exposition art numérique

Les oeuvres féériques du collectif teamLab débarquent à la Villette

Les œuvres hypnotiques et interactives du collectif teamLab investiront 2000 m² de La Villette à Paris à partir du 4 mai 2018. Un rendez-vous à ne surtout pas manquer ! Rencontre avec l'un de ses fondateurs Takashi Kudo.

teamLab : Au-delà des limites
Evanescentes, éphémères, parfois même capricieuses, les œuvres ultra-tech du collectif teamLab veulent nous plonger dans les méandres du grand tout. Elles offrent un moment de pause, un temps de reconnexion à la nature et aux autres au travers de fresques numériques interactives dont les motifs, alternant entre cascades, papillons et fleurs multicolores, sont chargés de candeur et de poésie. Et tout comme « on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve », on ne verra jamais deux fois la même performance de ces « ultra-technologistes ». À chaque création, le public est lui-même invité à la faire évoluer en interagissant avec elle. En bougeant trop ou en étant trop brusque, il se peut que rien ne se passe, que cette « nature digitalisée » ne réponde pas à tous vos caprices. En restant immobile en revanche, elle reprend ses droits à votre contact et offre ce qu’elle a de plus beau.

teamLab: A Forest Where Gods Live
« À l’heure où tout un chacun vit et communique de façon indépendante via différents « portails » – ordinateurs, smartphones, tablettes – nous voulions créer un monde plus collaboratif où les visiteurs peuvent tisser des liens entre eux et avec l’œuvre dans une seule et même continuité », explique Takashi Kudo, Directeur de la communication de teamLab. Avec ses gigantesques châssis numériques et à l’aide de plusieurs centaines de projecteurs, le groupe veut encapsuler l’infiniment grand, transcender le monde physique et conserver une trace, aussi infime soit-elle, de l’éternité. Rien que ça. Fondé au Japon en 2001 par cinq amis, teamLab mise sur la co-création et compte aujourd’hui près de 500 membres parmi lesquels, des mathématiciens, des programmeurs, des architectes, des designers et des ingénieurs.

« En allant voir la Joconde au Louvre, je me souviens avoir été déçu de ne pas pouvoir partager de moment singulier avec l’un de mes chefs d’œuvres préférés », se souvient Takashi Kudo. À la différence des grands musées où les tableaux que vous convoitez sont fréquemment alpagués par des hordes de touristes, vous devez ici avoir le sentiment d’avoir partagé un moment diffus mais néanmoins intime avec l’œuvre. « Un jour, après avoir travaillé trois jours durant sans dormir, je m’endors sur l’une de nos installations, à même le sol et pendant plusieurs heures », poursuit-il. À son contact, cette dernière continue de vivre. Lorsqu’il se réveille, son corps et sa tête sont auréolés de fleurs. Et la scène devait être belle pour que personne ne vienne le déranger.

What a Loving, and Beautiful World - ArtScience Museum
Au cœur des œuvres de teamLab, la volonté de réconcilier une société fondamentalement numérique et peu soucieuse de son environnement à la nature. Avec « A Forest where Gods Live » et « What a Loving, and Beautiful World », le collectif investit aussi bien les villes que les forêts en projetant différents univers visuels sur des rochers, des arbres et des bâtiments. « Nous peignons avec de la lumière et utilisons le monde comme canevas. En transmettant l’aspect à la fois mouvant et éternel de la nature, nous voulons rappeler à l’Homme qu’il en a toujours fait partie ».

L’idée d’un cycle fragile et harmonieux revient aussi fréquemment dans les propos de Takashi Kudo. Il évoque plus loin les rizières au Japon et la façon dont les montagnes, les rivières et les activités humaines déterminent leur cours. « Quand un maillon se dissocie des autres, c’est le reste de la chaîne qui est déséquilibré. », conclut-il. Un écho discret et lointain à la façon dont nous nous sommes, peu à peu, délestés de nos responsabilités environnementales.


Du 4 mai au 2 septembre, découvrez l’exposition « Au-delà des limites » de teamLab à la Grande Halle de La Villette.

Margaux Dussert

Diplômée en marketing et publicité à l’ISCOM après une Hypokhâgne, Margaux Dussert a rejoint L’ADN en 2017. Elle est en charge des sujets liés à la culture et la créativité.

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