
Une jeune génération qui porte ses opinions en étendard opposée aux journalistes expérimentés en quête d’objectivité, c’est le défi des rédactions d’aujourd’hui. La journaliste Glynnis MacNicol du Hollywood Reporter décrypte cette faille générationnelle qui se creuse.
Graydon Carter, 68 ans, remplacé à la tête de Vanity Fair par Radhika Jones, 45 ans, après 25 ans de bons et loyaux services. Chez Glamour, Cindi Leive, 51 ans, laisse son poste à Samanatha Barry, 36 ans, rédactrice en chef web de CCN sans expérience en print. Même traitement pour la rédactrice en chef de ELLE Robbie Myers et Nancy Gibbs, première femme à diriger le Time Magazine. L’arrivée de cette nouvelle génération de journalistes ne chamboule pas seulement l’ordre établi mais apporte une nouvelle vision du métier. Le militantisme affirmé des jeunes journalistes se heurte à l’objectivité assumée des anciens.
« Cette fracture générationnelle est un sujet si délicat que beaucoup n’ont pas souhaité être cité dans l’article, probablement inquiets de voir leur nom associé à une critique de cette nouvelle classe d’âge. On a presque l’impression que les Millennials sont la nouvelle mafia des médias. » explique la journaliste Glynnis MacNicol.
Au cœur de ce fossé, le passage du papier au digital qui bouscule les codes de la profession. La journaliste du Hollywood Reporter prend comme exemple le magazine Vice tiraillé entre ses rédacteurs, jeunes trentenaires, qui produisent la majorité des contenus et ses managers de plus de 40 ans qui ont le sentiment de ne pas travailler pour la même boîte. « Le digital a complètement éliminé toute une catégorie de rédacteurs expérimentés. Maintenant, on se retrouve avec des nouveaux journalistes et rédacteurs qui disposent d'une gigantesque influence dont ils n’ont sûrement même pas conscience » confie un rédacteur senior à la journaliste.
Retrouver l'article (en anglais) de Glynnis MacNicol dans le Hollywood Reporter.
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