film sur la schizophrénie

Marcel vous plonge dans la tête d’un adolescent atteint de schizophrénie avec un film poignant

Associée à tort à la folie, au dédoublement de la personnalité et à la violence, la schizophrénie nourrit encore des fantasmes infondés et reste une maladie méconnue. Pour combattre ces préjugés, l'agence Marcel et la Fondation Pierre Deniker livrent un film fort et profondément juste sur le quotidien des patients.

En France, 600 000 personnes sont atteintes de schizophrénie, soit environ 1% de la population. Dans la majeure partie des cas, la maladie se déclare entre 15 et 30 ans, ce qui signifie que parents et proches sont aussi directement impliqués. Ils sont aujourd’hui entre 1,5 et 2 millions à côtoyer la maladie au quotidien.

- Pr. Raphaël Gaillard

Étrangeté, bipolarité, folie… on associe encore la schizophrénie à des comportements extrêmes sans réellement être au fait des souffrances endurées par ceux et celles qui la subissent. Pour remettre les patients au centre de la discussion et combattre les idées reçues véhiculées autour de la maladie, l’agence Marcel et la Fondation Pierre Deniker ont souhaité la « montrer » plutôt que de l’expliquer au travers de la campagne de sensibilisation #UneAutreRealité.
#UneAutreRéalité - Marcel x Fondation Deniker

On y démonte, dans un film puissant et immersif, les tabous empêchant certains patients d’être pris en charge à temps, par honte ou par méconnaissance de ses effets. Raphaël Gaillard, Président de la Fondation et Professeur de psychiatrie à l’Université Paris Descartes et à Saint-Anne l’explique lui-même très simplement.

« La maladie se définit généralement par trois types de symptômes : des hallucinations et des crises de délire, un phénomène de retrait social, d’isolement, une perte d’intérêt et enfin, le constat d’une certaine désorganisation et incohérence, ce qui explique une bonne partie des idées reçues véhiculées autour de la maladie. Il est donc extrêmement difficile pour une personne aujourd’hui de se rendre à Saint-Anne pour se faire diagnostiquer, ce qui engrange un retard dans la prise en charge et la mise en place du traitement ». Si la maladie altère la conscience de l’individu et trouble sa vision du monde, elle n’a rien à voir avec les fantasmes qu’elle nourrit encore. « En travaillant avec les équipes créatives de Marcel, un autre stéréotype est rapidement réapparu, celui de la présumée violence des individus atteints de schizophrénie ».

À l’aide d’illustrations cliniques et d’explications pédagogiques, il transmet la réalité du quotidien de ses patients aux équipes, lesquelles s’attèlent à un conséquent travail de recherche. Blogs de malades, articles, revues scientifiques… tout y passe. On veut absolument éviter de véhiculer un énième préjugé. « Il est d’ailleurs intéressant  de voir comment progressivement la parole se libère, et comment certains malades tentent de donner leur vérité sur la maladie, leur souffrance, parlent de leur exclusion et des discriminations qu’ils subissent. », rapporte Ghislain Tenneson, Directeur du planning stratégique cher Marcel.

Métaphore des symptômes subis par les malades, l’idée du casque de réalité virtuelle utilisée au centre du dispositif semblait s’imposer d’elle-même. Être victime de schizophrénie, ce n’est ni plus ni moins être prisonnier d’une autre réalité, souligne la campagne.

« L'idée du film est de rappeler une vérité simple mais oubliée : les malades sont les premières victimes de la schizophrénie. Pour cela, on doit se placer du côté du malade, montrer sa réalité, faire ressentir sa souffrance. En l’occurrence celle d’être prisonnier d’une réalité altérée et hostile, avec des hallucinations qui sont très proches du harcèlement. », poursuit Ghislain Tenneson. « Le casque de VR est le symbole le plus actuel et visuel d’une réalité alternative. Il est d’ailleurs utilisé comme un outil de sensibilisation et de pédagogie par certaines associations. Il s’est donc imposé de manière assez naturelle pour matérialiser la maladie, sans faire peur, pour montrer qu'on l'a toujours avec soi, même sans crise, même dans des moments de bonheur ou anodins ». En 2015, le collectif américain Viscira s’était lui aussi attaqué au sujet en s’associant à Oculus Rift. Via un scénario « basique » en réalité virtuelle, les utilisateurs étaient en mesure de comprendre les souffrances quotidiennes des malades.

« Nous avons montré le film à des malades et à des familles de patients pour nous assurer d’une juste représentation de la maladie et les équipes de Marcel ont eu cette idée, que je trouve très forte, de terminer le film sur une réalité inhérente aux patients », explique Raphaël Gaillard. « Quand le jeune homme ne parvient pas à enlever son casque, il y a cette idée que l’on ne peut pas se débarrasser si facilement de la maladie, que l’on est prisonnier d’une réalité que l’on ne choisit pas ».

Margaux Dussert

Diplômée en marketing et publicité à l’ISCOM après une Hypokhâgne, Margaux Dussert a rejoint L’ADN en 2017. Elle est en charge des sujets liés à la culture et la créativité.

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  1. Avatar JD974 dit :

    Je n'ai pas encore vu les films proposés par cet article. Par contre, j'ai vu de nombreux schizophrènes bien équilibrés par leurs neuroleptiques. Ce qui me frappe c'est qu'ils sont très attachés à leurs médicaments, même si ces derniers les rendent inaptes à la sexualité, le moindre de leur souci. C'est dans mon cabinet médical que je les ai vus, emmenés par une jeune fille qui pense que leur impuissance est facile à régler. Tu penses !

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