
Envie d’un bon shot d’inspiration ? Rendez-vous sur Le Gratin, le podcast où les entrepreneurs côtoient les grands chefs, où les sportifs prodiguent des conseils business, et où l’on découvre l’intimité des hommes d’affaires.
Pauline Laigneau a 35 ans. Avec son mari, elle a cofondé la marque de joaillerie Gemmyo. Son parcours a mis sur son chemin tout un tas de gens inspirants. Et plutôt que de les garder pour elle, elle les fait parler, chaque semaine, au micro de son podcast : Le Gratin (anciennement Crème de la Crème). Entrepreneurs, cuisiniers, blogueurs, sportifs... Il y a de tout, et ça vaut le coup. Elle partage avec nous les détails de son projet.
Pourquoi est-ce important de parler de succès en France, aujourd’hui ?
Pauline Laigneau : Mon constat de départ, c’est que quand on parle de succès, on a tendance à toujours retrouver les mêmes exemples. Par ailleurs, on sait rarement ce qu’il y a derrière : on se forge une idée qui n’est pas forcément la bonne. Par quoi les gens sont-ils passés ? Il faut du travail, de l’énergie, de l’enthousiasme... mais aussi d’autres ingrédients. Enfin, il y a toujours un côté un peu négatif associé au succès. On pense tout de suite à l’argent. Ça reste tabou... Il y a une connotation très matérialiste. Or, il faut comprendre que le succès n’est pas forcément financier ! C’est le fait d’atteindre des objectifs, quels qu’ils soient. Je veux désacraliser un peu le discours et inspirer les gens qui écoutent le podcast.
Quel a été l’élément déclencheur du podcast ?
P. L. : Je dirige Gemmyo depuis 7 ans. La boîte se porte bien, je rencontre plein d’entrepreneurs dans le cadre de mon activité... C’est trop dommage d’être la seule à en bénéficier. Je me suis dit qu’on pourrait peut-être scaler un peu ça sous une forme de mentorat à distance – pas uniquement en parlant du parcours des invités, mais en rentrant dans les détails précis, en partageant de vrais conseils pour que ceux qui écoutent puissent en retirer quelque chose pour leur vie professionnelle ou leurs projets personnels. Nous évoluons dans une société où on a l’impression de n’avoir jamais le temps. Le format du podcast permet de faire d’autres activités en parallèle. C’est aussi une opportunité pour moi d’avoir un impact plus direct sur des projets qui me tiennent à cœur : l’entrepreneuriat, le développement personnel... Ce n’est pas forcément évident de faire ça à travers une marque de joaillerie.
Vous accueillez des personnalités aux profils très différents. Est-ce important pour votre audience ?
P. L. : Mon audience est grandissante et diverse : ça va des entrepreneurs aux planneurs stratégiques. Pour moi l’idée avec ce podcast n’était pas de me cantonner à quelque chose de purement entrepreneurial. J’avais envie de montrer tous les parcours possibles. Je savais que j’allais inviter des gens que je connaissais – ça me permet de leur poser des questions que je ne leur pose pas d’habitude - mais j’avais aussi envie de découvrir les dessous d’histoires que je trouve intéressantes. Un pilote de Mirage, des blogueuses, un nutritionniste... Ces profils variés me nourrissent personnellement, d’une part, et permettent de faire des liens. Lorsque je les contacte, les réactions sont en général très positives. Même s’il y en a certains qui ne sont pas familiers du format et sont parfois étonnés de son intimité ! Ce qui est génial, c’est d’avoir le retour des auditeurs et des interviewés : Victor Lugger, le cofondateur de Big Mamma, avait donné son adresse e-mail en fin d’interview. Deux jours après, il m’a confié avoir reçu de nombreux messages de félicitations, de questions et d’encouragements. Les gens qui écoutent Le Gratin veulent apprendre, pas forcément s’informer.
Est-ce que ce podcast vous a aidée dans votre entreprise ? Quels conseils reçus avez-vous mis en œuvre ?
P. L. : Absolument ! C’est l’une des raisons pour lesquelles je continue. Mine de rien, ça demande un peu de boulot : j’en sors un par semaine ! À vrai dire ça m’a donné une nouvelle énergie pour Gemmyo. Il y a de nombreux enseignements que j’en ai tirés, des conseils que j’ai implémentés. C’est ça qui est formidable : c’est que c’est aussi très utile à ma boîte ! On vient d’ailleurs de lancer un podcast dédié – Chalalove. Les couples viennent nous parler de leur relation pendant une vingtaine de minutes. C’est le Gratin qui a permis ça. J’ai par ailleurs mis en place chez Gemmyo une idée qui vient de Guillaume Gibault, fondateur du Slip Français. Je l’ai un peu cuisiné pour savoir quel était son processus créatif. Il m’a expliqué avoir créé avec ses équipes un canal sur Slack où chaque personne est invitée à partager des idées créatives. Le community manager fait le tri et dispatche à tout le monde les 10 meilleures idées créatives de la semaine. Le vendredi après-midi, ils identifient les sujets créatifs à « craquer ». Chacun peut participer, découvre les contraintes et le pitch, et avance des idées concrètes. Ça l’air tout bête, ça n’a pas révolutionné le secteur créatif, mais en startup on ne fait jamais ça ! On a mis ça en place depuis 6 mois, et ça marche très bien chez nous aussi.
Quel épisode faut-il absolument écouter ?
P. L. : Le n°6, où j’interviewe Jacob Abbou. Pour ce serial entrepreneur de 75 ans, il faut « réfléchir en stratège et agir en sauvage ». Son parcours est incroyable. Petit, il était à l’assistance publique, il a tout construit tout seul. Le principal enseignement qu’il donne, c’est que pour réussir dans le monde des affaires, il ne faut pas seulement être bon élève, suivre une voie tracée. Il faut trouver son propre chemin, faire des choses parfois un peu borderline. Pas au sens hors-la-loi, mais dévier un peu du sentier traditionnel. Il faut être créatif, pas uniquement au niveau de la communication mais vraiment au niveau du business model. C’est quelque chose qu’on n’entend pas assez ! Lui, il n’a pas eu le choix – mais c’est hyper inspirant de se dire qu’on doit être créatif en permanence, de la stratégie à l’acquisition de clients.
Le Gratin est disponible ici !
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