
Des chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Lausanne ont mis au point une peau en silicone permettant de simuler le sens du toucher. De quoi parfaire les expériences en réalité virtuelle.
Dans Ready Player One, les personnages du film peuvent ressentir les sensations du monde virtuel (coups, caresses, touchers...) dans lequel ils évoluent grâce à une combinaison-seconde peau. Tout de suite, l’expérience en réalité virtuelle entre dans une autre dimension. Nous n’en sommes pas encore là. Mais la récente trouvaille de chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) publiée dans la revue scientifique Soft Robotics va dans ce sens. Les scientifiques ont mis au point une peau artificielle qui permet de simuler le sens du toucher.
Cette peau en silicone est équipée d’actionneurs qui exercent une pression ou une vibration. La déformation de la peau synthétique est par ailleurs mesurée en continu par un capteur. Cela permet d’adapter la force des pressions et vibrations en temps réel, selon l’environnement, les mouvements ou la morphologie de celui qui la porte par exemple. « C’est la première fois que nous présentons une peau électronique entièrement souple qui intègre à la fois des capteurs et des actuateurs », indique Harshal Sonar, auteur de la publication sur le site de l’EPFL. Les chercheurs indiquent être capables de « moduler la stimulation vibratoire de façon très précise. »
Le principal intérêt de cette seconde peau très réaliste, pour le moment uniquement testée sur le bout du doigt, concerne les applications médicales. Une peau artificielle pourrait aider certains patients à retrouver le sens proprioceptif (la perception de son corps et de ses mouvements dans l’espace) grâce à la simulation sensorielle, illustrent les chercheurs.
L’autre application possible est la réalité virtuelle et augmentée. Les casques de VR permettent de simuler la vue et l’ouïe. Simuler le toucher est la prochaine étape pour parfaire la sensation d’immersion.
Facebook planche aussi sur le sujet
Les équipes de l’EPFL ne sont pas les seules à s’intéresser au sujet. D’autres chercheurs et entreprises planchent depuis quelques années sur des concepts de gants et combinaisons haptiques dans cette optique. La société britannique Teslasuit a présenté au CES 2018 une combinaison permettant de simuler la température et les mouvements ressentis dans des univers en réalité virtuelle. Elle n’est pas encore accessible au grand public. Facebook, qui vient d’annoncer de nouveaux projets dans la réalité virtuelle et augmentée, a quant à lui déposé des brevets de gants à retour de force.
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