
Pour son adaptation de Don Juan de Mozart, l’opéra australien Queensland recherche 200 femmes prêtes à poser nues sur scène. L’enjeu ? Faire tomber le séducteur éponyme de son piédestal, placer ses conquêtes sur le devant de la scène et actualiser l’œuvre au nom de l’égalité homme-femme.
À l’opéra Queesland de Brisbane, la directrice artistique Lindy Hume veut instiller un peu de #MeToo dans l’œuvre de Mozart. Grande amoureuse de « Don Juan » ou « Don Giovanni », elle cherche aussi à lui faire un pied de nez en proposant une fin alternative à son adaptation. Lors de sa scène finale, 200 femmes apparaîtront nues sur scène, telles des fantômes dont la soif de vengeance égale les pulsions séductrices de son anti-héros…
Don Juan, hanté par ses anciennes conquêtes
Opéra en II actes, Don Juan raconte l’histoire d’un coureur de jupons invétéré et de ses conquêtes féminines à travers l’Europe. Traditionnellement, ce dernier finit par payer pour ses mauvaises actions en brûlant en enfer… pour l’éternité. Le châtiment était déjà sévère, mais Lindy Hume veut aller plus loin.
« C'est un mauvais bougre, et à l’époque de #MeToo, on ne peut plus regarder une œuvre comme Don Juan sans ce prisme », explique-t-elle à ABC News. « En tant que réalisatrice, féministe et amoureuse de Don Juan et de son histoire, je voulais lui attribuer un contexte où les femmes jouiraient d'une égalité de traitement (...). D'habitude, il est juste entraîné aux enfers. J’ai pensé qu’il serait vraiment intéressant que le dernier mot vienne de toutes les femmes qu'il avait séduites ».
Une idée inspirée des nus du photographe Spencer Tunick
S’étant ouvertement inspirée d’autres artistes, la directrice artistique cite notamment Spencer Tunick. Le photographe est connu pour ses compositions où figurent des centaines de participants dans le plus simple appareil. Il avait notamment rassemblé 5 200 personnes devant l’opéra de Sydney en 2010.
Lors des représentations, les femmes sélectionnées seront libres d’ôter ce qu’elles souhaitent. Elles apparaîtront ensemble à l’issue de chacune d’entre elles. « Il y aura quatre représentations mais deux répétitions avant cela », ajoute Lindy Hume.
À la suite d’un nombre important de réponses, l’appel à candidature est déjà clos. Les femmes qui se seraient inscrites en retard sont désormais sur liste d’attente !
(Photo : Spencer Tunick – Stadsschouwburg theatre, 2014)
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