Des chercheurs japonais ont conduit des tests permettant à une IA d’interpréter des images cérébrales. Pas d'inquiétudes : cette avancée ne siffle pas vraiment la fin du libre arbitre. Explications.
Malgré les progrès des intelligences artificielles, la machine n’est pas en mesure d’interpréter de manière précise ce que pense un humain. Oui, une enceinte connectée peut interpréter le langage naturel. Certes, une IA sait rechercher dans une base de données pour répondre rapidement à une question. Mais aucune machine ne parvient encore à interpréter fidèlement nos pensées.
Des chercheurs japonais ont toutefois effectué un pas en direction d’une meilleure compréhension du cerveau par la machine. Pas un pas de géant, mais un de ces pas qui fait progresser les interactions homme-robot. Les scientifiques du Computational Neuroscience Laboratories (CNS) de Kyoto ont mis au point un système capable de retransmettre une image issue du cerveau d’un patient.
L’intelligence artificielle élaborée par les scientifiques a conduit des tests simples, sur une durée de 10 semaines (.pdf). Un individu, placé sous IRM, est placé devant une image. L’activité de son cerveau est donc surveillée pour en analyser les stimuli provoqués par les images présentées.
Lorsqu’une photographie représentant la lettre A est présentée au cobaye, les images de l’activité cérébrale produites par l’IRM passent au crible d’un algorithme. Pas fou, ce dernier parvient à identifier une série de termes clés pour arriver à déterminer une image finale. Une image représentant, dans notre exemple, la même lettre A.
Qu’est-ce que tu vois Doudou dis-donc ?
Qui dit interprétation ne veut va pas forcément dire lecture prédictive, ni même plongée dans les tréfonds de l’âme. Ces travaux n’avaient pour but que de démontrer qu’une intelligence artificielle est capable d’interpréter ou plutôt de deviner ce qu’une personne voit, en temps réel. Au petit jeu de l'analyse cérébrale des lettres, Laurent Romejko et Bertrand Renard ont donc encore quelques longueurs d'avance.
Deep image reconstruction: Visual imagery
Il n’est en effet pas question de réelle compréhension « cognitive » de la machine mais plutôt de travaux qui paveront la voie vers de nouvelles applications de deep learning. A terme, ces expériences peuvent aboutir à la création d'outils capables de littéralement projeter nos pensées, nos idées afin qu’elles soient mieux comprises de tous. On pense également au partage à plusieurs de rêves les plus enfouis… Voilà pour le meilleur des mondes.
Dans le pire de scénarios, une technologie de ce type poussée à des niveaux avancés pourrait aboutir à ce qu’une machine sache absolument tout de nos pensées. Elle serait ainsi à même de nous contraindre dès qu’une pensée négative ou subversive émerge. Rien de mieux pour constituer le socle d’un nouvel ordre mondial à base de bottes cirées et de gros œil qui voit tout. Sympa !
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