions en faveur du climat. Ça fait tache, surtout quand on sait que Larry Fink, président de BlackRock, enjoint chaque année les grands dirigeants à mieux prendre en compte la crise climatique dans leurs activités.
Pas envie d’être le « leader du climat »
C’est Majority Action qui est à l’origine du rapport de la discorde. L'objectif de cette association américaine ? Responsabiliser les grandes entreprises sur des sujets tels que la gouvernance, la RSE, et la création de valeur sur le long terme.
Pour l'ONG, les conclusions de ce rapport ne sont pas étonnantes. Les gestionnaires d’actifs ont, comme les actionnaires, tendance à voter pour leurs propres intérêts à court terme. Par ailleurs, l’association souligne que « BlackRock n’est pas irréprochable » d’un point de vue environnemental. « Cela questionne peut-être la capacité ou la volonté de l’entreprise à endosser un rôle de leader sur le climat », peut-on lire dans le rapport, qui rappelle que sur les 18 membres dirigeants de BlackRock, 6 ont travaillé dans le secteur des énergies fossiles.
Renvoyer ceux qui s’opposent au climat
L’ONG réclame de la part de BlackRock et consorts un meilleur contrôle quant aux aspirations et engagements des employés, quitte à « renvoyer ceux qui voteraient à l’encontre de résolutions engagées ». Radical et sans doute un peu utopiste. Le rapport fait état de nombreux conflits d’intérêts pour les gestionnaires d’actifs.
En revanche, le rapport note aussi que certains fonds financiers sont réellement engagés : c’est notamment le cas de Pimco, en Californie, ou DWS Group, une société allemande, qui ont soutenu plus de 95% des résolutions en faveur du climat présentées lors des assemblées générales des entreprises américaines en 2019.
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